C. Louvrier , R. Borie , V. Nau , T. Desroziers , F. Dastot-Le Moal , C. Kannengiesser , I. Ba , S. Amselem , E. Manali , N. Nathan , M. Legendre , CRMR RespiRare et OrphaLung
{"title":"儿童和幼童弥漫性间质性肺疾病的遗传研究","authors":"C. Louvrier , R. Borie , V. Nau , T. Desroziers , F. Dastot-Le Moal , C. Kannengiesser , I. Ba , S. Amselem , E. Manali , N. Nathan , M. Legendre , CRMR RespiRare et OrphaLung","doi":"10.1016/j.rmra.2024.11.075","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les pneumopathies interstitielles diffuses (PID) sont des maladies respiratoires rares et sévères évoluant vers la fibrose pulmonaire (FP). Chez l’enfant et l’adulte jeune, les anomalies des gènes liés au surfactant pulmonaire représentent les causes génétiques les plus fréquentes. L’objectif de cette étude était de présenter un bilan des études moléculaires réalisées chez des patients présentant une PID, du nouveau-né à l’adulte jeune.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Les ADN de 699 cas index (CI) et 194 apparentés ont été étudiés entre 2018 à 2023. Un séquençage nouvelle génération d’un panel comprenant les gènes <em>ABCA3</em>, <em>SFTPA1</em>, <em>SFTPA2, SFTPB, SFTPC, NKX2-1, COPA, MARS1, CSF2RA, CSF2RB</em> et <em>GATA2</em> ainsi que <em>STING1, FARSA, FARSB, FLNA</em> et <em>TBX4</em> selon les versions du panel a été réalisé pour 666 CI. Les apparentés et autres CI ont bénéficié d’une étude ciblée par séquençage Sanger. L’inclusion des CI était basée sur les PNDS de l’adulte et de l’enfant avec un âge de début de la maladie avant 50<!--> <!-->ans pour le CI ou au moins un membre de sa famille.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Un diagnostic génétique a pu être établi pour 62/699 CI (8,9 %) impliquant 12 gènes différents. <em>SFTPA2</em> était le gène le plus fréquemment impliqué (13/62) suivi d’<em>ABCA3</em> (12/62) et de <em>SFTPC</em> (10/62). Plusieurs indications étaient associées à un rendement diagnostique élevé avec 57,1 % (8/14 ; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001) de positifs chez les patients avec protéinose alvéolaire pulmonaire ; 17,6 % (3/17 <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,1944) en cas de PID/FP associée à un cancer pulmonaire et 14,8 % des nouveau-nés<!--> <!-->><!--> <!-->34 SA avec détresse respiratoire néonatale (DRNN) (9/61) contre 0 % (0/9) pour les nouveau-nés avec DRNN prématurés<!--> <!--><<!--> <!-->34 SA. L’âge de début de la maladie était un critère important montrant 2 pics principaux avec 25 % (5/20 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0310) de positifs chez les enfants de 1 à 5<!--> <!-->ans et 18,3 % (15/82 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0107) de positifs chez les adultes de 30 à 40<!--> <!-->ans. Aucun diagnostic positif n’a été établi chez les patients<!--> <!-->><!--> <!-->50<!--> <!-->ans bien que 64/77 présentaient des antécédents familiaux. Étonnamment, l’existence d’une histoire familiale de PID/FP isolée n’augmentait pas le rendement diagnostique (5,8 % (8/137) contre 8,8 % (29/328) en l’absence d’histoire familiale). En revanche, en cas d’antécédent de PID/FP et cancer pulmonaire, le taux de diagnostic positif s’élevait à 28,0 % (7/25 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0063). Durant la période d’étude, 194 apparentés ont été testés, démontrant l’importance d’établir un diagnostic moléculaire pour proposer un conseil génétique à la famille.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette synthèse d’activité diagnostique d’un laboratoire de génétique de référence permet de mettre en évidence des indications précises associées à un rendement diagnostique important ou à l’inverse faible dans le cadre de la pratique clinique. Elle conforte les indications du PNDS chez l’adulte et illustre l’intérêt majeur d’un diagnostic génétique pour les familles.</div></div>","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"17 1","pages":"Page 28"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Investigations génétiques des pneumopathies interstitielles diffuses de l’enfant et de l’adulte jeune\",\"authors\":\"C. Louvrier , R. Borie , V. Nau , T. Desroziers , F. Dastot-Le Moal , C. Kannengiesser , I. Ba , S. Amselem , E. Manali , N. Nathan , M. Legendre , CRMR RespiRare et OrphaLung\",\"doi\":\"10.1016/j.rmra.2024.11.075\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><h3>Introduction</h3><div>Les pneumopathies interstitielles diffuses (PID) sont des maladies respiratoires rares et sévères évoluant vers la fibrose pulmonaire (FP). Chez l’enfant et l’adulte jeune, les anomalies des gènes liés au surfactant pulmonaire représentent les causes génétiques les plus fréquentes. L’objectif de cette étude était de présenter un bilan des études moléculaires réalisées chez des patients présentant une PID, du nouveau-né à l’adulte jeune.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Les ADN de 699 cas index (CI) et 194 apparentés ont été étudiés entre 2018 à 2023. Un séquençage nouvelle génération d’un panel comprenant les gènes <em>ABCA3</em>, <em>SFTPA1</em>, <em>SFTPA2, SFTPB, SFTPC, NKX2-1, COPA, MARS1, CSF2RA, CSF2RB</em> et <em>GATA2</em> ainsi que <em>STING1, FARSA, FARSB, FLNA</em> et <em>TBX4</em> selon les versions du panel a été réalisé pour 666 CI. Les apparentés et autres CI ont bénéficié d’une étude ciblée par séquençage Sanger. L’inclusion des CI était basée sur les PNDS de l’adulte et de l’enfant avec un âge de début de la maladie avant 50<!--> <!-->ans pour le CI ou au moins un membre de sa famille.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Un diagnostic génétique a pu être établi pour 62/699 CI (8,9 %) impliquant 12 gènes différents. <em>SFTPA2</em> était le gène le plus fréquemment impliqué (13/62) suivi d’<em>ABCA3</em> (12/62) et de <em>SFTPC</em> (10/62). Plusieurs indications étaient associées à un rendement diagnostique élevé avec 57,1 % (8/14 ; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001) de positifs chez les patients avec protéinose alvéolaire pulmonaire ; 17,6 % (3/17 <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,1944) en cas de PID/FP associée à un cancer pulmonaire et 14,8 % des nouveau-nés<!--> <!-->><!--> <!-->34 SA avec détresse respiratoire néonatale (DRNN) (9/61) contre 0 % (0/9) pour les nouveau-nés avec DRNN prématurés<!--> <!--><<!--> <!-->34 SA. L’âge de début de la maladie était un critère important montrant 2 pics principaux avec 25 % (5/20 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0310) de positifs chez les enfants de 1 à 5<!--> <!-->ans et 18,3 % (15/82 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0107) de positifs chez les adultes de 30 à 40<!--> <!-->ans. Aucun diagnostic positif n’a été établi chez les patients<!--> <!-->><!--> <!-->50<!--> <!-->ans bien que 64/77 présentaient des antécédents familiaux. Étonnamment, l’existence d’une histoire familiale de PID/FP isolée n’augmentait pas le rendement diagnostique (5,8 % (8/137) contre 8,8 % (29/328) en l’absence d’histoire familiale). En revanche, en cas d’antécédent de PID/FP et cancer pulmonaire, le taux de diagnostic positif s’élevait à 28,0 % (7/25 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0063). Durant la période d’étude, 194 apparentés ont été testés, démontrant l’importance d’établir un diagnostic moléculaire pour proposer un conseil génétique à la famille.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette synthèse d’activité diagnostique d’un laboratoire de génétique de référence permet de mettre en évidence des indications précises associées à un rendement diagnostique important ou à l’inverse faible dans le cadre de la pratique clinique. Elle conforte les indications du PNDS chez l’adulte et illustre l’intérêt majeur d’un diagnostic génétique pour les familles.</div></div>\",\"PeriodicalId\":53645,\"journal\":{\"name\":\"Revue des Maladies Respiratoires Actualites\",\"volume\":\"17 1\",\"pages\":\"Page 28\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2025-01-01\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Revue des Maladies Respiratoires Actualites\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877120324001770\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"Q4\",\"JCRName\":\"Medicine\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877120324001770","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
Investigations génétiques des pneumopathies interstitielles diffuses de l’enfant et de l’adulte jeune
Introduction
Les pneumopathies interstitielles diffuses (PID) sont des maladies respiratoires rares et sévères évoluant vers la fibrose pulmonaire (FP). Chez l’enfant et l’adulte jeune, les anomalies des gènes liés au surfactant pulmonaire représentent les causes génétiques les plus fréquentes. L’objectif de cette étude était de présenter un bilan des études moléculaires réalisées chez des patients présentant une PID, du nouveau-né à l’adulte jeune.
Méthodes
Les ADN de 699 cas index (CI) et 194 apparentés ont été étudiés entre 2018 à 2023. Un séquençage nouvelle génération d’un panel comprenant les gènes ABCA3, SFTPA1, SFTPA2, SFTPB, SFTPC, NKX2-1, COPA, MARS1, CSF2RA, CSF2RB et GATA2 ainsi que STING1, FARSA, FARSB, FLNA et TBX4 selon les versions du panel a été réalisé pour 666 CI. Les apparentés et autres CI ont bénéficié d’une étude ciblée par séquençage Sanger. L’inclusion des CI était basée sur les PNDS de l’adulte et de l’enfant avec un âge de début de la maladie avant 50 ans pour le CI ou au moins un membre de sa famille.
Résultats
Un diagnostic génétique a pu être établi pour 62/699 CI (8,9 %) impliquant 12 gènes différents. SFTPA2 était le gène le plus fréquemment impliqué (13/62) suivi d’ABCA3 (12/62) et de SFTPC (10/62). Plusieurs indications étaient associées à un rendement diagnostique élevé avec 57,1 % (8/14 ; p < 0,0001) de positifs chez les patients avec protéinose alvéolaire pulmonaire ; 17,6 % (3/17 p = 0,1944) en cas de PID/FP associée à un cancer pulmonaire et 14,8 % des nouveau-nés > 34 SA avec détresse respiratoire néonatale (DRNN) (9/61) contre 0 % (0/9) pour les nouveau-nés avec DRNN prématurés < 34 SA. L’âge de début de la maladie était un critère important montrant 2 pics principaux avec 25 % (5/20 ; p = 0,0310) de positifs chez les enfants de 1 à 5 ans et 18,3 % (15/82 ; p = 0,0107) de positifs chez les adultes de 30 à 40 ans. Aucun diagnostic positif n’a été établi chez les patients > 50 ans bien que 64/77 présentaient des antécédents familiaux. Étonnamment, l’existence d’une histoire familiale de PID/FP isolée n’augmentait pas le rendement diagnostique (5,8 % (8/137) contre 8,8 % (29/328) en l’absence d’histoire familiale). En revanche, en cas d’antécédent de PID/FP et cancer pulmonaire, le taux de diagnostic positif s’élevait à 28,0 % (7/25 ; p = 0,0063). Durant la période d’étude, 194 apparentés ont été testés, démontrant l’importance d’établir un diagnostic moléculaire pour proposer un conseil génétique à la famille.
Conclusion
Cette synthèse d’activité diagnostique d’un laboratoire de génétique de référence permet de mettre en évidence des indications précises associées à un rendement diagnostique important ou à l’inverse faible dans le cadre de la pratique clinique. Elle conforte les indications du PNDS chez l’adulte et illustre l’intérêt majeur d’un diagnostic génétique pour les familles.