C. Barnig , A. Bourdin , G. Devouassoux , F. Couturaud , N. Roche , C. Chenivesse , C. Saint-Raymond , A. Tiotiu , G. Lisa , C. Taillé , Ramses Study Group
{"title":"严重非t2哮喘的特征:RAMSES队列研究","authors":"C. Barnig , A. Bourdin , G. Devouassoux , F. Couturaud , N. Roche , C. Chenivesse , C. Saint-Raymond , A. Tiotiu , G. Lisa , C. Taillé , Ramses Study Group","doi":"10.1016/j.rmra.2024.11.049","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’asthme sévère est une maladie hétérogène, classée en deux endotypes inflammatoires : T2 et non-T2. L’endotype T2, le plus fréquent, se défini par des marqueurs de type 2, tels qu’un taux d’éosinophiles sanguins<!--> <!-->><!--> <!-->150 cellules/μL et/ou une fraction expirée du monoxyde d’azote (FeNO)<!--> <!-->><!--> <!-->20 ppb, et est souvent associé à des comorbidités comme la polypose nasosinusienne, la rhinite allergique et la dermatite atopique. En revanche, l’endotype non-T2, caractérisé par l’absence de ces marqueurs et longtemps non accessible aux biothérapies, est moins bien étudié, notamment en ce qui concerne ses caractéristiques et comorbidités. De plus, la distinction entre les endotypes T2 et non-T2 reste controversée, car les marqueurs d’inflammation T2 peuvent fluctuer dans le temps et être masqués par les corticostéroïdes inhalés et systémiques. L’objectif de ce travail est de décrire les caractéristiques de la population d’asthmatiques sévères non-T2 suivi dans le cadre de la cohorte RAMSES.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Nous avons extrait les données démographiques, cliniques, biologiques et fonctionnelles des patients de la cohorte RAMSES, qui étaient bio-naïfs avant leur inclusion et le sont restés pendant toute la durée de leur suivi, jusqu’au 1<sup>er</sup> juin 2023. Les patients inclus devaient présenter un taux d’éosinophiles<!--> <!--><<!--> <!-->150/mm<sup>3</sup> et/ou un FeNO<!--> <!--><<!--> <!-->20 ppb à l’inclusion, ainsi que pendant toute la période de suivi.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur les 2046 patients de la cohorte totale, 285 patients bio-naïfs au 1<sup>er</sup> septembre 2022 ont été identifiés. Parmi eux, 44 avaient des données disponibles répondant aux critères biologiques de l’asthme non-T2 à l’inclusion et pendant toute la durée de leur suivi. Leur taux moyen d’éosinophiles à l’inclusion était de 83,4<!--> <!-->±<!--> <!-->46,2 mm<sup>3</sup> et de FeNO à 11,02<!--> <!-->±<!--> <!-->4,4 ppb. L’âge moyen de ces patients était de 52,9<!--> <!-->±<!--> <!-->17,6<!--> <!-->ans, avec une majorité de femmes (72 %), un profil similaire à celui de la cohorte globale <span><span>[1]</span></span>. Le profil pondéral (40,9 % en surcharge pondérale et 20,4 % d’obèses), l’exposition tabagique (4,5 % de fumeurs actifs et 40,9 % d’ex-fumeurs), le score ACT moyen (16,3<!--> <!-->±<!--> <!-->5,2) et le nombre d’exacerbations au cours des 12 mois précédents (2,4<!--> <!-->±<!--> <!-->4,6) étaient également comparables à ceux de la cohorte globale. Comme attendu, les comorbidités T2, telles que la polypose nasosinusienne (13,6 %) et la sensibilisation allergique (15,9 %), étaient moins fréquentes. L’asthme non-T2 semblait débuter plus précocement, avec un âge moyen de 24,9<!--> <!-->±<!--> <!-->19,9<!--> <!-->ans, dont 31,8 % des patients ayant déclaré la maladie avant 6<!--> <!-->ans. La fonction ventilatoire était globalement préservée (VEMS moyen : 83,6<!--> <!-->±<!--> <!-->22,9). Sur le plan thérapeutique, 75 % des patients étaient sous trithérapie inhalée, 34 % sous Montelukast et 34 % sous macrolides au long cours. Par ailleurs, 27,2 % recevaient des corticostéroïdes systémiques au long cours, dont 9 patients (20,4 %) pendant toute la durée de leur suivi.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette étude confirme la rareté de l’asthme sévère non-T2. L’asthme non T2 pourrait comporter un phénotype particulier, à début précoce. Des investigations supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre cet endotype.</div></div>","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"17 1","pages":"Page 12"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Caractéristiques de l’asthme sévère non-T2 : étude de la cohorte RAMSES\",\"authors\":\"C. Barnig , A. Bourdin , G. Devouassoux , F. Couturaud , N. Roche , C. Chenivesse , C. Saint-Raymond , A. Tiotiu , G. Lisa , C. 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De plus, la distinction entre les endotypes T2 et non-T2 reste controversée, car les marqueurs d’inflammation T2 peuvent fluctuer dans le temps et être masqués par les corticostéroïdes inhalés et systémiques. L’objectif de ce travail est de décrire les caractéristiques de la population d’asthmatiques sévères non-T2 suivi dans le cadre de la cohorte RAMSES.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Nous avons extrait les données démographiques, cliniques, biologiques et fonctionnelles des patients de la cohorte RAMSES, qui étaient bio-naïfs avant leur inclusion et le sont restés pendant toute la durée de leur suivi, jusqu’au 1<sup>er</sup> juin 2023. 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Le profil pondéral (40,9 % en surcharge pondérale et 20,4 % d’obèses), l’exposition tabagique (4,5 % de fumeurs actifs et 40,9 % d’ex-fumeurs), le score ACT moyen (16,3<!--> <!-->±<!--> <!-->5,2) et le nombre d’exacerbations au cours des 12 mois précédents (2,4<!--> <!-->±<!--> <!-->4,6) étaient également comparables à ceux de la cohorte globale. Comme attendu, les comorbidités T2, telles que la polypose nasosinusienne (13,6 %) et la sensibilisation allergique (15,9 %), étaient moins fréquentes. L’asthme non-T2 semblait débuter plus précocement, avec un âge moyen de 24,9<!--> <!-->±<!--> <!-->19,9<!--> <!-->ans, dont 31,8 % des patients ayant déclaré la maladie avant 6<!--> <!-->ans. La fonction ventilatoire était globalement préservée (VEMS moyen : 83,6<!--> <!-->±<!--> <!-->22,9). Sur le plan thérapeutique, 75 % des patients étaient sous trithérapie inhalée, 34 % sous Montelukast et 34 % sous macrolides au long cours. Par ailleurs, 27,2 % recevaient des corticostéroïdes systémiques au long cours, dont 9 patients (20,4 %) pendant toute la durée de leur suivi.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette étude confirme la rareté de l’asthme sévère non-T2. L’asthme non T2 pourrait comporter un phénotype particulier, à début précoce. 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Caractéristiques de l’asthme sévère non-T2 : étude de la cohorte RAMSES
Introduction
L’asthme sévère est une maladie hétérogène, classée en deux endotypes inflammatoires : T2 et non-T2. L’endotype T2, le plus fréquent, se défini par des marqueurs de type 2, tels qu’un taux d’éosinophiles sanguins > 150 cellules/μL et/ou une fraction expirée du monoxyde d’azote (FeNO) > 20 ppb, et est souvent associé à des comorbidités comme la polypose nasosinusienne, la rhinite allergique et la dermatite atopique. En revanche, l’endotype non-T2, caractérisé par l’absence de ces marqueurs et longtemps non accessible aux biothérapies, est moins bien étudié, notamment en ce qui concerne ses caractéristiques et comorbidités. De plus, la distinction entre les endotypes T2 et non-T2 reste controversée, car les marqueurs d’inflammation T2 peuvent fluctuer dans le temps et être masqués par les corticostéroïdes inhalés et systémiques. L’objectif de ce travail est de décrire les caractéristiques de la population d’asthmatiques sévères non-T2 suivi dans le cadre de la cohorte RAMSES.
Méthodes
Nous avons extrait les données démographiques, cliniques, biologiques et fonctionnelles des patients de la cohorte RAMSES, qui étaient bio-naïfs avant leur inclusion et le sont restés pendant toute la durée de leur suivi, jusqu’au 1er juin 2023. Les patients inclus devaient présenter un taux d’éosinophiles < 150/mm3 et/ou un FeNO < 20 ppb à l’inclusion, ainsi que pendant toute la période de suivi.
Résultats
Sur les 2046 patients de la cohorte totale, 285 patients bio-naïfs au 1er septembre 2022 ont été identifiés. Parmi eux, 44 avaient des données disponibles répondant aux critères biologiques de l’asthme non-T2 à l’inclusion et pendant toute la durée de leur suivi. Leur taux moyen d’éosinophiles à l’inclusion était de 83,4 ± 46,2 mm3 et de FeNO à 11,02 ± 4,4 ppb. L’âge moyen de ces patients était de 52,9 ± 17,6 ans, avec une majorité de femmes (72 %), un profil similaire à celui de la cohorte globale [1]. Le profil pondéral (40,9 % en surcharge pondérale et 20,4 % d’obèses), l’exposition tabagique (4,5 % de fumeurs actifs et 40,9 % d’ex-fumeurs), le score ACT moyen (16,3 ± 5,2) et le nombre d’exacerbations au cours des 12 mois précédents (2,4 ± 4,6) étaient également comparables à ceux de la cohorte globale. Comme attendu, les comorbidités T2, telles que la polypose nasosinusienne (13,6 %) et la sensibilisation allergique (15,9 %), étaient moins fréquentes. L’asthme non-T2 semblait débuter plus précocement, avec un âge moyen de 24,9 ± 19,9 ans, dont 31,8 % des patients ayant déclaré la maladie avant 6 ans. La fonction ventilatoire était globalement préservée (VEMS moyen : 83,6 ± 22,9). Sur le plan thérapeutique, 75 % des patients étaient sous trithérapie inhalée, 34 % sous Montelukast et 34 % sous macrolides au long cours. Par ailleurs, 27,2 % recevaient des corticostéroïdes systémiques au long cours, dont 9 patients (20,4 %) pendant toute la durée de leur suivi.
Conclusion
Cette étude confirme la rareté de l’asthme sévère non-T2. L’asthme non T2 pourrait comporter un phénotype particulier, à début précoce. Des investigations supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre cet endotype.