K. Moser , A. Ballif , M. Concu , B. Nickel , C. Stämpfli , M. Ruf , N. Kapel , D. Jacot , C. Bertelli , T. Galpérine
{"title":"粪便微生物移植:脆弱的迪entamoeba检测是否应排除供体?纵向队列研究","authors":"K. Moser , A. Ballif , M. Concu , B. Nickel , C. Stämpfli , M. Ruf , N. Kapel , D. Jacot , C. Bertelli , T. Galpérine","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.04.046","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div><em>Dientamoeba fragilis</em> est un protiste du tractus digestif humain dont le rôle pathogène reste controversé. La transplantation de microbiote fécal (TMF) constitue un modèle d'étude pertinent pour évaluer la transmission potentielle de ce protiste d'un donneur à un receveur, ainsi que son impact clinique. La sélection des donneurs de microbiote est un processus rigoureux, caractérisé par un faible taux d'éligibilité (3-10%). La détection de <em>D. fragilis</em> est un critère d'exclusion fréquent et débattu. Cette étude vise à déterminer la prévalence de <em>D. fragilis</em> par biologie moléculaire chez les donneurs et receveurs de microbiote intestinal et à analyser son impact sur l'efficacité et la sécurité de la TMF dans l'indication des infections à <em>Clostridioides difficile</em> (ICD).</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Cette étude de cohorte longitudinale est monocentrique. La détection de <em>D.fragilis</em> a été effectuée par PCR en temps réel (RT-PCR) sur les prélèvements de selles des donneurs ayant servi à la production du transplant ainsi que chez les receveurs avant le traitement (48h), puis à 2 et 8 semaines après la TMF. Tous les échantillons de selles étaient négatifs pour <em>D. fragilis</em> à l'examen direct. L'efficacité définie selon les critères ESCMID 2021, ainsi que la survenue d'événements indésirables gastro-intestinaux (AE) et d'événements indésirables graves (SAE), ont été analysés prospectivement chez les receveurs.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 135 échantillons correspondant à 40 procédures de TMF impliquant 10 donneurs et 36 patients ont été analysées. Sur les 40 TMF réalisées, 15 (37,5 %) ont été effectuées à partir de microbiote fécal de donneurs <em>D. fragilis</em>-positif (Ct, <em>Cycle threshold</em>: 23-36,1). Parmi les patients initialement négatifs, un seul a été testé positif après une TMF (Ct = 33.6) avec un donneur <em>D. fragilis</em>-positif (Ct = 31,6). Le taux de succès du traitement à 8 semaines était de 100 % (15/15) chez les receveurs de microbiote issu de donneurs <em>D. fragilis</em>-positif, contre 92 % (23/25) chez ceux avec transfert de selles de donneurs <em>D. fragilis</em>-négatif (p = 0,5). Aucune différence significative entre les receveurs des deux groupes n'a été observée en termes d'AE ou SAE, y compris ceux présentant une immunosuppression sévère. Aucun SAE n'a été attribuable à la TMF, y compris chez le patient ayant une détection post-TMF de <em>D. fragilis</em>.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette étude rapporte le premier cas documenté de transmission potentielle de <em>D. fragilis</em> d'un donneur à un receveur via la TMF. La détection de <em>D. fragilis</em> chez les donneurs n'a pas eu d'impact sur l'efficacité et la sécurité du traitement chez les receveurs de TMF. Ces données corroborent les études soutenant la nature non pathogène de <em>D. fragilis</em>. 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Cette étude vise à déterminer la prévalence de <em>D. fragilis</em> par biologie moléculaire chez les donneurs et receveurs de microbiote intestinal et à analyser son impact sur l'efficacité et la sécurité de la TMF dans l'indication des infections à <em>Clostridioides difficile</em> (ICD).</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Cette étude de cohorte longitudinale est monocentrique. La détection de <em>D.fragilis</em> a été effectuée par PCR en temps réel (RT-PCR) sur les prélèvements de selles des donneurs ayant servi à la production du transplant ainsi que chez les receveurs avant le traitement (48h), puis à 2 et 8 semaines après la TMF. Tous les échantillons de selles étaient négatifs pour <em>D. fragilis</em> à l'examen direct. 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Transplantation de microbiote fécal: la détection de Dientamoeba fragilis doit-elle exclure les donneurs ? Une étude de cohorte longitudinale
Introduction
Dientamoeba fragilis est un protiste du tractus digestif humain dont le rôle pathogène reste controversé. La transplantation de microbiote fécal (TMF) constitue un modèle d'étude pertinent pour évaluer la transmission potentielle de ce protiste d'un donneur à un receveur, ainsi que son impact clinique. La sélection des donneurs de microbiote est un processus rigoureux, caractérisé par un faible taux d'éligibilité (3-10%). La détection de D. fragilis est un critère d'exclusion fréquent et débattu. Cette étude vise à déterminer la prévalence de D. fragilis par biologie moléculaire chez les donneurs et receveurs de microbiote intestinal et à analyser son impact sur l'efficacité et la sécurité de la TMF dans l'indication des infections à Clostridioides difficile (ICD).
Matériels et méthodes
Cette étude de cohorte longitudinale est monocentrique. La détection de D.fragilis a été effectuée par PCR en temps réel (RT-PCR) sur les prélèvements de selles des donneurs ayant servi à la production du transplant ainsi que chez les receveurs avant le traitement (48h), puis à 2 et 8 semaines après la TMF. Tous les échantillons de selles étaient négatifs pour D. fragilis à l'examen direct. L'efficacité définie selon les critères ESCMID 2021, ainsi que la survenue d'événements indésirables gastro-intestinaux (AE) et d'événements indésirables graves (SAE), ont été analysés prospectivement chez les receveurs.
Résultats
Au total, 135 échantillons correspondant à 40 procédures de TMF impliquant 10 donneurs et 36 patients ont été analysées. Sur les 40 TMF réalisées, 15 (37,5 %) ont été effectuées à partir de microbiote fécal de donneurs D. fragilis-positif (Ct, Cycle threshold: 23-36,1). Parmi les patients initialement négatifs, un seul a été testé positif après une TMF (Ct = 33.6) avec un donneur D. fragilis-positif (Ct = 31,6). Le taux de succès du traitement à 8 semaines était de 100 % (15/15) chez les receveurs de microbiote issu de donneurs D. fragilis-positif, contre 92 % (23/25) chez ceux avec transfert de selles de donneurs D. fragilis-négatif (p = 0,5). Aucune différence significative entre les receveurs des deux groupes n'a été observée en termes d'AE ou SAE, y compris ceux présentant une immunosuppression sévère. Aucun SAE n'a été attribuable à la TMF, y compris chez le patient ayant une détection post-TMF de D. fragilis.
Conclusion
Cette étude rapporte le premier cas documenté de transmission potentielle de D. fragilis d'un donneur à un receveur via la TMF. La détection de D. fragilis chez les donneurs n'a pas eu d'impact sur l'efficacité et la sécurité du traitement chez les receveurs de TMF. Ces données corroborent les études soutenant la nature non pathogène de D. fragilis. Elles permettraient de faciliter la sélection de donneurs, réduire les coûts de dépistage et améliorer l'accès à la TMF, qui demeure à ce jour sans alternative thérapeutique aussi efficace.