Optimiser l’observance des exercices autogérés à domicile : la perception des patients

Introduction

La prescription d’exercices autogérés à domicile (EAD) répond aux besoins des patients, mais la non-observance peut atteindre 70 % [1]. Dans diverses pathologies [2], [3], les EAD ont un impact favorable sur la douleur, les limitations fonctionnelles [4], les connaissances en santé et l’autonomie. La prescription peut être orale, écrite ou numérique. Un questionnaire anonyme a été adressé aux patients en rééducation pour comprendre leur perception des exercices prescrits, les obstacles et les leviers motivationnels afin d’améliorer l’observance des programmes d’EAD [5].

Matériel et méthodes

De juin à décembre 2024, un questionnaire anonyme sur Google Forms a été envoyé par mail aux patients de mon cabinet. Collecter des données d’autres cabinets grâce à un QR code en salle d’attente a permis de limiter la subjectivité.

Résultats

Les principales raisons de non-observance sont le manque de temps (42,9 %), l’oubli (33,3 %) et le manque de motivation (23,8 %). Pour une meilleure observance, 62,1 % ont besoin d’une routine, 27,6 % d’avoir mal pour les faire, 20,7 % de ressentir un soulagement. Au total, 33,3 % préfèrent une feuille de papier avec dessins et explications. Puis, 77,4 % font leurs exercices pour diminuer la douleur, 64,5 % pour garder leurs capacités fonctionnelles, 54,8 % pour se sentir en meilleure santé. La pratique en semaine est majoritaire par rapport au week-end. Et 93,5 % sont prêts à consacrer jusqu’à 30 minutes aux EAD contre 6,5 % jusqu’à 45 minutes. Cent pour cent préfèrent apprendre les exercices seuls avec leur kiné.

Discussion/Conclusion

Près de la moitié des patients pratiquent les exercices prescrits, contrairement aux 70 % de non-observants rapportés. Le manque de temps et l’oubli sont les principaux obstacles. Les patients préfèrent apprendre les exercices seuls avec leur kinésithérapeute et les pratiquer 3 fois par semaine pendant 15 minutes. Les objectifs principaux sont la diminution de la douleur, le maintien des capacités fonctionnelles et une meilleure santé. La feuille papier est le support le plus demandé. La régularité et le plaisir sont essentiels pour l’observance. Les patients accueillent favorablement les programmes d’EAD. Pour améliorer l’observance, il est crucial de se concentrer sur la qualité de l’apprentissage, le choix du support, le moment de la pratique, les leviers motivationnels, l’éducation à la douleur et les bienfaits d’une pratique régulière. La co-construction du programme avec le kinésithérapeute, validée et réévaluée à chaque séance, devrait être explorée dans de futures recherches.