B.M. Diallo , J.N.D. Ndour , A. Sow , A.I. Thiam , I. Dieye , A. Wade , A. Berthe , P.S. Touré , M.M. Diop , M.M. Ka
{"title":"塞内加尔蒂瓦瓦内Abdou Aziz Sy Dabakh医院的流行病学概况和系统性自身免疫性疾病和炎症性疾病的诊断","authors":"B.M. Diallo , J.N.D. Ndour , A. Sow , A.I. Thiam , I. Dieye , A. Wade , A. Berthe , P.S. Touré , M.M. Diop , M.M. Ka","doi":"10.1016/j.revmed.2025.03.038","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les maladies auto-immunes intéressent 5 à 10 % de la population mondiale selon l’OMS. Ces chiffres augmentent avec les années. Cette prévalence globale des maladies auto-immunes est diversement appréciée surtout en Afrique ou plusieurs études sont publiées. Les maladies auto-immunes systémiques et auto-inflammatoires sont parmis les plus fréquentes mais sous-estimées. Nous avons effectué une étude dont l’objectif était de déterminer la prévalence des maladies auto-immunes systémiques et inflammatoires à Tivaouane, Sénégal.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Il s’agit d’une étude rétrospective allant de mai 2017 à mai 2024 sur une période de 7 ans. Nous avions inclus, tous les patients en hospitalisation de médecine interne et en consultations externes dont le diagnostic de maladie auto-immune systémique ou inflammatoire a été retenu sur la base des arguments cliniques, biologiques et évolutifs en accord des critères de classification spécifiques à chaque pathologie. Les données cliniques et biologiques étaient saisies sur une fiche de collecte et l’exploitation a été faite grâce aux logiciel STATA 21.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les maladies systémiques et auto-inflammatoires représentaient 279 cas soit une prévalence de 0,46 %. La moyenne d’âge était de 37,41 ans avec des extrêmes de 11 et 85 ans et une médiane de 35 ans. La classe d’âge de 20 à 39 ans était la plus représentée avec 111 cas. Nous avons observé une prédominance du sexe féminin avec un sexe ratio de 0,16. Les signes articulaires étaient les plus renseignés chez nos patients (191 patients), suivis des signes généraux (126 patients), des signes cutanés (102 patients), les signes neuromusculaires (58 patients), les signes cardiaques (46 patients), les signes digestifs (25 patients), les signes pleuropulmonaires (23 patients). Les anticorps antinucléaires ont été dosés chez 129 patients et sont revenus positifs chez 119 patients soit 39,3 %. Les anti-DNAn étaient positifs chez 8 personnes (2,86 %). Les anticorps anti-CCP étaient positifs chez 88 patients et le facteur rhumatoïde chez 73 patients. Un patient présentait une positivité des c-ANCA. Les dots ECT ont été faits chez 46 patients. Les MAIS étaient retrouvés dans 96 % des cas. Parmi elles, les plus fréquentes étaient : la polyarthrite rhumatoïde (112 cas), le lupus systémique (84 cas), le syndrome de Gougerot Sjogren (15 cas), le syndrome de Chevauchement (21 cas), la sclérodermie systémique (13 cas). Les maladies auto-inflammatoires étaient retrouvées dans 4 % des cas et dominées par le rhumatisme articulaire aigu, la sarcoïdose, le syndrome d’activation lymphohistiocytaire dans 0,7 % des cas chacun. Les manifestations systémiques graves étaient constituées par la défaillance cardiaque chez 3,93 % des cas, la néphropathie glomérulaire avec protéinurie chez 2,86 %, l’obnubilation (2,51 %), la détresse respiratoire (2,15 %), le coma (0,71 %).</div><div>Les immunosuppresseurs et immunomodulateurs ont été prescrits chez nos patients avec la corticothérapie, le méthotrexate, l’hydroxyxhloroquine, l’azathioprine.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les maladies auto-immunes systémiques et inflammatoires sont fréquentes en Afrique. Le diagnostic reste un défi en milieu tropical, marqué par la faiblesse des moyens et la méconnaissance de certaines manifestations. 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Cette prévalence globale des maladies auto-immunes est diversement appréciée surtout en Afrique ou plusieurs études sont publiées. Les maladies auto-immunes systémiques et auto-inflammatoires sont parmis les plus fréquentes mais sous-estimées. Nous avons effectué une étude dont l’objectif était de déterminer la prévalence des maladies auto-immunes systémiques et inflammatoires à Tivaouane, Sénégal.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Il s’agit d’une étude rétrospective allant de mai 2017 à mai 2024 sur une période de 7 ans. Nous avions inclus, tous les patients en hospitalisation de médecine interne et en consultations externes dont le diagnostic de maladie auto-immune systémique ou inflammatoire a été retenu sur la base des arguments cliniques, biologiques et évolutifs en accord des critères de classification spécifiques à chaque pathologie. Les données cliniques et biologiques étaient saisies sur une fiche de collecte et l’exploitation a été faite grâce aux logiciel STATA 21.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les maladies systémiques et auto-inflammatoires représentaient 279 cas soit une prévalence de 0,46 %. La moyenne d’âge était de 37,41 ans avec des extrêmes de 11 et 85 ans et une médiane de 35 ans. La classe d’âge de 20 à 39 ans était la plus représentée avec 111 cas. Nous avons observé une prédominance du sexe féminin avec un sexe ratio de 0,16. Les signes articulaires étaient les plus renseignés chez nos patients (191 patients), suivis des signes généraux (126 patients), des signes cutanés (102 patients), les signes neuromusculaires (58 patients), les signes cardiaques (46 patients), les signes digestifs (25 patients), les signes pleuropulmonaires (23 patients). Les anticorps antinucléaires ont été dosés chez 129 patients et sont revenus positifs chez 119 patients soit 39,3 %. Les anti-DNAn étaient positifs chez 8 personnes (2,86 %). Les anticorps anti-CCP étaient positifs chez 88 patients et le facteur rhumatoïde chez 73 patients. Un patient présentait une positivité des c-ANCA. Les dots ECT ont été faits chez 46 patients. Les MAIS étaient retrouvés dans 96 % des cas. Parmi elles, les plus fréquentes étaient : la polyarthrite rhumatoïde (112 cas), le lupus systémique (84 cas), le syndrome de Gougerot Sjogren (15 cas), le syndrome de Chevauchement (21 cas), la sclérodermie systémique (13 cas). Les maladies auto-inflammatoires étaient retrouvées dans 4 % des cas et dominées par le rhumatisme articulaire aigu, la sarcoïdose, le syndrome d’activation lymphohistiocytaire dans 0,7 % des cas chacun. 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Profil épidemioclinique, et diagnostique des maladies auto-immunes systémiques et inflammatoires à l’hôpital Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane, Sénégal
Introduction
Les maladies auto-immunes intéressent 5 à 10 % de la population mondiale selon l’OMS. Ces chiffres augmentent avec les années. Cette prévalence globale des maladies auto-immunes est diversement appréciée surtout en Afrique ou plusieurs études sont publiées. Les maladies auto-immunes systémiques et auto-inflammatoires sont parmis les plus fréquentes mais sous-estimées. Nous avons effectué une étude dont l’objectif était de déterminer la prévalence des maladies auto-immunes systémiques et inflammatoires à Tivaouane, Sénégal.
Matériels et méthodes
Il s’agit d’une étude rétrospective allant de mai 2017 à mai 2024 sur une période de 7 ans. Nous avions inclus, tous les patients en hospitalisation de médecine interne et en consultations externes dont le diagnostic de maladie auto-immune systémique ou inflammatoire a été retenu sur la base des arguments cliniques, biologiques et évolutifs en accord des critères de classification spécifiques à chaque pathologie. Les données cliniques et biologiques étaient saisies sur une fiche de collecte et l’exploitation a été faite grâce aux logiciel STATA 21.
Résultats
Les maladies systémiques et auto-inflammatoires représentaient 279 cas soit une prévalence de 0,46 %. La moyenne d’âge était de 37,41 ans avec des extrêmes de 11 et 85 ans et une médiane de 35 ans. La classe d’âge de 20 à 39 ans était la plus représentée avec 111 cas. Nous avons observé une prédominance du sexe féminin avec un sexe ratio de 0,16. Les signes articulaires étaient les plus renseignés chez nos patients (191 patients), suivis des signes généraux (126 patients), des signes cutanés (102 patients), les signes neuromusculaires (58 patients), les signes cardiaques (46 patients), les signes digestifs (25 patients), les signes pleuropulmonaires (23 patients). Les anticorps antinucléaires ont été dosés chez 129 patients et sont revenus positifs chez 119 patients soit 39,3 %. Les anti-DNAn étaient positifs chez 8 personnes (2,86 %). Les anticorps anti-CCP étaient positifs chez 88 patients et le facteur rhumatoïde chez 73 patients. Un patient présentait une positivité des c-ANCA. Les dots ECT ont été faits chez 46 patients. Les MAIS étaient retrouvés dans 96 % des cas. Parmi elles, les plus fréquentes étaient : la polyarthrite rhumatoïde (112 cas), le lupus systémique (84 cas), le syndrome de Gougerot Sjogren (15 cas), le syndrome de Chevauchement (21 cas), la sclérodermie systémique (13 cas). Les maladies auto-inflammatoires étaient retrouvées dans 4 % des cas et dominées par le rhumatisme articulaire aigu, la sarcoïdose, le syndrome d’activation lymphohistiocytaire dans 0,7 % des cas chacun. Les manifestations systémiques graves étaient constituées par la défaillance cardiaque chez 3,93 % des cas, la néphropathie glomérulaire avec protéinurie chez 2,86 %, l’obnubilation (2,51 %), la détresse respiratoire (2,15 %), le coma (0,71 %).
Les immunosuppresseurs et immunomodulateurs ont été prescrits chez nos patients avec la corticothérapie, le méthotrexate, l’hydroxyxhloroquine, l’azathioprine.
Conclusion
Les maladies auto-immunes systémiques et inflammatoires sont fréquentes en Afrique. Le diagnostic reste un défi en milieu tropical, marqué par la faiblesse des moyens et la méconnaissance de certaines manifestations. Les biothérapies représentent une révolution thérapeutique intéressante avec une faible accessibilité dans notre contexte.
期刊介绍:
Official journal of the SNFMI, La revue de medecine interne is indexed in the most prestigious databases. It is the most efficient French language journal available for internal medicine specialists who want to expand their knowledge and skills beyond their own discipline. It is also the main French language international medium for French research works. The journal publishes each month editorials, original articles, review articles, short communications, etc. These articles address the fundamental and innumerable facets of internal medicine, spanning all medical specialties. Manuscripts may be submitted in French or in English.
La revue de medecine interne also includes additional issues publishing the proceedings of the two annual French meetings of internal medicine (June and December), as well as thematic issues.