{"title":"2022年在卡宴医院儿科急诊中心就诊的镰状细胞病儿童的护理评估","authors":"Eva MEDO , Jihene BAHRI , Karim Ben AMEUR","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.07.053","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La drépanocytose est une maladie génétique qui transforme l’hémoglobine classique en hémoglobine S (HbS) pathologique. L’HbS fragilise les hématies, et induit des crises vaso-occlusives (CVO) douloureuses. Cette maladie concernerait 300 000 naissances par an dans le monde. En Guyane, 10 % de la population aurait un trait drépanocytaire. Le suivi chronique des patients se fait au Centre Intégré de la Drépanocytose (CID). En cas d’événement aigu, les enfants sont accueillis au sein des urgences pédiatriques du C.H. de Cayenne. Les équipes médicales et paramédicales des urgences sont formées à la prise en charge des patients drépanocytaires. Un protocole informatisé existe depuis 2017, à la libre disposition des soignants.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Il s’agit d’une étude observationnelle descriptive rétrospective monocentrique. L’objectif de cette étude est de décrire la prise en charge des enfants drépanocytaires consultant aux urgences pédiatriques du centre hospitalier de Cayenne pour crise vaso-occlusive entre le 1<sup>er</sup> janvier et le 31 décembre 2022. Ont été inclus les enfants drépanocytaires âgés de 1 jour à 15 ans et 3 mois consultant pour crise vaso-occlusive aux urgences du centre hospitalier de Cayenne du 1<sup>er</sup> janvier au 31 décembre 2022. Les exclus sont les enfants de plus de 15 ans et 3 mois ou bien dont le motif de consultation ne relevait pas d’une CVO.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>74 consultations pour CVO ont été enregistrées en 2022, concernant 49 patients. L’âge moyen des enfants était de 7 ans et demi. Les drépanocytaires SS étaient majoritaires (34 CVO). Plus de la moitié avaient déjà été hospitalisé pour une CVO (55,1 %) ou avaient consulté pour ce matif au cours de l’année passée (59,1 %). Il s’agissait d’une CVO osseuse dans 70 % des cas, dont le facteur déclenchant n’était que rarement indiqué. L’antalgie avait été initiée dans 69,8 % des cas au domicile, principalement par palier 1. La consultation aux urgences avait lieu principalement au cours de la journée. Une antalgie médicamenteuse a été mise en place dans 92 % des situations, par palier 2 dans 70 % des CVO. Le bilan biologique a été prélevé dans 90,5 % des cas. Il s’agissait de CVO finalement « simples » pour 49 d’entre elles, mais seules 32 se sont soldées par un retour au domicile. Les enfants ont été hospitalisés dans plus de la moitié des cas dans les différents secteurs de pédiatrie. 1 décès est à déplorer chez une enfant adressée vers le CHUM.</div></div><div><h3>Discussions et conclusions</h3><div>En conclusion, cette étude montre que la CVO est un motif de consultation fréquent aux urgences pédiatriques de Cayenne, amenant à une hospitalisation dans plus de la moitié des cas. Leur prévention repose sur une évaluation globale des facteurs bio-psycho-sociaux. Il importe donc d’affiner la prise en charge globale de la maladie en amont de la crise afin d’éviter les séjours hospitaliers intempestifs et leurs conséquences chez les enfants. De plus, elle relève certaines insuffisances dans la prise en charge actuelle dont la correction permettrait le gain d’efficience. Une amélioration du remplissage des dossiers (heure de prise en charge, informations recherchées mais non notées), tant aux urgences que dans les services hospitaliers pourrait leur permettre de gagner en clarté et de limiter d’éventuelles erreurs médicales. De plus, avoir une idée de l’évolution du patient permettrait aux soignants des urgences d’avoir un retour sur leur diagnostic ou leur prise en charge initiale. La douleur mériterait de revenir au centre des préoccupations : évaluation répétée par une échelle adaptée, antalgie efficace mise en place le plus vite possible, etc. En outre, elle confirme l’importance de l’éducation thérapeutique : même si non retrouvés, les facteurs déclenchants des crises étaient identifiés par les patients et leurs proches dans la majorité des situations.</div><div>Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 3","pages":"Pages S25-S26"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-08-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Évaluation de la prise en charge des enfants drépanocytaires consultant aux urgences pédiatriques du centre hospitalier de Cayenne pour crise vaso-occlusive en 2022\",\"authors\":\"Eva MEDO , Jihene BAHRI , Karim Ben AMEUR\",\"doi\":\"10.1016/j.mmifmc.2025.07.053\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><h3>Introduction</h3><div>La drépanocytose est une maladie génétique qui transforme l’hémoglobine classique en hémoglobine S (HbS) pathologique. 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Ont été inclus les enfants drépanocytaires âgés de 1 jour à 15 ans et 3 mois consultant pour crise vaso-occlusive aux urgences du centre hospitalier de Cayenne du 1<sup>er</sup> janvier au 31 décembre 2022. Les exclus sont les enfants de plus de 15 ans et 3 mois ou bien dont le motif de consultation ne relevait pas d’une CVO.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>74 consultations pour CVO ont été enregistrées en 2022, concernant 49 patients. L’âge moyen des enfants était de 7 ans et demi. Les drépanocytaires SS étaient majoritaires (34 CVO). Plus de la moitié avaient déjà été hospitalisé pour une CVO (55,1 %) ou avaient consulté pour ce matif au cours de l’année passée (59,1 %). Il s’agissait d’une CVO osseuse dans 70 % des cas, dont le facteur déclenchant n’était que rarement indiqué. L’antalgie avait été initiée dans 69,8 % des cas au domicile, principalement par palier 1. La consultation aux urgences avait lieu principalement au cours de la journée. Une antalgie médicamenteuse a été mise en place dans 92 % des situations, par palier 2 dans 70 % des CVO. Le bilan biologique a été prélevé dans 90,5 % des cas. Il s’agissait de CVO finalement « simples » pour 49 d’entre elles, mais seules 32 se sont soldées par un retour au domicile. Les enfants ont été hospitalisés dans plus de la moitié des cas dans les différents secteurs de pédiatrie. 1 décès est à déplorer chez une enfant adressée vers le CHUM.</div></div><div><h3>Discussions et conclusions</h3><div>En conclusion, cette étude montre que la CVO est un motif de consultation fréquent aux urgences pédiatriques de Cayenne, amenant à une hospitalisation dans plus de la moitié des cas. Leur prévention repose sur une évaluation globale des facteurs bio-psycho-sociaux. Il importe donc d’affiner la prise en charge globale de la maladie en amont de la crise afin d’éviter les séjours hospitaliers intempestifs et leurs conséquences chez les enfants. 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La douleur mériterait de revenir au centre des préoccupations : évaluation répétée par une échelle adaptée, antalgie efficace mise en place le plus vite possible, etc. En outre, elle confirme l’importance de l’éducation thérapeutique : même si non retrouvés, les facteurs déclenchants des crises étaient identifiés par les patients et leurs proches dans la majorité des situations.</div><div>Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.</div></div>\",\"PeriodicalId\":100906,\"journal\":{\"name\":\"Médecine et Maladies Infectieuses Formation\",\"volume\":\"4 3\",\"pages\":\"Pages S25-S26\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2025-08-01\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Médecine et Maladies Infectieuses Formation\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S277274322500580X\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S277274322500580X","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Évaluation de la prise en charge des enfants drépanocytaires consultant aux urgences pédiatriques du centre hospitalier de Cayenne pour crise vaso-occlusive en 2022
Introduction
La drépanocytose est une maladie génétique qui transforme l’hémoglobine classique en hémoglobine S (HbS) pathologique. L’HbS fragilise les hématies, et induit des crises vaso-occlusives (CVO) douloureuses. Cette maladie concernerait 300 000 naissances par an dans le monde. En Guyane, 10 % de la population aurait un trait drépanocytaire. Le suivi chronique des patients se fait au Centre Intégré de la Drépanocytose (CID). En cas d’événement aigu, les enfants sont accueillis au sein des urgences pédiatriques du C.H. de Cayenne. Les équipes médicales et paramédicales des urgences sont formées à la prise en charge des patients drépanocytaires. Un protocole informatisé existe depuis 2017, à la libre disposition des soignants.
Méthodes
Il s’agit d’une étude observationnelle descriptive rétrospective monocentrique. L’objectif de cette étude est de décrire la prise en charge des enfants drépanocytaires consultant aux urgences pédiatriques du centre hospitalier de Cayenne pour crise vaso-occlusive entre le 1er janvier et le 31 décembre 2022. Ont été inclus les enfants drépanocytaires âgés de 1 jour à 15 ans et 3 mois consultant pour crise vaso-occlusive aux urgences du centre hospitalier de Cayenne du 1er janvier au 31 décembre 2022. Les exclus sont les enfants de plus de 15 ans et 3 mois ou bien dont le motif de consultation ne relevait pas d’une CVO.
Résultats
74 consultations pour CVO ont été enregistrées en 2022, concernant 49 patients. L’âge moyen des enfants était de 7 ans et demi. Les drépanocytaires SS étaient majoritaires (34 CVO). Plus de la moitié avaient déjà été hospitalisé pour une CVO (55,1 %) ou avaient consulté pour ce matif au cours de l’année passée (59,1 %). Il s’agissait d’une CVO osseuse dans 70 % des cas, dont le facteur déclenchant n’était que rarement indiqué. L’antalgie avait été initiée dans 69,8 % des cas au domicile, principalement par palier 1. La consultation aux urgences avait lieu principalement au cours de la journée. Une antalgie médicamenteuse a été mise en place dans 92 % des situations, par palier 2 dans 70 % des CVO. Le bilan biologique a été prélevé dans 90,5 % des cas. Il s’agissait de CVO finalement « simples » pour 49 d’entre elles, mais seules 32 se sont soldées par un retour au domicile. Les enfants ont été hospitalisés dans plus de la moitié des cas dans les différents secteurs de pédiatrie. 1 décès est à déplorer chez une enfant adressée vers le CHUM.
Discussions et conclusions
En conclusion, cette étude montre que la CVO est un motif de consultation fréquent aux urgences pédiatriques de Cayenne, amenant à une hospitalisation dans plus de la moitié des cas. Leur prévention repose sur une évaluation globale des facteurs bio-psycho-sociaux. Il importe donc d’affiner la prise en charge globale de la maladie en amont de la crise afin d’éviter les séjours hospitaliers intempestifs et leurs conséquences chez les enfants. De plus, elle relève certaines insuffisances dans la prise en charge actuelle dont la correction permettrait le gain d’efficience. Une amélioration du remplissage des dossiers (heure de prise en charge, informations recherchées mais non notées), tant aux urgences que dans les services hospitaliers pourrait leur permettre de gagner en clarté et de limiter d’éventuelles erreurs médicales. De plus, avoir une idée de l’évolution du patient permettrait aux soignants des urgences d’avoir un retour sur leur diagnostic ou leur prise en charge initiale. La douleur mériterait de revenir au centre des préoccupations : évaluation répétée par une échelle adaptée, antalgie efficace mise en place le plus vite possible, etc. En outre, elle confirme l’importance de l’éducation thérapeutique : même si non retrouvés, les facteurs déclenchants des crises étaient identifiés par les patients et leurs proches dans la majorité des situations.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.