F. Verdier , E. Dernis , A.C. Rat , H. Bacquet , J. Grosjean , A. Gillibert , O. Vittecoq , T. Lequerré , P. Brevet , B. Gérard
{"title":"类风湿性关节炎的皮质酮节约型抗IL-6R疗法:一项多中心回顾性观察研究的结果","authors":"F. Verdier , E. Dernis , A.C. Rat , H. Bacquet , J. Grosjean , A. Gillibert , O. Vittecoq , T. Lequerré , P. Brevet , B. Gérard","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.374","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La pseudo-polyarthrite rhizomélique (PPR) est un des rhumatismes inflammatoires les plus fréquents chez le sujet âgé, caractérisée par un syndrome douloureux des ceintures scapulaires et pelviennes d’horaire inflammatoire. Le traitement standard repose sur les glucocorticoïdes (GC), mais leur utilisation prolongée peut entraîner des effets secondaires graves. L’efficacité des thérapies biologiques ciblant le récepteur de l’interleukine (IL)-6, tels que le tocilizumab (TCZ) et le sarilumab, a ouvert de nouvelles perspectives pour le traitement de la PPR <span><span>[1]</span></span> et la SFR a récemment proposé leur recours pour réaliser une épargne cortisonique <span><span>[2]</span></span>. L’objectif de notre travail était d’évaluer la proportion de patients sous anti-IL-6R ayant réalisé un sevrage total de corticothérapie à 6 et 12 mois de l’introduction d’un biomédicament anti-IL-6R.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Les dossiers de patients diagnostiqués avec un rhumatisme inflammatoire des ceintures et traités par des anti-IL-6R dans quatre centres hospitaliers de l’ouest de la France entre janvier 2017 et décembre 2023 ont été analysés de manière rétrospective. Le critère d’évaluation principal était la proportion de patients ayant cessé les GC à 6 et 12 mois après l’initiation du traitement par anti-IL-6R. Les critères secondaires étaient la recherche de facteurs prédictifs de sevrage de corticothérapie et la tolérance des anti-IL-6R.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Trente-six dossiers concernant des PPR traitées par anti-IL-6R ont été sélectionnés. La proportion de patients sevrés en GC était de 47,4 % à 6 mois (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,013) et 73 % à 12 mois (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01) de l’initiation de l’anti-IL-6R, en monothérapie ou en association à un csDMARD chez 33 patients. Il y avait une tendance non significative à un moindre sevrage en corticothérapie si la PPR était ancienne (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,06). Les schémas thérapeutiques des anti-IL-6R ont été modifiés chez 19 patients (52,8 %) soit par une réduction des doses, soit un espacement progressif des injections ou encore par un relais d’injection intraveineuse à sous-cutanée. 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L’objectif de notre travail était d’évaluer la proportion de patients sous anti-IL-6R ayant réalisé un sevrage total de corticothérapie à 6 et 12 mois de l’introduction d’un biomédicament anti-IL-6R.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Les dossiers de patients diagnostiqués avec un rhumatisme inflammatoire des ceintures et traités par des anti-IL-6R dans quatre centres hospitaliers de l’ouest de la France entre janvier 2017 et décembre 2023 ont été analysés de manière rétrospective. Le critère d’évaluation principal était la proportion de patients ayant cessé les GC à 6 et 12 mois après l’initiation du traitement par anti-IL-6R. Les critères secondaires étaient la recherche de facteurs prédictifs de sevrage de corticothérapie et la tolérance des anti-IL-6R.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Trente-six dossiers concernant des PPR traitées par anti-IL-6R ont été sélectionnés. La proportion de patients sevrés en GC était de 47,4 % à 6 mois (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,013) et 73 % à 12 mois (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01) de l’initiation de l’anti-IL-6R, en monothérapie ou en association à un csDMARD chez 33 patients. Il y avait une tendance non significative à un moindre sevrage en corticothérapie si la PPR était ancienne (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,06). Les schémas thérapeutiques des anti-IL-6R ont été modifiés chez 19 patients (52,8 %) soit par une réduction des doses, soit un espacement progressif des injections ou encore par un relais d’injection intraveineuse à sous-cutanée. Treize patients (36,1 %) ont présenté des effets indésirables, les plus fréquents étant les infections et les leuconeutropénies, nécessitant l’arrêt du biomédicament pour quatre patients.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>L’emploi d’un anti-IL-6R permet une épargne cortisonique au cours de la première année chez une majorité de patients souffrant de PPR, confortant les recommandations établies par la SFR. L’évaluation des pratiques professionnelles montrent également des modalités d’utilisation des anti-IL-6R pour la PPR variables selon les objectifs de traitement et effets indésirables rencontrés, avec un profil de sécurité tolérable au sein de cette population âgée. La force de notre étude réside dans son caractère multicentrique ainsi que dans la taille importante de la cohorte. Des études randomisées sur l’efficacité des anti-IL-6R dans ces indications restent à envisager.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Un traitement par anti-IL-6R augmente l’épargne cortisonique complète chez des patients atteints de PPR au cours de la première année de traitement lors d’un suivi en vie réelle multicentrique.</div></div>\",\"PeriodicalId\":38943,\"journal\":{\"name\":\"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)\",\"volume\":\"91 \",\"pages\":\"Page A80\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2024-11-26\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1169833024006021\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"Q4\",\"JCRName\":\"Medicine\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1169833024006021","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
Épargne cortisonique lors de l’emploi d’anti-IL-6R dans la pseudo-polyarthrite rhizomélique : résultats d’une étude observationnelle rétrospective multicentrique
Introduction
La pseudo-polyarthrite rhizomélique (PPR) est un des rhumatismes inflammatoires les plus fréquents chez le sujet âgé, caractérisée par un syndrome douloureux des ceintures scapulaires et pelviennes d’horaire inflammatoire. Le traitement standard repose sur les glucocorticoïdes (GC), mais leur utilisation prolongée peut entraîner des effets secondaires graves. L’efficacité des thérapies biologiques ciblant le récepteur de l’interleukine (IL)-6, tels que le tocilizumab (TCZ) et le sarilumab, a ouvert de nouvelles perspectives pour le traitement de la PPR [1] et la SFR a récemment proposé leur recours pour réaliser une épargne cortisonique [2]. L’objectif de notre travail était d’évaluer la proportion de patients sous anti-IL-6R ayant réalisé un sevrage total de corticothérapie à 6 et 12 mois de l’introduction d’un biomédicament anti-IL-6R.
Patients et méthodes
Les dossiers de patients diagnostiqués avec un rhumatisme inflammatoire des ceintures et traités par des anti-IL-6R dans quatre centres hospitaliers de l’ouest de la France entre janvier 2017 et décembre 2023 ont été analysés de manière rétrospective. Le critère d’évaluation principal était la proportion de patients ayant cessé les GC à 6 et 12 mois après l’initiation du traitement par anti-IL-6R. Les critères secondaires étaient la recherche de facteurs prédictifs de sevrage de corticothérapie et la tolérance des anti-IL-6R.
Résultats
Trente-six dossiers concernant des PPR traitées par anti-IL-6R ont été sélectionnés. La proportion de patients sevrés en GC était de 47,4 % à 6 mois (p = 0,013) et 73 % à 12 mois (p < 0,01) de l’initiation de l’anti-IL-6R, en monothérapie ou en association à un csDMARD chez 33 patients. Il y avait une tendance non significative à un moindre sevrage en corticothérapie si la PPR était ancienne (p = 0,06). Les schémas thérapeutiques des anti-IL-6R ont été modifiés chez 19 patients (52,8 %) soit par une réduction des doses, soit un espacement progressif des injections ou encore par un relais d’injection intraveineuse à sous-cutanée. Treize patients (36,1 %) ont présenté des effets indésirables, les plus fréquents étant les infections et les leuconeutropénies, nécessitant l’arrêt du biomédicament pour quatre patients.
Discussion
L’emploi d’un anti-IL-6R permet une épargne cortisonique au cours de la première année chez une majorité de patients souffrant de PPR, confortant les recommandations établies par la SFR. L’évaluation des pratiques professionnelles montrent également des modalités d’utilisation des anti-IL-6R pour la PPR variables selon les objectifs de traitement et effets indésirables rencontrés, avec un profil de sécurité tolérable au sein de cette population âgée. La force de notre étude réside dans son caractère multicentrique ainsi que dans la taille importante de la cohorte. Des études randomisées sur l’efficacité des anti-IL-6R dans ces indications restent à envisager.
Conclusion
Un traitement par anti-IL-6R augmente l’épargne cortisonique complète chez des patients atteints de PPR au cours de la première année de traitement lors d’un suivi en vie réelle multicentrique.
期刊介绍:
Revue de la Société française de rhumatologie, la Revue du rhumatisme publie des articles originaux, des éditoriaux, des revues generales, des faits cliniques, des notes techniques, des lettres à la rédaction, concernant les maladies des articulations, des os et du rachis. En outre, quatre fois par an, des monographies traitent de sujets importants dans la spécialité, sous forme de mises au point de qualité