ECOS d’entraînement en médecine interne, une nouvelle modalité d’enseignement en terrain de stage : attentes et ressentis de nos externes

Introduction

Issus de la réforme du 2^e cycle des études de médecine, les examens cliniques objectifs structurés (ECOS) sont des mises en situation cliniques dans un environnement simulé permettant d’évaluer les compétences des étudiants en médecine de manière standardisée. Cette nouvelle modalité d’examen fondée sur différentes situations de départ et/ou items nécessite des entraînements facultaires mais également en stage sous forme d’ECOS « formatives » en 5^e et 6^e années. L’objectif du questionnaire remis aux externes ayant effectué des ECOS d’entraînement durant leur stage de médecine interne à Lariboisière, était d’évaluer leurs attentes et leurs ressentis face à cette nouvelle modalité d’enseignement en stage.

Matériels et méthodes

Au cours de leur stage dans le département de médecine interne du centre hospitalo-universitaire Lariboisière, les externes réalisaient une station d’ECOS d’entraînement à un rythme hebdomadaire. Chaque station d’ECOS se terminait par un debriefing collectif ou individuel relevant les points positifs et les points d’amélioration. Huit examinateurs hospitalo-universitaires (5 CCA, 1 MCU et 2 PU) ayant tous effectué un parcours de formation en ligne certifiant, ont rédigé chacun 2 stations d’ECOS. Chaque station d’ECOS étaient relus et corrigés par l’ensemble des examinateurs du département de médecine interne de Lariboisière. Un questionnaire évaluant les attentes et les ressentis sur cette nouvelle modalité d’enseignement en stage, a été remis aux externes ayant effectué un stage dans le département de Médecine interne de Lariboisière entre janvier 2024 et janvier 2025. Le questionnaire était composé de 10 questions dont 9 réponses sur une échelle de Likert (de 0 à 5) et 1 réponse ouverte rédactionnelle. Les réponses ont été analysées à l’aide du Chi² pour les variables qualitatives et du test de Wilcoxon pour les variables quantitatives.

Résultats

Durant les 10 semaines de stage en médecine interne, 10 stations d’ECOS d’entraînement étaient proposées aux externes et abordaient différentes situations de départ en médecine interne : adénopathies isolées et multiples, érythème noueux, dyspnée, hyperthermie, céphalées, asthénie, amaigrissement, arthralgies, anomalies de la vision, acrosyndromes, purpura, découverte d’une hypotension artérielle, prescription des corticoïdes par voie générale ou locale. Par ailleurs, des stations concernant la rédaction d’une ordonnance, le bilan à réaliser devant une élévation de la CRP, l’interprétation de l’hémogramme, une anomalie des leucocytes, et une dyscalcémie ont été proposés. Au total, 63 étudiants en médecine ont répondu au questionnaire évaluant leurs attentes et leurs ressentis sur cette nouvelle modalité d’enseignement en stage, dont 43 femmes (68 %) et 20 hommes (32 %) avec un âge médian [intervalle interquartile] de 23 [22–24] ans. Parmi les externes ayant répondus au questionnaire, 39 (62 %) étaient en 2^e année du diplôme approfondie de formation en sciences médicales (DFASM2) et 24 (38 %) en 3^e année (DFASM3). Les situations de départ abordées par les stations d’ECOS en stage étaient évaluées comme très bien adaptés à leur programme, notées sur une échelle de Likert ≥ 4/5 par 59 (93 %) externes, dont 45 (71 %) notes à 5/5 et 14 (22 %) notes à 4/5. Les situations de départ abordées semblaient mieux adaptées pour la consolidation de leur formation théorique que pratique, respectivement notées à 5/5 sur une échelle de Likert par 45 (71 %) versus 35 (56 %) externes. Les promotions DFASM3 étaient demandeuses de plus d’ECOS d’entraînement, avec une médiane d’une session par semaine (p = 0,002). Les ECOS d’entraînement en stage de médecine interne présentaient une grande utilité pour leur pratique future notée respectivement à 5/5 et 4/5 sur l’échelle de Likert par 44 (70 %) et 13 (21 %) externes, sans différence selon les promotions (p = 0,7). Parmi les retours d’expériences évoqués en réponse ouverte, 13 (54 %) étudiants en DFASM3 ont évoqué le stress comme principale difficulté rencontrée lors de ce type d’enseignement, contre 9 (23 %) en DFASM2 (p = 0,012). Les difficultés liées au temps chronométré (p > 0,9), à l’organisation (p > 0,9) et à la mobilisation des connaissances (p > 0,7) étaient similaires entre les promotions DFASM2 et DFASM3.

Conclusion

Plus de 90 % des étudiants en médecine reconnaissent une très grande utilité des ECOS d’entraînement en stage de médecine interne pour leur pratique clinique future. Les ECOS d’entraînement en stage de médecine interne étaient associés à une anxiété de performance plus marquée chez les externes en 6^e année à l’approche des épreuves nationales.