{"title":"在高效抗逆转录病毒药物时代,伊曲康唑对组织浆体流行区艾滋病毒感染者的初级预防作用","authors":"Leïla LEFEVRE , Mathieu NACHER , Antoine ADENIS","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.07.063","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La prophylaxie primaire par itraconazole est recommandée depuis plus de 20 ans chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en zone d'endémie de l'histoplasmose. Cependant, l'avènement des thérapies antirétrovirales hautement actives (HAART) pourrait avoir réduit l’utilité de cette prophylaxie, et ses inconvénients pourraient désormais surpasser ses bénéfices.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Cette étude rétrospective de cohorte multicentrique en Guyane (2013-2023), s'appuyait sur des données de vie réelle et un appariement par score de propension. Les patients, regroupés selon leur exposition à la prophylaxie, ont été appariés (1:4) par la méthode du plus proche voisin (caliper de 0,01 écart-type). L’objectif principal était de comparer le taux d’incidence de l’histoplasmose à 18 mois entre les groupes.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 1 017 patients sans prophylaxie et les 105 sous prophylaxie, ces derniers présentaient des CD4 plus bas, plus d’hospitalisations initiale, plus d’échecs de HAART antérieure, et étaient majoritairement suivis au centre de Saint- Laurent (2018-2020). Douze cas d’histoplasmose ont été recensés (7 sans prophylaxie, 5 avec). Dans la cohorte appariée (123 patients sans prophylaxie, 71 avec), le taux d’incidence de l’histoplasmose n'était pas significativement différent entre les groupes (10,8 [0;21,8] pour 1 000 patients- années avec prophylaxie vs 37,6 [2;73,2] sans). L’origine brésilienne, les périodes précoces de l’étude, et une charge virale élevée étaient associées à l’histoplasmose. Tous les cas d’histoplasmose concernaient des patients initialement hospitalisés.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>L'efficacité de la prophylaxie primaire par itraconazole n'était pas évidente dans cette étude. Cependant, de probables biais d’indication résiduels persistaient, et l'événement histoplasmose diagnostiqué après l'entrée dans les soins pour VIH était très rare (manque de puissance). Les histoplasmoses incidentes sont toutes survenues chez des patients initialement hospitalisés. Ces résultats issus de données de vie réelle soutiennent l’abandon de la prophylaxie généralisée chez les PVVIH < 150 CD4/uL au profit d’une stratégie ciblée de traitement précoce basée sur le dépistage par antigènes.</div><div>Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 3","pages":"Page S32"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-08-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Place de la prophylaxie primaire par itraconazole chez la personne vivant avec le VIH en zone endémique d’histoplasmose à l’ère des antirétroviraux de haute efficacité\",\"authors\":\"Leïla LEFEVRE , Mathieu NACHER , Antoine ADENIS\",\"doi\":\"10.1016/j.mmifmc.2025.07.063\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><h3>Introduction</h3><div>La prophylaxie primaire par itraconazole est recommandée depuis plus de 20 ans chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en zone d'endémie de l'histoplasmose. Cependant, l'avènement des thérapies antirétrovirales hautement actives (HAART) pourrait avoir réduit l’utilité de cette prophylaxie, et ses inconvénients pourraient désormais surpasser ses bénéfices.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Cette étude rétrospective de cohorte multicentrique en Guyane (2013-2023), s'appuyait sur des données de vie réelle et un appariement par score de propension. Les patients, regroupés selon leur exposition à la prophylaxie, ont été appariés (1:4) par la méthode du plus proche voisin (caliper de 0,01 écart-type). L’objectif principal était de comparer le taux d’incidence de l’histoplasmose à 18 mois entre les groupes.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 1 017 patients sans prophylaxie et les 105 sous prophylaxie, ces derniers présentaient des CD4 plus bas, plus d’hospitalisations initiale, plus d’échecs de HAART antérieure, et étaient majoritairement suivis au centre de Saint- Laurent (2018-2020). Douze cas d’histoplasmose ont été recensés (7 sans prophylaxie, 5 avec). Dans la cohorte appariée (123 patients sans prophylaxie, 71 avec), le taux d’incidence de l’histoplasmose n'était pas significativement différent entre les groupes (10,8 [0;21,8] pour 1 000 patients- années avec prophylaxie vs 37,6 [2;73,2] sans). L’origine brésilienne, les périodes précoces de l’étude, et une charge virale élevée étaient associées à l’histoplasmose. Tous les cas d’histoplasmose concernaient des patients initialement hospitalisés.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>L'efficacité de la prophylaxie primaire par itraconazole n'était pas évidente dans cette étude. Cependant, de probables biais d’indication résiduels persistaient, et l'événement histoplasmose diagnostiqué après l'entrée dans les soins pour VIH était très rare (manque de puissance). Les histoplasmoses incidentes sont toutes survenues chez des patients initialement hospitalisés. Ces résultats issus de données de vie réelle soutiennent l’abandon de la prophylaxie généralisée chez les PVVIH < 150 CD4/uL au profit d’une stratégie ciblée de traitement précoce basée sur le dépistage par antigènes.</div><div>Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.</div></div>\",\"PeriodicalId\":100906,\"journal\":{\"name\":\"Médecine et Maladies Infectieuses Formation\",\"volume\":\"4 3\",\"pages\":\"Page S32\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2025-08-01\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Médecine et Maladies Infectieuses Formation\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743225005902\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743225005902","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Place de la prophylaxie primaire par itraconazole chez la personne vivant avec le VIH en zone endémique d’histoplasmose à l’ère des antirétroviraux de haute efficacité
Introduction
La prophylaxie primaire par itraconazole est recommandée depuis plus de 20 ans chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en zone d'endémie de l'histoplasmose. Cependant, l'avènement des thérapies antirétrovirales hautement actives (HAART) pourrait avoir réduit l’utilité de cette prophylaxie, et ses inconvénients pourraient désormais surpasser ses bénéfices.
Méthodes
Cette étude rétrospective de cohorte multicentrique en Guyane (2013-2023), s'appuyait sur des données de vie réelle et un appariement par score de propension. Les patients, regroupés selon leur exposition à la prophylaxie, ont été appariés (1:4) par la méthode du plus proche voisin (caliper de 0,01 écart-type). L’objectif principal était de comparer le taux d’incidence de l’histoplasmose à 18 mois entre les groupes.
Résultats
Parmi les 1 017 patients sans prophylaxie et les 105 sous prophylaxie, ces derniers présentaient des CD4 plus bas, plus d’hospitalisations initiale, plus d’échecs de HAART antérieure, et étaient majoritairement suivis au centre de Saint- Laurent (2018-2020). Douze cas d’histoplasmose ont été recensés (7 sans prophylaxie, 5 avec). Dans la cohorte appariée (123 patients sans prophylaxie, 71 avec), le taux d’incidence de l’histoplasmose n'était pas significativement différent entre les groupes (10,8 [0;21,8] pour 1 000 patients- années avec prophylaxie vs 37,6 [2;73,2] sans). L’origine brésilienne, les périodes précoces de l’étude, et une charge virale élevée étaient associées à l’histoplasmose. Tous les cas d’histoplasmose concernaient des patients initialement hospitalisés.
Conclusion
L'efficacité de la prophylaxie primaire par itraconazole n'était pas évidente dans cette étude. Cependant, de probables biais d’indication résiduels persistaient, et l'événement histoplasmose diagnostiqué après l'entrée dans les soins pour VIH était très rare (manque de puissance). Les histoplasmoses incidentes sont toutes survenues chez des patients initialement hospitalisés. Ces résultats issus de données de vie réelle soutiennent l’abandon de la prophylaxie généralisée chez les PVVIH < 150 CD4/uL au profit d’une stratégie ciblée de traitement précoce basée sur le dépistage par antigènes.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.