R. Stammler , P. Chen , O. Debeaupuis , L.P. Zhao , M. Ruyer-Thompson , E. Zakine , J. Rossignol , L. Goldwirt , T. Comont , M. Heiblig , L. Ades , M. Cumin , M.C. Dalmas , G. Denis , C. Devloo , A. Devoeght , P. Duffau , S. Georgin-Lavialle , G. Delphine , N. Abisror , A. Mekinian
{"title":"具有全身炎症表现的IDH突变骨髓性血病的临床、免疫学、预后和治疗特点","authors":"R. Stammler , P. Chen , O. Debeaupuis , L.P. Zhao , M. Ruyer-Thompson , E. Zakine , J. Rossignol , L. Goldwirt , T. Comont , M. Heiblig , L. Ades , M. Cumin , M.C. Dalmas , G. Denis , C. Devloo , A. Devoeght , P. Duffau , S. Georgin-Lavialle , G. Delphine , N. Abisror , A. Mekinian","doi":"10.1016/j.revmed.2025.03.082","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les hémopathies myéloïdes de type syndrome myélodysplasique (SMD) ou leucémie myélomonocytaire chronique (LMMC) sont des maladies clonales des cellules souches hématopoïétiques. L’association de ces hémopathies à des manifestations systémiques inflammatoires (IMID) est rapportée dans la littérature à environ 20 % des cas. Les mutations somatiques portant sur l’isocitrate déshydrogénase 1 ou 2 (IDH1/2) sont fréquentes dans ce type d’hémopathie. Des études récentes ont souligné que ces mutations pourraient être surreprésentées chez les patients présentant des manifestations systémiques inflammatoires en association avec un SMD ou une LMMC.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous avons réalisé une étude de cohorte rétrospective multicentrique portant sur des patients atteints soit de SMD soit de LMMC, ayant une mutation IDH1/2 et présentant des manifestations systémiques inflammatoires (groupe IMID-IDHmut). Nous avons comparé cette population à deux groupes contrôles : un premier groupe de patients atteints de SMD sans manifestation systémique inflammatoire, apparié selon l’âge, le sexe et la catégorie IPSS-M (groupe SMD contrôle), et un second groupe de patient SMD/LMMC avec manifestations systémiques inflammatoires mais sans mutation IDH (groupe IMID-IDHwt).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Cinquante patients dont 50 % d’hommes avec un âge médian de 73 ans au diagnostic hématologique ont pu être inclus dans ce travail. Trente-six (72 %) patients présentaient un SMD et 14 (28 %) une LMMC. Les manifestations cliniques inflammatoires les plus fréquentes étaient par ordre de fréquence décroissant les atteintes rhumatologiques inflammatoires (78 %), les atteintes cutanées (44 %) et une fièvre non infectieuse (34 %). Le diagnostic inflammatoire le plus fréquent était celui de polyarthrite séronégative dans 34 % des cas. Après un suivi médian de 31 mois, 14 (28 %) patients étaient décédés et 10 (20 %) avaient progressé vers une leucémie aiguë myéloblastique (LAM). Par rapport au groupe IMID-IDHwt, les patients IMID-IDHmut présentaient une prévalence significativement plus élevée de manifestations rhumatologiques inflammatoires (78 % vs 54 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,009) et une fréquence plus faible d’atteintes cutanées (44 % vs 64 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,036), digestives (4 % vs 20 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,013) et rénales (0 % vs 13 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,008). Ils présentaient également une fréquence plus élevée de mutations SRSF2 (50 % vs 28 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02) et plus faible de mutations TET2 (8 % vs 51 %, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001). La survie globale était similaire entre le groupe IMID-IDHmut et les deux groupes contrôles. La survie sans progression vers la LAM était néanmoins plus courte dans le groupe IMID-IDHmut que dans le groupe SMD contrôle (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02). Une comparaison des signatures cytokiniques sur le sang circulant entre patients du groupe IMID-IDHmut, IMID-IDHwt et des contrôles sains ont pu également être réalisés. Une signature cytokinique spécifique avec une expression significativement plus élevée de plusieurs chimiokines (MPIF1 (CCL23), MIP3a (CCL20), MCP4 and TARC (CCL17)) impliquées dans le recrutement des monocytes et des cellules dendritiques dans les tissus enflammés a pu être mise en évidence. Compte tenu de la corticodépendance élevée de ces patients (72 %), plusieurs traitements d’épargne ont été utilisés dans cette population. Les thérapies ciblées les plus fréquemment utilisées étaient les anti-IL6 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->9), les anti-TNFa (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3), les anti-IL1 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3), les JAKi (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2) et l’abatacept (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2). L’azacitidine et les thérapies anti-IDH étaient utilisées chez 12 et 7 patients. À 3 mois, le taux de réponse global (ORR) était de 1/9 (11 %) avec les anti-IL6, 2/3 (66 %) avec les anti-IL1, 2/3 (66 %) avec les anti-TNFa, 1/2 (50 %) avec les JAKi et 2/2 (100 %) avec l’abatacept. À 6 mois, l’ORR était de 0/8 (0 %) avec les anti-IL6, 2/3 (66 %) avec les anti-IL1, 2/3 (66 %) avec les anti-TNFa, 2/2 (100 %) avec les JAKi et 1/2 (50 %) avec l’abatacept. À 12 mois, l’ORR était de 0/8 (0 %) avec les anti-IL6, 1/2 (50 %) avec les anti-IL1, 1/3 (33 %) avec les anti-TNFa, 1/1 (100 %) avec les JAKi et 1/1 (100 %) avec l’abatacept. L’ORR avec l’azacitidine était de 3/12 (25 %), 3/11 (27 %) et 1/10 (10 %) à 3, 6 et 12 mois. Les thérapies anti-IDH ont montré des résultats prometteurs, avec un ORR de 86 % à 3 mois, 83 % à 6 mois et de 66 % à 12 mois.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette étude met en lumière le profil distinct des hémopathies myéloïdes mutées IDH avec manifestations systémiques inflammatoires, et souligne l’importance de poursuivre les recherches sur leur physiopathologie ainsi que sur les options thérapeutiques.</div></div>","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"46 ","pages":"Pages A115-A116"},"PeriodicalIF":0.9000,"publicationDate":"2025-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Caractéristiques cliniques, immunologiques, pronostiques et thérapeutiques des hémopathies myéloïdes mutées IDH avec manifestations systémiques inflammatoires\",\"authors\":\"R. Stammler , P. Chen , O. Debeaupuis , L.P. Zhao , M. Ruyer-Thompson , E. 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Après un suivi médian de 31 mois, 14 (28 %) patients étaient décédés et 10 (20 %) avaient progressé vers une leucémie aiguë myéloblastique (LAM). Par rapport au groupe IMID-IDHwt, les patients IMID-IDHmut présentaient une prévalence significativement plus élevée de manifestations rhumatologiques inflammatoires (78 % vs 54 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,009) et une fréquence plus faible d’atteintes cutanées (44 % vs 64 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,036), digestives (4 % vs 20 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,013) et rénales (0 % vs 13 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,008). Ils présentaient également une fréquence plus élevée de mutations SRSF2 (50 % vs 28 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02) et plus faible de mutations TET2 (8 % vs 51 %, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001). La survie globale était similaire entre le groupe IMID-IDHmut et les deux groupes contrôles. La survie sans progression vers la LAM était néanmoins plus courte dans le groupe IMID-IDHmut que dans le groupe SMD contrôle (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02). Une comparaison des signatures cytokiniques sur le sang circulant entre patients du groupe IMID-IDHmut, IMID-IDHwt et des contrôles sains ont pu également être réalisés. Une signature cytokinique spécifique avec une expression significativement plus élevée de plusieurs chimiokines (MPIF1 (CCL23), MIP3a (CCL20), MCP4 and TARC (CCL17)) impliquées dans le recrutement des monocytes et des cellules dendritiques dans les tissus enflammés a pu être mise en évidence. Compte tenu de la corticodépendance élevée de ces patients (72 %), plusieurs traitements d’épargne ont été utilisés dans cette population. Les thérapies ciblées les plus fréquemment utilisées étaient les anti-IL6 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->9), les anti-TNFa (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3), les anti-IL1 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3), les JAKi (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2) et l’abatacept (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2). L’azacitidine et les thérapies anti-IDH étaient utilisées chez 12 et 7 patients. À 3 mois, le taux de réponse global (ORR) était de 1/9 (11 %) avec les anti-IL6, 2/3 (66 %) avec les anti-IL1, 2/3 (66 %) avec les anti-TNFa, 1/2 (50 %) avec les JAKi et 2/2 (100 %) avec l’abatacept. À 6 mois, l’ORR était de 0/8 (0 %) avec les anti-IL6, 2/3 (66 %) avec les anti-IL1, 2/3 (66 %) avec les anti-TNFa, 2/2 (100 %) avec les JAKi et 1/2 (50 %) avec l’abatacept. À 12 mois, l’ORR était de 0/8 (0 %) avec les anti-IL6, 1/2 (50 %) avec les anti-IL1, 1/3 (33 %) avec les anti-TNFa, 1/1 (100 %) avec les JAKi et 1/1 (100 %) avec l’abatacept. 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摘要
骨髓性血液病型骨髓增生异常综合征(MDS)或慢性骨髓性单细胞白血病(CML)是造血干细胞的克隆疾病。在文献中,这些血液病与全身炎症表现(IMID)的关联在大约20%的病例中被报道。异柠檬酸脱氢酶1或2 (IDH1/2)的体细胞突变在这类血液病中很常见。最近的研究强调,这些突变可能在与DMS或MLC相关的系统性炎症表现的患者中过度出现。患者和方法我们进行了一项多中心回顾性队列研究,研究对象是患有DMS或LM™、IDH1/2突变和全身性炎症表现的患者(IMID-IDHmut组)。我们比较了这两组:一组是控制人口炎症患者全身无示威gds的匹配,按年龄、性别及IPSS-M类股(SMD)控制,而另一组病人的gds / LMMC系统性炎症表现,但有无IDH突变(IMID-IDHwt group)。50例患者,其中50%为血液学诊断中位年龄73岁的男性,可纳入本研究。36例(72%)患者有DMS, 14例(28%)患者有MLC。最常见的炎症临床表现依次为炎性风湿性疾病(78%)、皮肤疾病(44%)和非传染性发热(34%)。在34%的病例中,最常见的炎症诊断为血清阴性多发性关节炎。中位随访31个月后,14例(28%)患者死亡,10例(20%)发展为急性髓细胞白血病(AML)。IMID-IDHwt组相比,呈现出发病率明显高于IMID-IDHmut患者炎症风湿活动(78% vs 54%, p = 0.009)和皮肤伤害频率较低(44%的64%,p = 0.036) vs,消化vs 20%, p = 0.013(4%)和肾病(0% vs 13%, p = 0.008)。他们的SRSF2突变频率更高(50% vs 28%, p = 0.02), TET2突变频率更低(8% vs 51%, p <)。0.0001)。IMID-IDHmut组和两组对照组的总体生存率相似。然而,与SMD对照组相比,IMID-IDHmut组无进展LAM的生存率较低(p = 0.02)。还对IMID-IDHmut组、IMID-IDHwt组和健康对照组患者的循环细胞因子特征进行了比较。在炎症组织中,几种趋化因子(MPIF1 (CCL23)、MIP3a (CCL20)、MCP4和TARC (CCL17))的表达显著升高,可能涉及单核细胞和树突状细胞的招募。考虑到这些患者的高皮质依赖性(72%),在这一人群中使用了几种节省成本的治疗方法。最常用的靶向治疗是抗IL6 (n = 9)、抗tnfa (n = 3)、抗IL1 (n = 3)、Jaki (n = 2)和abatacept (n = 2)。12例和7例患者使用了azacitidine和抗IDH疗法。3个月时,抗il6的总反应率(ORR)为1/9(11%),抗il1的总反应率为2/3(66%),抗tnfa的总反应率为2/3 (66%),Jaki的总反应率为1/2 (50%),abatacept的总反应率为2/2(100%)。6个月时,抗il6的ORR为0/8(0%),抗il1的ORR为2/3(66%),抗tnfa的ORR为2/3 (66%),Jaki的ORR为2/2 (100%),abatacept的ORR为1/2(50%)。12个月时,抗il6的ORR为0/8(0%),抗il1的ORR为1/2(50%),抗tnfa的ORR为1/3 (33%),Jaki的ORR为1/1 (100%),abatacept的ORR为1/1(100%)。3个月、6个月和12个月时,azacitidine的ORR分别为3/12(25%)、3/11(27%)和1/10(10%)。抗IDH疗法显示出良好的结果,3个月时的ORR为86%,6个月时为83%,12个月时为66%。结论:本研究强调了具有全身炎症表现的HIDS突变骨髓性血液病的独特特征,并强调了进一步研究其生理病理学和治疗选择的重要性。
Caractéristiques cliniques, immunologiques, pronostiques et thérapeutiques des hémopathies myéloïdes mutées IDH avec manifestations systémiques inflammatoires
Introduction
Les hémopathies myéloïdes de type syndrome myélodysplasique (SMD) ou leucémie myélomonocytaire chronique (LMMC) sont des maladies clonales des cellules souches hématopoïétiques. L’association de ces hémopathies à des manifestations systémiques inflammatoires (IMID) est rapportée dans la littérature à environ 20 % des cas. Les mutations somatiques portant sur l’isocitrate déshydrogénase 1 ou 2 (IDH1/2) sont fréquentes dans ce type d’hémopathie. Des études récentes ont souligné que ces mutations pourraient être surreprésentées chez les patients présentant des manifestations systémiques inflammatoires en association avec un SMD ou une LMMC.
Patients et méthodes
Nous avons réalisé une étude de cohorte rétrospective multicentrique portant sur des patients atteints soit de SMD soit de LMMC, ayant une mutation IDH1/2 et présentant des manifestations systémiques inflammatoires (groupe IMID-IDHmut). Nous avons comparé cette population à deux groupes contrôles : un premier groupe de patients atteints de SMD sans manifestation systémique inflammatoire, apparié selon l’âge, le sexe et la catégorie IPSS-M (groupe SMD contrôle), et un second groupe de patient SMD/LMMC avec manifestations systémiques inflammatoires mais sans mutation IDH (groupe IMID-IDHwt).
Résultats
Cinquante patients dont 50 % d’hommes avec un âge médian de 73 ans au diagnostic hématologique ont pu être inclus dans ce travail. Trente-six (72 %) patients présentaient un SMD et 14 (28 %) une LMMC. Les manifestations cliniques inflammatoires les plus fréquentes étaient par ordre de fréquence décroissant les atteintes rhumatologiques inflammatoires (78 %), les atteintes cutanées (44 %) et une fièvre non infectieuse (34 %). Le diagnostic inflammatoire le plus fréquent était celui de polyarthrite séronégative dans 34 % des cas. Après un suivi médian de 31 mois, 14 (28 %) patients étaient décédés et 10 (20 %) avaient progressé vers une leucémie aiguë myéloblastique (LAM). Par rapport au groupe IMID-IDHwt, les patients IMID-IDHmut présentaient une prévalence significativement plus élevée de manifestations rhumatologiques inflammatoires (78 % vs 54 %, p = 0,009) et une fréquence plus faible d’atteintes cutanées (44 % vs 64 %, p = 0,036), digestives (4 % vs 20 %, p = 0,013) et rénales (0 % vs 13 %, p = 0,008). Ils présentaient également une fréquence plus élevée de mutations SRSF2 (50 % vs 28 %, p = 0,02) et plus faible de mutations TET2 (8 % vs 51 %, p < 0,0001). La survie globale était similaire entre le groupe IMID-IDHmut et les deux groupes contrôles. La survie sans progression vers la LAM était néanmoins plus courte dans le groupe IMID-IDHmut que dans le groupe SMD contrôle (p = 0,02). Une comparaison des signatures cytokiniques sur le sang circulant entre patients du groupe IMID-IDHmut, IMID-IDHwt et des contrôles sains ont pu également être réalisés. Une signature cytokinique spécifique avec une expression significativement plus élevée de plusieurs chimiokines (MPIF1 (CCL23), MIP3a (CCL20), MCP4 and TARC (CCL17)) impliquées dans le recrutement des monocytes et des cellules dendritiques dans les tissus enflammés a pu être mise en évidence. Compte tenu de la corticodépendance élevée de ces patients (72 %), plusieurs traitements d’épargne ont été utilisés dans cette population. Les thérapies ciblées les plus fréquemment utilisées étaient les anti-IL6 (n = 9), les anti-TNFa (n = 3), les anti-IL1 (n = 3), les JAKi (n = 2) et l’abatacept (n = 2). L’azacitidine et les thérapies anti-IDH étaient utilisées chez 12 et 7 patients. À 3 mois, le taux de réponse global (ORR) était de 1/9 (11 %) avec les anti-IL6, 2/3 (66 %) avec les anti-IL1, 2/3 (66 %) avec les anti-TNFa, 1/2 (50 %) avec les JAKi et 2/2 (100 %) avec l’abatacept. À 6 mois, l’ORR était de 0/8 (0 %) avec les anti-IL6, 2/3 (66 %) avec les anti-IL1, 2/3 (66 %) avec les anti-TNFa, 2/2 (100 %) avec les JAKi et 1/2 (50 %) avec l’abatacept. À 12 mois, l’ORR était de 0/8 (0 %) avec les anti-IL6, 1/2 (50 %) avec les anti-IL1, 1/3 (33 %) avec les anti-TNFa, 1/1 (100 %) avec les JAKi et 1/1 (100 %) avec l’abatacept. L’ORR avec l’azacitidine était de 3/12 (25 %), 3/11 (27 %) et 1/10 (10 %) à 3, 6 et 12 mois. Les thérapies anti-IDH ont montré des résultats prometteurs, avec un ORR de 86 % à 3 mois, 83 % à 6 mois et de 66 % à 12 mois.
Conclusion
Cette étude met en lumière le profil distinct des hémopathies myéloïdes mutées IDH avec manifestations systémiques inflammatoires, et souligne l’importance de poursuivre les recherches sur leur physiopathologie ainsi que sur les options thérapeutiques.
期刊介绍:
Official journal of the SNFMI, La revue de medecine interne is indexed in the most prestigious databases. It is the most efficient French language journal available for internal medicine specialists who want to expand their knowledge and skills beyond their own discipline. It is also the main French language international medium for French research works. The journal publishes each month editorials, original articles, review articles, short communications, etc. These articles address the fundamental and innumerable facets of internal medicine, spanning all medical specialties. Manuscripts may be submitted in French or in English.
La revue de medecine interne also includes additional issues publishing the proceedings of the two annual French meetings of internal medicine (June and December), as well as thematic issues.