Formation aux premiers secours en milieu isolé

Introduction

La Guyane française est un territoire d’Amérique du Sud recouvert à 90 % de forêt tropicale. Malgré des formations régulières de secourisme, certains problèmes rencontrés par les travailleurs en zones isolées restent non formés et non résolus. Nous présentons ici le bilan des connaissances de ces travailleurs en matière de premiers secours et un nouveau programme de formation répondant à leurs besoins.

Méthodes

32 personnes travaillant dans des zones reculées ont suivi une formation d’une journée. Le programme couvrait les maladies infectieuses, les envenimations par la faune, les premiers secours et les soins de base spécialisés en milieu sauvage. Des questionnaires évaluant les connaissances des apprenants puis leur satisfaction ont été utilisés.

Résultats

Les apprenants étaient à 78 % (n = 25) des hommes, d’âge moyen (26-55 ans). La profession la plus courante était celle de forestier (n = 17, 53 %). Les professionnels travaillaient dans des zones reculées depuis 12 (4;19) ans. 91 % d’entre eux avaient déjà reçu une formation aux premiers secours. Les principales urgences vitales étaient mal connues : 6 (19 %) savaient reconnaître un arrêt cardiaque, 23 (72 %) effectuaient des manœuvres non recommandées en cas d’obstruction partielle des voies aériennes supérieures, 7 (22 %) reconnaissaient les symptômes d’une anaphylaxie sévère. La formation a répondu aux attentes (100 %). Cependant, 24 (92 %) souhaiteraient une formation complémentaire et 25 (96 %) ont demandé un renouvellement régulier.

Discussions et conclusions

Cette formation a été le premier pas vers la création d’une formation spécialisée de premiers secours en milieu sauvage. Ce travail appuie la nécessité de renforcer la formation du personnel non soignant, en intégrant les spécificités d’une région. Cette expérience a permis la constitution d’un groupe de travail qui proposera prochainement une trousse médicale et des protocoles de premiers secours pour les travailleurs en zones isolées.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.