{"title":"2014年至2023年卡宴紧急情况下非洲化蜜蜂大规模攻击的流行病学","authors":"Rémy BLAUD , Rémi MUTRICY , Maylis DOUINE , Jean-Marc PUJO , Hatem KALLEL , Alexis FREMERY","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.07.035","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>En Guyane française, l’augmentation des espaces urbanisés au détriment des espaces naturels augmente les contacts avec la faune sauvage. Les piqûres par hyménoptères sont devenues l’agression par faune sauvage prépondérante aux urgences de Cayenne. L’objectif de cette étude est la description épidémiologique des agressions massives par les abeilles africanisées <em>Apis mellifera scutellata</em> au centre hospitalier de Cayenne ainsi que la description des modalités de prise en charge.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Étude observationnelle descriptive rétrospective de janvier 2014 à décembre 2023, incluant toutes les victimes d’agression par plus de 5 inoculations d’abeilles africanisées prises en charge par le Service d’Urgences de Cayenne. Une analyse en sous-groupe sévère vs. non sévère (200 inoculations) a été réalisée.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur 10 ans, 143 patients ont été inclus, majoritairement des hommes (H/F = 2,5) de 45 (+/- 20) ans ayant été attaqués au travail (23 %) et en présence d’autres victimes dans 41 % des cas. Les six derniers mois de l’année regroupaient 71 % des attaques. La moitié des patients avaient été victimes de plus de 50 piqûres. La tête était le segment le plus visé par les abeilles, atteinte dans 57,3 % des attaques. 9 % présentaient des inoculations diffuses. Sur le plan clinique, 50,4 % présentaient une tachycardie. 3,5 % avaient une pression artérielle moyenne<65mmHg. L’érythème et l’urticaire étaient les symptômes les plus retrouvés (41,3 % et 35,7 %) et les signes digestifs étaient significativement plus présents dans le groupe sévère. 70 % des patients du groupe sévère ont été pris en charge par un SMUR. 29 % des patients ont bénéficié d’injections d’adrénaline dont 74 % dans le groupe sévère (p < 0,0001). Sur le plan biologique, des valeurs supérieures à la normale étaient retrouvées pour les leucocytes (64 %), les polynucléaires neutrophiles (56 %), les troponines (58 %), les lactates (50 %) et les CPK (43 %). 18,9 % des patients ont été hospitalisés, 3 patients ont été hospitalisés en réanimation et un est décédé.</div></div><div><h3>Discussions et conclusions</h3><div>Cette étude nous a permis d’évaluer l’importance des envenimations par <em>Apis mellifera scutellata</em>. Nous avons observé une augmentation des cas ces dix dernières années avec des signes d’envenimations qui sont au premier plan des troubles digestifs rapidement résolutifs. L’établissement de ce premier travail sur notre territoire nous a permis de proposer un protocole de prise en charge optimisé de ces syndromes anaphylactoïdes.</div><div>Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 3","pages":"Page S17"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-08-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Épidémiologie des attaques massives par abeilles africanisées Apis mellifera scutellata aux urgences de Cayenne de 2014 à 2023\",\"authors\":\"Rémy BLAUD , Rémi MUTRICY , Maylis DOUINE , Jean-Marc PUJO , Hatem KALLEL , Alexis FREMERY\",\"doi\":\"10.1016/j.mmifmc.2025.07.035\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><h3>Introduction</h3><div>En Guyane française, l’augmentation des espaces urbanisés au détriment des espaces naturels augmente les contacts avec la faune sauvage. 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Épidémiologie des attaques massives par abeilles africanisées Apis mellifera scutellata aux urgences de Cayenne de 2014 à 2023
Introduction
En Guyane française, l’augmentation des espaces urbanisés au détriment des espaces naturels augmente les contacts avec la faune sauvage. Les piqûres par hyménoptères sont devenues l’agression par faune sauvage prépondérante aux urgences de Cayenne. L’objectif de cette étude est la description épidémiologique des agressions massives par les abeilles africanisées Apis mellifera scutellata au centre hospitalier de Cayenne ainsi que la description des modalités de prise en charge.
Méthodes
Étude observationnelle descriptive rétrospective de janvier 2014 à décembre 2023, incluant toutes les victimes d’agression par plus de 5 inoculations d’abeilles africanisées prises en charge par le Service d’Urgences de Cayenne. Une analyse en sous-groupe sévère vs. non sévère (200 inoculations) a été réalisée.
Résultats
Sur 10 ans, 143 patients ont été inclus, majoritairement des hommes (H/F = 2,5) de 45 (+/- 20) ans ayant été attaqués au travail (23 %) et en présence d’autres victimes dans 41 % des cas. Les six derniers mois de l’année regroupaient 71 % des attaques. La moitié des patients avaient été victimes de plus de 50 piqûres. La tête était le segment le plus visé par les abeilles, atteinte dans 57,3 % des attaques. 9 % présentaient des inoculations diffuses. Sur le plan clinique, 50,4 % présentaient une tachycardie. 3,5 % avaient une pression artérielle moyenne<65mmHg. L’érythème et l’urticaire étaient les symptômes les plus retrouvés (41,3 % et 35,7 %) et les signes digestifs étaient significativement plus présents dans le groupe sévère. 70 % des patients du groupe sévère ont été pris en charge par un SMUR. 29 % des patients ont bénéficié d’injections d’adrénaline dont 74 % dans le groupe sévère (p < 0,0001). Sur le plan biologique, des valeurs supérieures à la normale étaient retrouvées pour les leucocytes (64 %), les polynucléaires neutrophiles (56 %), les troponines (58 %), les lactates (50 %) et les CPK (43 %). 18,9 % des patients ont été hospitalisés, 3 patients ont été hospitalisés en réanimation et un est décédé.
Discussions et conclusions
Cette étude nous a permis d’évaluer l’importance des envenimations par Apis mellifera scutellata. Nous avons observé une augmentation des cas ces dix dernières années avec des signes d’envenimations qui sont au premier plan des troubles digestifs rapidement résolutifs. L’établissement de ce premier travail sur notre territoire nous a permis de proposer un protocole de prise en charge optimisé de ces syndromes anaphylactoïdes.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.