殖民时期(1843—1946年)马约特的医疗监督

P. Boissel
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Avec les moyens limités dont ils disposent en matière de connaissances scientifiques et de pharmacopée, ils sont confrontés à des pathologies connues (lèpre, maladies vénériennes, maladies respiratoiresetc.) mais aussi aux affections tropicales, dont le paludisme, la grande endémie de Mayotte. Ils en sont souvent les premières victimes et la continuité du service est fragilisée par des congés de convalescence à la Réunion ou en métropole.</div><div>En 1886, la France établit son protectorat sur les autres îles des Comores où il faut désormais assurer une présence médicale minimale, ne serait-ce que pour les colons européens qui y résident. Or, les moyens financiers sont limités pour prendre en charge la solde des médecins militaires affectés dans ces territoires et la pénurie de personnel s'accentue malgré le recours ponctuel à des médecins civils sous contrat. À la même époque, la réforme de la formation des médecins de la Marine avec l’établissement d'une école unique à Bordeaux en 1890, la création d'un corps de santé des troupes coloniales en 1901, posent les bases de l'action sanitaire outre-mer avec l'autonomisation de l'administration coloniale dotée d'un ministère en 1894.</div><div>À partir de 1908, le rattachement des Comores à Madagascar qui deviennent une province de la Grande Île en 1914, intègre l'archipel dans les structures de l'Assistance médicale indigène (AMI) créée par Gallieni à partir de 1896. Un maillage hiérarchisé de formations sanitaires doit apporter à la population les soins mais aussi favoriser les mesures de prévention et d'hygiène. Cette organisation repose sur un personnel indigène formé à l’école de médecine de Tananarive ou dans les écoles régionales d'infirmiers. En résidence à Dzaoudzi, un médecin des troupes coloniales, placé en position hors cadres, gère la circonscription des Comores tandis que des médecins malgaches, assistés d'auxiliaires indigènes, dirigent les formations sanitaires, ce qui résout en partie les problèmes de personnel de la période précédente. Leur action bénéficie des retombées de la révolution pasteurienne (identification des pathogènes et de leurs vecteurs permettant des mesures de prophylaxie) et de l'utilisation de nouveaux traitements comme les antipaludéens de synthèse.</div><div>En 1946, les Comores deviennent un territoire d'outre-mer doté bientôt d'une autonomie croissante, nouvelle étape dans l'histoire de son service de santé.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 1","pages":"Page S13"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-02-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"L'encadrement médical à Mayotte à l’époque coloniale (1843-1946)\",\"authors\":\"P. 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摘要

从1843年(实际占有的日期)到本世纪末,殖民地的医疗保健系统依赖于海军医疗服务的医生。他们在18世纪在罗什福尔、布雷斯特和土伦建立的三所海军医学和外科学校中的一所接受了两年的训练。他们在马约特的停留只是他们职业生涯中的一个阶段,他们轮流在海上医院、舰队船只或其他殖民地工作。Dzaoudzi医院建于1848年至1851年,是他们活动的中心。它欢迎驻军士兵和当地居民。两到三名医生被永久派往殖民地。除了在医院工作外,他们还有其他职责,比如参观种植园的医务室或登船。在科学知识和药理学方面,他们面临着已知的病理(麻风病、性病、呼吸疾病等),但也面临着热带疾病,不包括疟疾、马约特大流行病。他们往往是第一批受害者,在留尼旺岛或大城市休养会削弱服务的连续性。1886年,法国在科摩罗的其他岛屿上建立了保护国,从那时起,即使只是对居住在那里的欧洲定居者,也必须保证最低限度的医疗存在。但是,用于维持驻扎在这些领土上的军医的财政资源有限,尽管偶尔使用有合同的平民医生,但人员短缺正在加剧。此时,改革培训医生建立学校与海军成立于1890年,波尔多单一1901年殖民军队的身体健康,造成行动奠定健康具有殖民当局赋予同司法部海外1894年。1908年,科摩罗加入马达加斯加,并于1914年成为大岛的一个省,将科摩罗纳入加利尼于1896年创建的土著医疗援助(AMI)结构。卫生教育的分层网络不仅必须向公众提供护理,而且还必须促进预防和卫生措施。该组织依靠在坦纳纳利夫医学院或区域护理学校接受培训的土著工作人员。在Dzaoudzi,殖民部队的一名非干部医生管理科摩罗选区,而马达加斯加医生在当地辅助人员的协助下领导保健培训,这部分解决了前一时期的人员配备问题。他们的工作受益于巴氏杀菌革命(识别病原体及其载体,以便采取预防措施)和使用新的治疗方法,如合成抗疟疾药物。1946年,科摩罗成为海外领土,很快获得了越来越大的自治权,这是科摩罗医疗服务历史上的一个新阶段。
本文章由计算机程序翻译,如有差异,请以英文原文为准。
L'encadrement médical à Mayotte à l’époque coloniale (1843-1946)
De 1843 (date de la prise de possession effective) à la fin du siècle, le système de santé de la colonie repose sur les médecins du service de santé de la Marine. Ils ont été formés pendant deux ans dans une des trois écoles de médecine et de chirurgie navale fondées au XVIIIe siècle à Rochefort, Brest et Toulon. Leur séjour à Mayotte n'est qu'une étape dans une carrière alternant les affectations dans les hôpitaux maritimes, les bâtiments de la Flotte ou d'autres colonies. L'hôpital de Dzaoudzi, construit de 1848 à 1851 est au cœur de leur activité. Il accueille les militaires de la garnison et la population locale. Deux à trois médecins sont affectés en permanence dans la colonie. Outre leur service à l'hôpital, ils ont d'autres attributions comme les visites aux infirmeries des plantations ou l'arraisonnement des navires. Avec les moyens limités dont ils disposent en matière de connaissances scientifiques et de pharmacopée, ils sont confrontés à des pathologies connues (lèpre, maladies vénériennes, maladies respiratoiresetc.) mais aussi aux affections tropicales, dont le paludisme, la grande endémie de Mayotte. Ils en sont souvent les premières victimes et la continuité du service est fragilisée par des congés de convalescence à la Réunion ou en métropole.
En 1886, la France établit son protectorat sur les autres îles des Comores où il faut désormais assurer une présence médicale minimale, ne serait-ce que pour les colons européens qui y résident. Or, les moyens financiers sont limités pour prendre en charge la solde des médecins militaires affectés dans ces territoires et la pénurie de personnel s'accentue malgré le recours ponctuel à des médecins civils sous contrat. À la même époque, la réforme de la formation des médecins de la Marine avec l’établissement d'une école unique à Bordeaux en 1890, la création d'un corps de santé des troupes coloniales en 1901, posent les bases de l'action sanitaire outre-mer avec l'autonomisation de l'administration coloniale dotée d'un ministère en 1894.
À partir de 1908, le rattachement des Comores à Madagascar qui deviennent une province de la Grande Île en 1914, intègre l'archipel dans les structures de l'Assistance médicale indigène (AMI) créée par Gallieni à partir de 1896. Un maillage hiérarchisé de formations sanitaires doit apporter à la population les soins mais aussi favoriser les mesures de prévention et d'hygiène. Cette organisation repose sur un personnel indigène formé à l’école de médecine de Tananarive ou dans les écoles régionales d'infirmiers. En résidence à Dzaoudzi, un médecin des troupes coloniales, placé en position hors cadres, gère la circonscription des Comores tandis que des médecins malgaches, assistés d'auxiliaires indigènes, dirigent les formations sanitaires, ce qui résout en partie les problèmes de personnel de la période précédente. Leur action bénéficie des retombées de la révolution pasteurienne (identification des pathogènes et de leurs vecteurs permettant des mesures de prophylaxie) et de l'utilisation de nouveaux traitements comme les antipaludéens de synthèse.
En 1946, les Comores deviennent un territoire d'outre-mer doté bientôt d'une autonomie croissante, nouvelle étape dans l'histoire de son service de santé.
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