毒品政策与污名化:不同的思维和行动

J.-S. Fallu
{"title":"毒品政策与污名化:不同的思维和行动","authors":"J.-S. Fallu","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.052","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><div>L'usage de drogues, inscrit dans la culture humaine depuis toujours, est source de débats, souvent influencés par des biais politiques et idéologiques. Le regard sur les substances psychoactives diffère selon les époques et contextes sociaux, influençant les perceptions sur leur dangerosité. Cette évolution normative des représentations sociales affecte directement la législation et la stigmatisation associées aux substances, lesquelles varient selon le statut de l'utilisateur et l'usage fait des substances. Par exemple, une substance médicale prescrite peut être perçue comme une « drogue » si consommée à des fins récréatives. L'évolution des normes sociales contribue également à des changements de législation, comme la décriminalisation partielle du cannabis.</div><div>La « loi de l'effet », principe clé en pharmacologie, explique que les effets d'une substance dépendent de l'interaction entre ses propriétés, les caractéristiques individuelles de l'utilisateur, et le contexte de consommation. Les raisons pour lesquelles les individus consomment sont variées (socialisation, gestion des émotions, curiosité, etc.) et souvent motivées par des besoins psychologiques ou sociaux fondamentaux. Cette diversité de motifs montre que l'usage de substances existe sur un spectre allant de l'abstinence à la consommation problématique, en passant par des usages non problématiques ou bénéfiques. La majorité des consommateurs ne souffrent pas de conséquences négatives importantes, bien que certaines personnes puissent connaître des effets délétères, souvent liés à des conditions de consommation (exemple: mode, fréquence) plus qu'à la substance elle-même.</div><div>La notion de dangerosité des drogues est complexe et ne se limite pas à la substance en tant que telle; elle est influencée par leur statut légal et les modes et contextes de consommation. Le tabac et l'alcool, bien que légaux, présentent des risques élevés, souvent plus importants que ceux de substances illégales. Les politiques de prohibition, fondées sur des critères souvent politiques ou racistes, renforcent la dangerosité perçue et ajoutent des risques liés à l'absence de contrôle qualité des produits. En effet, le statut juridique des substances n'est pas toujours corrélé à leur niveau de danger réel, ce qui mène aussi à des effets pervers pour les jeunes, notamment par la stigmatisation.</div><div>La stigmatisation des utilisateurs, identifiée comme un déterminant social de santé, isole les individus et crée des obstacles à l'aide et aux soins. Adopter un langage non stigmatisant et favoriser l'inclusion sociale sont essentiels pour réduire ces effets néfastes. Dans ce contexte, le « trouble de l'usage de substances » (TUS) est abordé comme un continuum influencé par divers facteurs, dont biologiques, psychologiques et sociaux. Ce trouble affecte davantage les personnes issues de milieux défavorisés ou vulnérables, démontrant l'importance d'une approche compassionnelle et de soutien, en particulier pour les jeunes.</div><div>Enfin, le « paradoxe de la prohibition » nous enseigne que la relation entre les différentes politiques d'encadrement des drogues et les dommages individuels et collectifs est curvilinéaire; les politiques de prohibition pures et dures et celles, à l'opposée, de libéralisme total sont celles produisant le plus de dommages et les politiques axées sur la santé publique, dans le contexte d'un marché défini et encadré par les États, en produisant le moins.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 1","pages":"Pages S25-S26"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-02-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Politiques des drogues et stigmatisation: penser et agir autrement\",\"authors\":\"J.-S. 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摘要

毒品的使用一直是人类文化的一部分,是经常受到政治和意识形态偏见影响的辩论的根源。人们对精神活性物质的看法因时代和社会环境而异,这影响了人们对其危险性的看法。社会表征的这种规范演变直接影响到与物质有关的立法和污名化,这些立法和污名化因使用者的地位和物质的实际使用而异。例如,如果一种处方药用于娱乐目的,它可能被视为“药物”。社会规范的变化也促进了立法的变化,例如大麻的部分非刑事化。“效应定律”是药理学的一个关键原则,它解释说,一种物质的效果取决于其特性、使用者的个人特征和消费环境之间的相互作用。人们消费的原因多种多样(社会化、情绪管理、好奇心等),通常是由基本的心理或社会需求驱动的。这种动机的多样性表明,药物的使用范围从禁欲到有问题的消费,再到无问题或有益的使用。大多数消费者不会遭受重大的负面影响,尽管有些人可能会经历有害影响,通常与消费条件(如时尚、频率)有关,而不是物质本身。药物危害的概念是复杂的,并不局限于物质本身;它受到其法律地位、消费模式和环境的影响。烟草和酒精虽然是合法的,但风险很高,往往比非法物质的风险更大。往往基于政治或种族主义标准的禁止政策增加了感知到的危险,并增加了与缺乏产品质量控制有关的风险。事实上,物质的法律地位并不总是与其真正的危险程度相关,这也会对年轻人产生不利影响,特别是通过污名化。对使用者的污名化被认为是健康的社会决定因素,它孤立了个人,并对获得帮助和护理造成障碍。使用非污名化的语言和促进社会包容对于减少这些不利影响至关重要。在这种情况下,“物质使用障碍”(TUS)被视为一个受各种因素影响的连续体,包括生物、心理和社会因素。它对来自弱势或弱势背景的人影响更大,这表明同情和支持方法的重要性,特别是对年轻人。最后,“禁酒令悖论”告诉我们,各种毒品管制政策与个人和集体伤害之间的关系是弯曲的;严格的禁酒令政策和完全自由主义政策造成的损害最大,而在国家界定和监督的市场背景下,以公共卫生为重点的政策造成的损害最少。
本文章由计算机程序翻译,如有差异,请以英文原文为准。
Politiques des drogues et stigmatisation: penser et agir autrement
L'usage de drogues, inscrit dans la culture humaine depuis toujours, est source de débats, souvent influencés par des biais politiques et idéologiques. Le regard sur les substances psychoactives diffère selon les époques et contextes sociaux, influençant les perceptions sur leur dangerosité. Cette évolution normative des représentations sociales affecte directement la législation et la stigmatisation associées aux substances, lesquelles varient selon le statut de l'utilisateur et l'usage fait des substances. Par exemple, une substance médicale prescrite peut être perçue comme une « drogue » si consommée à des fins récréatives. L'évolution des normes sociales contribue également à des changements de législation, comme la décriminalisation partielle du cannabis.
La « loi de l'effet », principe clé en pharmacologie, explique que les effets d'une substance dépendent de l'interaction entre ses propriétés, les caractéristiques individuelles de l'utilisateur, et le contexte de consommation. Les raisons pour lesquelles les individus consomment sont variées (socialisation, gestion des émotions, curiosité, etc.) et souvent motivées par des besoins psychologiques ou sociaux fondamentaux. Cette diversité de motifs montre que l'usage de substances existe sur un spectre allant de l'abstinence à la consommation problématique, en passant par des usages non problématiques ou bénéfiques. La majorité des consommateurs ne souffrent pas de conséquences négatives importantes, bien que certaines personnes puissent connaître des effets délétères, souvent liés à des conditions de consommation (exemple: mode, fréquence) plus qu'à la substance elle-même.
La notion de dangerosité des drogues est complexe et ne se limite pas à la substance en tant que telle; elle est influencée par leur statut légal et les modes et contextes de consommation. Le tabac et l'alcool, bien que légaux, présentent des risques élevés, souvent plus importants que ceux de substances illégales. Les politiques de prohibition, fondées sur des critères souvent politiques ou racistes, renforcent la dangerosité perçue et ajoutent des risques liés à l'absence de contrôle qualité des produits. En effet, le statut juridique des substances n'est pas toujours corrélé à leur niveau de danger réel, ce qui mène aussi à des effets pervers pour les jeunes, notamment par la stigmatisation.
La stigmatisation des utilisateurs, identifiée comme un déterminant social de santé, isole les individus et crée des obstacles à l'aide et aux soins. Adopter un langage non stigmatisant et favoriser l'inclusion sociale sont essentiels pour réduire ces effets néfastes. Dans ce contexte, le « trouble de l'usage de substances » (TUS) est abordé comme un continuum influencé par divers facteurs, dont biologiques, psychologiques et sociaux. Ce trouble affecte davantage les personnes issues de milieux défavorisés ou vulnérables, démontrant l'importance d'une approche compassionnelle et de soutien, en particulier pour les jeunes.
Enfin, le « paradoxe de la prohibition » nous enseigne que la relation entre les différentes politiques d'encadrement des drogues et les dommages individuels et collectifs est curvilinéaire; les politiques de prohibition pures et dures et celles, à l'opposée, de libéralisme total sont celles produisant le plus de dommages et les politiques axées sur la santé publique, dans le contexte d'un marché défini et encadré par les États, en produisant le moins.
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