Luisiane CARVALHO , Christelle PRINCE , Cyril ROUSSEAU , Joseph RWAGITINIWA , Lise MUSSET , Aïssata DIA , Francky MUBENGA , Philippe ABBOUD , Félix DJOSSOU , Tiphanie SUCCO
{"title":"圭亚那疟疾流行病学的最新发展:2023年监测报告","authors":"Luisiane CARVALHO , Christelle PRINCE , Cyril ROUSSEAU , Joseph RWAGITINIWA , Lise MUSSET , Aïssata DIA , Francky MUBENGA , Philippe ABBOUD , Félix DJOSSOU , Tiphanie SUCCO","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.07.039","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le fardeau du paludisme en Guyane a nettement diminué ces 15 dernières années : le nombre d’accès palustres a diminué de 94 % entre 2008 et 2019, avant de se stabiliser et atteindre son niveau le plus bas en 2022 (n = 51). Cependant, l’engagement de la France à éliminer le paludisme du territoire est remis en question par une hausse importante de la transmission observée en 2023.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Depuis 2007, la surveillance épidémiologique du paludisme est coordonnée par Santé publique France. Elle s’appuie sur l’analyse hebdomadaire des données des patients, hospitalisés ou non, ayant un diagnostic biologique confirmant la présence de parasites et réalisé dans une structure de soins de Guyane. Les laboratoires, les centres de santé et les Forces armées sont les principales sources de données. Le suivi spatio-temporel de la transmission est à visée d’alerte. Il oriente alors les mesures de gestion coordonnées par l’Agence régionale de santé de Guyane.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>La situation du paludisme a évolué de manière remarquable en 2023 atteignant des niveaux qui n’étaient plus observés depuis 5 ans. Au total, 338 accès ont été répertoriés dont 67 % en novembre et décembre. Une majorité des infections impliquait <em>Plasmodium vivax</em> (> 90 %) et ont majoritairement eu lieu en zones d’orpaillage mais aussi sur des secteurs en zone rurale incluant des pistes de communes du Littoral jusque-là épargnées. Le nombre d’accès palustres ayant nécessité une hospitalisation était lui aussi en hausse : 20 % en 2023 contre 12 % en 2022. Parmi les 68 accès recensés en 2023, 10 étaient des formes graves (aucun décès). Ces données provisoires feront l’objet d’un descriptif détaillé.</div></div><div><h3>Discussions et conclusions</h3><div>Ce constat soulève de nouveaux défis en termes de lutte, prévention, prise en charge et suivi des patients atteints de paludisme, de manière à limiter son extension sur le territoire, d’autant que la situation demeure défavorable en janvier 2024.</div><div>Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 3","pages":"Page S19"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-08-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Évolution récente de l’épidémiologie du paludisme en Guyane : bilan de la surveillance en 2023\",\"authors\":\"Luisiane CARVALHO , Christelle PRINCE , Cyril ROUSSEAU , Joseph RWAGITINIWA , Lise MUSSET , Aïssata DIA , Francky MUBENGA , Philippe ABBOUD , Félix DJOSSOU , Tiphanie SUCCO\",\"doi\":\"10.1016/j.mmifmc.2025.07.039\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><h3>Introduction</h3><div>Le fardeau du paludisme en Guyane a nettement diminué ces 15 dernières années : le nombre d’accès palustres a diminué de 94 % entre 2008 et 2019, avant de se stabiliser et atteindre son niveau le plus bas en 2022 (n = 51). 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Évolution récente de l’épidémiologie du paludisme en Guyane : bilan de la surveillance en 2023
Introduction
Le fardeau du paludisme en Guyane a nettement diminué ces 15 dernières années : le nombre d’accès palustres a diminué de 94 % entre 2008 et 2019, avant de se stabiliser et atteindre son niveau le plus bas en 2022 (n = 51). Cependant, l’engagement de la France à éliminer le paludisme du territoire est remis en question par une hausse importante de la transmission observée en 2023.
Méthodes
Depuis 2007, la surveillance épidémiologique du paludisme est coordonnée par Santé publique France. Elle s’appuie sur l’analyse hebdomadaire des données des patients, hospitalisés ou non, ayant un diagnostic biologique confirmant la présence de parasites et réalisé dans une structure de soins de Guyane. Les laboratoires, les centres de santé et les Forces armées sont les principales sources de données. Le suivi spatio-temporel de la transmission est à visée d’alerte. Il oriente alors les mesures de gestion coordonnées par l’Agence régionale de santé de Guyane.
Résultats
La situation du paludisme a évolué de manière remarquable en 2023 atteignant des niveaux qui n’étaient plus observés depuis 5 ans. Au total, 338 accès ont été répertoriés dont 67 % en novembre et décembre. Une majorité des infections impliquait Plasmodium vivax (> 90 %) et ont majoritairement eu lieu en zones d’orpaillage mais aussi sur des secteurs en zone rurale incluant des pistes de communes du Littoral jusque-là épargnées. Le nombre d’accès palustres ayant nécessité une hospitalisation était lui aussi en hausse : 20 % en 2023 contre 12 % en 2022. Parmi les 68 accès recensés en 2023, 10 étaient des formes graves (aucun décès). Ces données provisoires feront l’objet d’un descriptif détaillé.
Discussions et conclusions
Ce constat soulève de nouveaux défis en termes de lutte, prévention, prise en charge et suivi des patients atteints de paludisme, de manière à limiter son extension sur le territoire, d’autant que la situation demeure défavorable en janvier 2024.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.