J. Ndong , N. Jourdan-da Silva , A. Thouet , A. Rousteau , C. Malhere , G. Delvallez , C. Mazuet , L. Bodet-Cotentin , S. Ehrmann , E. Morvan
{"title":"调查一起肉毒杆菌中毒事件","authors":"J. Ndong , N. Jourdan-da Silva , A. Thouet , A. Rousteau , C. Malhere , G. Delvallez , C. Mazuet , L. Bodet-Cotentin , S. Ehrmann , E. Morvan","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.04.014","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le 9 septembre 2024, la Direction des maladies infectieuses d'une agence sanitaire et l'autorité sanitaire régionale reçoivent un signalement du Laboratoire national de référence du Botulisme concernant 5 personnes hospitalisées en réanimation dans un établissement hospitalier avec des signes cliniques graves à des degrés variables: Diplopie, asthénie, dysphonie, mydriase symétrique, déficit moteur et insuffisance respiratoire. D'après l'interrogatoire des réanimateurs auprès d'un des cas, la survenue des symptômes fait suite à un repas d'anniversaire commun consommé l'avant-veille. Les symptômes observés concluent à une suspicion de botulisme.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Devant ce signalement sanitaire grave, l'autorité sanitaire régionale mène l'enquête alimentaire auprès d'un membre de la famille de l'un des cas afin d'identifier les aliments communs consommés par les malades. La Direction départementale de protection des populations mène l'enquête auprès du fabricant de ces produits alimentaires. Après investigation, il est révélé que le processus de fabrication des boites de conserve artisanale de pesto à l'ail des ours est jugé non satisfaisant et donc compatible avec la présence de toxine botulique. Le Préfet du département est informé, le Parquet se saisit de l'affaire et ouvre une enquête judiciaire. L'autorité sanitaire régionale et l'établissement hospitalier coordonnent l'envoi au laboratoire de référence des restes alimentaires retrouvés ainsi que des prélèvements biologiques des patients.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les résultats du laboratoire ont confirmé biologiquement la présence de toxine botulique de type A dans le sérum des 5 patients hospitalisés. Ils étaient âgés de 32 à 36 ans et résidaient dans le même département. La présence de <em>Clostridium</em> botulinum de type A a également été confirmée dans le pesto à l'ail des ours, consommée par les 5 personnes à l'origine du signalement sanitaire, et acheté plusieurs mois auparavant lors d'un évènement festif éphémère auprès d'un producteur artisanal.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La concordance des résultats issus des différentes investigations menées a permis de confirmer le diagnostic de botulisme chez les cinq patients, en lien avec la consommation d'une conserve artisanale de pesto à l'ail des ours lors d'un repas commun. Dès le stade de la suspicion, une communication rapide et fluide entre les différentes institutions concernées par ce type de signalement a permis la mise en place dans les plus brefs délais de mesures de prévention afin de limiter la propagation de cet épisode, notamment le rappel des bocaux produits par le fabricant à l'aide d'une communication à destination du grand public, mais également d'appels téléphoniques ciblés auprès des consommateurs ayant déjà acheté le produit incriminé à travers la carte bancaire qui a servi à l'achat.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 2","pages":"Page S7"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-05-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Investigation d'un cas groupés de Botulisme\",\"authors\":\"J. Ndong , N. Jourdan-da Silva , A. Thouet , A. Rousteau , C. 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Le 9 septembre 2024, la Direction des maladies infectieuses d'une agence sanitaire et l'autorité sanitaire régionale reçoivent un signalement du Laboratoire national de référence du Botulisme concernant 5 personnes hospitalisées en réanimation dans un établissement hospitalier avec des signes cliniques graves à des degrés variables: Diplopie, asthénie, dysphonie, mydriase symétrique, déficit moteur et insuffisance respiratoire. D'après l'interrogatoire des réanimateurs auprès d'un des cas, la survenue des symptômes fait suite à un repas d'anniversaire commun consommé l'avant-veille. Les symptômes observés concluent à une suspicion de botulisme.
Matériels et méthodes
Devant ce signalement sanitaire grave, l'autorité sanitaire régionale mène l'enquête alimentaire auprès d'un membre de la famille de l'un des cas afin d'identifier les aliments communs consommés par les malades. La Direction départementale de protection des populations mène l'enquête auprès du fabricant de ces produits alimentaires. Après investigation, il est révélé que le processus de fabrication des boites de conserve artisanale de pesto à l'ail des ours est jugé non satisfaisant et donc compatible avec la présence de toxine botulique. Le Préfet du département est informé, le Parquet se saisit de l'affaire et ouvre une enquête judiciaire. L'autorité sanitaire régionale et l'établissement hospitalier coordonnent l'envoi au laboratoire de référence des restes alimentaires retrouvés ainsi que des prélèvements biologiques des patients.
Résultats
Les résultats du laboratoire ont confirmé biologiquement la présence de toxine botulique de type A dans le sérum des 5 patients hospitalisés. Ils étaient âgés de 32 à 36 ans et résidaient dans le même département. La présence de Clostridium botulinum de type A a également été confirmée dans le pesto à l'ail des ours, consommée par les 5 personnes à l'origine du signalement sanitaire, et acheté plusieurs mois auparavant lors d'un évènement festif éphémère auprès d'un producteur artisanal.
Conclusion
La concordance des résultats issus des différentes investigations menées a permis de confirmer le diagnostic de botulisme chez les cinq patients, en lien avec la consommation d'une conserve artisanale de pesto à l'ail des ours lors d'un repas commun. Dès le stade de la suspicion, une communication rapide et fluide entre les différentes institutions concernées par ce type de signalement a permis la mise en place dans les plus brefs délais de mesures de prévention afin de limiter la propagation de cet épisode, notamment le rappel des bocaux produits par le fabricant à l'aide d'une communication à destination du grand public, mais également d'appels téléphoniques ciblés auprès des consommateurs ayant déjà acheté le produit incriminé à travers la carte bancaire qui a servi à l'achat.