{"title":"圭亚那因烧伤住院的儿童的流行病学","authors":"Nina MARTZ , Anicet SIKA , Patrice GUEMALEU , Narcisse ELENGA , Fabrice QUET","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.07.024","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Cette étude observationnelle descriptive a pour but de décrire le profil épidémiologique des enfants hospitalisés pour brûlure en Guyane, collectivité territoriale française ne disposant pas de Centre de Traitement des Brûlés, afin d’orienter la prévention vers les populations les plus à risque.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>L’analyse rétrospective de 665 hospitalisations de patients âgés de 0 à 18 ans hospitalisés pour brûlure au CH Cayenne entre janvier 2010 et décembre 2022 a été réalisée grâce aux données du PMSI. Des analyses descriptives uni et multivariées ont été réalisées sur l’âge, le sexe, la commune d’origine, la date de la brûlure, la durée d’hospitalisation, le mode de brûlure, la localisation, le pourcentage et la profondeur de la brûlure.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Quatre cent seize enfants avec un code « brûlure » ont été hospitalisés sur cette période et 358 patients ont été inclus. Les brûlures étaient plus fréquentes chez les garçons (58 %) et les enfants de moins de 6 ans (72 %). Une majorité des patients étaient citadins et habitaient sur le littoral (70 %). Un peu moins de 10 % (9,5 %) des patients ont été transférés à l’hôpital Trousseau (Paris) pour une prise en charge plus spécialisée. Les brûlures étaient causées dans 61,5 % des cas par de l’eau chaude et 16,5 % par des flammes. La durée d’hospitalisation était en moyenne de 8 jours et la surface cutanée brûlée de 9,5 %. Les enfants de moins de 2 ans vivant à Cayenne et sa banlieue étaient les plus à risque de brûlure, mais les brûlures les plus graves, nécessitant un transfert dans un centre spécialisé, étaient plus fréquentes chez les enfants de plus de 3 ans habitant le long du fleuve Maroni et jouant avec des produits inflammables.</div></div><div><h3>Discussions et conclusions</h3><div>En raison de sa population plus jeune et plus défavorisée, la Guyane est un territoire particulièrement exposé aux brûlures de l’enfant et leur prise en charge représente un défi pour le système de santé guyanais, du fait de son éloignement géographique de l’hexagone. L’absence de centre de traitement des brûlés et de réanimation pédiatrique à proximité, pousse le personnel médical et paramédical à se former à la « brûlologie » et la prévention reste l’élément central de la prise en charge de cette pathologie.</div><div>Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 3","pages":"Pages S11-S12"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-08-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Épidémiologie des enfants hospitalisés pour brûlure en Guyane\",\"authors\":\"Nina MARTZ , Anicet SIKA , Patrice GUEMALEU , Narcisse ELENGA , Fabrice QUET\",\"doi\":\"10.1016/j.mmifmc.2025.07.024\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><h3>Introduction</h3><div>Cette étude observationnelle descriptive a pour but de décrire le profil épidémiologique des enfants hospitalisés pour brûlure en Guyane, collectivité territoriale française ne disposant pas de Centre de Traitement des Brûlés, afin d’orienter la prévention vers les populations les plus à risque.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>L’analyse rétrospective de 665 hospitalisations de patients âgés de 0 à 18 ans hospitalisés pour brûlure au CH Cayenne entre janvier 2010 et décembre 2022 a été réalisée grâce aux données du PMSI. Des analyses descriptives uni et multivariées ont été réalisées sur l’âge, le sexe, la commune d’origine, la date de la brûlure, la durée d’hospitalisation, le mode de brûlure, la localisation, le pourcentage et la profondeur de la brûlure.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Quatre cent seize enfants avec un code « brûlure » ont été hospitalisés sur cette période et 358 patients ont été inclus. Les brûlures étaient plus fréquentes chez les garçons (58 %) et les enfants de moins de 6 ans (72 %). Une majorité des patients étaient citadins et habitaient sur le littoral (70 %). Un peu moins de 10 % (9,5 %) des patients ont été transférés à l’hôpital Trousseau (Paris) pour une prise en charge plus spécialisée. Les brûlures étaient causées dans 61,5 % des cas par de l’eau chaude et 16,5 % par des flammes. La durée d’hospitalisation était en moyenne de 8 jours et la surface cutanée brûlée de 9,5 %. Les enfants de moins de 2 ans vivant à Cayenne et sa banlieue étaient les plus à risque de brûlure, mais les brûlures les plus graves, nécessitant un transfert dans un centre spécialisé, étaient plus fréquentes chez les enfants de plus de 3 ans habitant le long du fleuve Maroni et jouant avec des produits inflammables.</div></div><div><h3>Discussions et conclusions</h3><div>En raison de sa population plus jeune et plus défavorisée, la Guyane est un territoire particulièrement exposé aux brûlures de l’enfant et leur prise en charge représente un défi pour le système de santé guyanais, du fait de son éloignement géographique de l’hexagone. L’absence de centre de traitement des brûlés et de réanimation pédiatrique à proximité, pousse le personnel médical et paramédical à se former à la « brûlologie » et la prévention reste l’élément central de la prise en charge de cette pathologie.</div><div>Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.</div></div>\",\"PeriodicalId\":100906,\"journal\":{\"name\":\"Médecine et Maladies Infectieuses Formation\",\"volume\":\"4 3\",\"pages\":\"Pages S11-S12\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2025-08-01\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Médecine et Maladies Infectieuses Formation\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743225005513\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743225005513","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Épidémiologie des enfants hospitalisés pour brûlure en Guyane
Introduction
Cette étude observationnelle descriptive a pour but de décrire le profil épidémiologique des enfants hospitalisés pour brûlure en Guyane, collectivité territoriale française ne disposant pas de Centre de Traitement des Brûlés, afin d’orienter la prévention vers les populations les plus à risque.
Méthodes
L’analyse rétrospective de 665 hospitalisations de patients âgés de 0 à 18 ans hospitalisés pour brûlure au CH Cayenne entre janvier 2010 et décembre 2022 a été réalisée grâce aux données du PMSI. Des analyses descriptives uni et multivariées ont été réalisées sur l’âge, le sexe, la commune d’origine, la date de la brûlure, la durée d’hospitalisation, le mode de brûlure, la localisation, le pourcentage et la profondeur de la brûlure.
Résultats
Quatre cent seize enfants avec un code « brûlure » ont été hospitalisés sur cette période et 358 patients ont été inclus. Les brûlures étaient plus fréquentes chez les garçons (58 %) et les enfants de moins de 6 ans (72 %). Une majorité des patients étaient citadins et habitaient sur le littoral (70 %). Un peu moins de 10 % (9,5 %) des patients ont été transférés à l’hôpital Trousseau (Paris) pour une prise en charge plus spécialisée. Les brûlures étaient causées dans 61,5 % des cas par de l’eau chaude et 16,5 % par des flammes. La durée d’hospitalisation était en moyenne de 8 jours et la surface cutanée brûlée de 9,5 %. Les enfants de moins de 2 ans vivant à Cayenne et sa banlieue étaient les plus à risque de brûlure, mais les brûlures les plus graves, nécessitant un transfert dans un centre spécialisé, étaient plus fréquentes chez les enfants de plus de 3 ans habitant le long du fleuve Maroni et jouant avec des produits inflammables.
Discussions et conclusions
En raison de sa population plus jeune et plus défavorisée, la Guyane est un territoire particulièrement exposé aux brûlures de l’enfant et leur prise en charge représente un défi pour le système de santé guyanais, du fait de son éloignement géographique de l’hexagone. L’absence de centre de traitement des brûlés et de réanimation pédiatrique à proximité, pousse le personnel médical et paramédical à se former à la « brûlologie » et la prévention reste l’élément central de la prise en charge de cette pathologie.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.