B. Mechernene , P. Lehours , E. Riviere , N. Gensous , C. Tinévez , P. Duffau , F. Blaison , C. Prot-Leurent , T. Pires , C. Greib , T. Zannese , V. Jean-François , E. Lazaro
{"title":"筛查使用多价免疫球蛋白替代的低丙种球蛋白血症患者粪便中的弯曲杆菌","authors":"B. Mechernene , P. Lehours , E. Riviere , N. Gensous , C. Tinévez , P. Duffau , F. Blaison , C. Prot-Leurent , T. Pires , C. Greib , T. Zannese , V. Jean-François , E. Lazaro","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.325","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’hypogammaglobulinémie (HG) peut être primitive ou secondaire. Elle expose les patients à des complications infectieuses notamment sino-pulmonaires à germes encapsulés, mais aussi à des infections digestives bactériennes, tout particulièrement à Campylobacter. L’objectif de cette étude était de déterminer la prévalence du portage digestif de Campylobacter chez les patients présentant une HG substituée en immunoglobulines polyvalentes (Ig).</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous avons mené une étude prospective unicentrique au CHU de Bordeaux sur une cohorte de patients pris en charge pour une HG primitive ou secondaire substituée. Les patients éligibles étaient inclus consécutivement. L’étude consistait en un recueil de selle pour recherche de Campylobacter par culture et PCR, un bilan biologique comprenant notamment un dosage de la calprotectine fécale et un bilan immunologique cellulaire et humoral. Un deuxième prélèvement était proposé aux patients 6 à 12 mois plus tard.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 74 patients ont été inclus dans notre étude (femmes <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->43, âge médian 61<!--> <!-->ans [48-71]), sur une période de 2<!--> <!-->ans (de juillet 2022 à juillet 2024), parmi lesquels 45 patients ont pu avoir un 2e prélèvement de selles, avec un total de 119 prélèvements de selles réalisés. 54 patients avaient une HG primitive (dont 32 DICV, 8 déficits en sous-classes, 4 agammaglobulinémies de Bruton), et 20 avaient une HG secondaire (7 médicamenteuses, 8 liées à une hémopathie lymphoïde, 5 mixtes). Les patients étaient substitués en médiane depuis 9<!--> <!-->ans. 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Un deuxième prélèvement était proposé aux patients 6 à 12 mois plus tard.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 74 patients ont été inclus dans notre étude (femmes <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->43, âge médian 61<!--> <!-->ans [48-71]), sur une période de 2<!--> <!-->ans (de juillet 2022 à juillet 2024), parmi lesquels 45 patients ont pu avoir un 2e prélèvement de selles, avec un total de 119 prélèvements de selles réalisés. 54 patients avaient une HG primitive (dont 32 DICV, 8 déficits en sous-classes, 4 agammaglobulinémies de Bruton), et 20 avaient une HG secondaire (7 médicamenteuses, 8 liées à une hémopathie lymphoïde, 5 mixtes). Les patients étaient substitués en médiane depuis 9<!--> <!-->ans. Le taux résiduel moyen d’immunoglobulines était de 9,97<!--> <!-->±<!--> <!-->5,98<!--> <!-->g/L et le taux d’infection de nos patients était bas avec 8 % des patients ayant eu recours au moins trois fois aux antibiotiques dans l’année précédant l’inclusion.</div><div>11 patients (15 %) ont eu un prélèvement positif à Campylobacter, dont 1 deux fois. Sur les 7 cultures positives parmi les 11, les bactéries identifiées étaient : <em>Campylobacter jejuni</em> (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->4), <em>Campylobacter coli</em> (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2) et <em>Aliarcobacter butzelri</em> (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). Les données de PCR et de culture témoignaient d’un inoculum important.</div><div>Parmi les 11 patients positifs, 82 % avaient une HG primitive (6 DICV et 3 Bruton). Parmi les 12 prélèvements positifs, 42 % des patients avaient de la diarrhée au moment du prélèvement (versus 15 % des patients avec prélèvements négatif), et le taux médian de calprotectine fécale était respectivement de 255<!--> <!-->μg/g (149–678), et 52<!--> <!-->μg/G (10–206).</div><div>Le taux résiduel médian d’immunoglobulines au moment du prélèvement était similaire dans les deux groupes (8,8<!--> <!-->g/L [7,5–10,8] parmi les patients avec prélèvements positifs versus 8,3<!--> <!-->g/L [7–10,7] en cas de prélèvements négatifs). Les taux moyens d’IgA et d’IgM semblaient plus bas au moment du prélèvement chez les patients avec prélèvement positif mais cette différence n’était pas significative (respectivement 0,5<!--> <!-->±<!--> <!-->0,9<!--> <!-->g/L vs 0,7<!--> <!-->±<!--> <!-->0,9<!--> <!-->g/L et 0,5<!--> <!-->±<!--> <!-->0,9<!--> <!-->g/L vs 1,2<!--> <!-->±<!--> <!-->5,3<!--> <!-->g/L). 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Dépistage du Campylobacter dans les selles des patients hypo-gammaglobulinémiques substitués par immunoglobulines polyvalentes
Introduction
L’hypogammaglobulinémie (HG) peut être primitive ou secondaire. Elle expose les patients à des complications infectieuses notamment sino-pulmonaires à germes encapsulés, mais aussi à des infections digestives bactériennes, tout particulièrement à Campylobacter. L’objectif de cette étude était de déterminer la prévalence du portage digestif de Campylobacter chez les patients présentant une HG substituée en immunoglobulines polyvalentes (Ig).
Patients et méthodes
Nous avons mené une étude prospective unicentrique au CHU de Bordeaux sur une cohorte de patients pris en charge pour une HG primitive ou secondaire substituée. Les patients éligibles étaient inclus consécutivement. L’étude consistait en un recueil de selle pour recherche de Campylobacter par culture et PCR, un bilan biologique comprenant notamment un dosage de la calprotectine fécale et un bilan immunologique cellulaire et humoral. Un deuxième prélèvement était proposé aux patients 6 à 12 mois plus tard.
Résultats
Au total, 74 patients ont été inclus dans notre étude (femmes n = 43, âge médian 61 ans [48-71]), sur une période de 2 ans (de juillet 2022 à juillet 2024), parmi lesquels 45 patients ont pu avoir un 2e prélèvement de selles, avec un total de 119 prélèvements de selles réalisés. 54 patients avaient une HG primitive (dont 32 DICV, 8 déficits en sous-classes, 4 agammaglobulinémies de Bruton), et 20 avaient une HG secondaire (7 médicamenteuses, 8 liées à une hémopathie lymphoïde, 5 mixtes). Les patients étaient substitués en médiane depuis 9 ans. Le taux résiduel moyen d’immunoglobulines était de 9,97 ± 5,98 g/L et le taux d’infection de nos patients était bas avec 8 % des patients ayant eu recours au moins trois fois aux antibiotiques dans l’année précédant l’inclusion.
11 patients (15 %) ont eu un prélèvement positif à Campylobacter, dont 1 deux fois. Sur les 7 cultures positives parmi les 11, les bactéries identifiées étaient : Campylobacter jejuni (n = 4), Campylobacter coli (n = 2) et Aliarcobacter butzelri (n = 1). Les données de PCR et de culture témoignaient d’un inoculum important.
Parmi les 11 patients positifs, 82 % avaient une HG primitive (6 DICV et 3 Bruton). Parmi les 12 prélèvements positifs, 42 % des patients avaient de la diarrhée au moment du prélèvement (versus 15 % des patients avec prélèvements négatif), et le taux médian de calprotectine fécale était respectivement de 255 μg/g (149–678), et 52 μg/G (10–206).
Le taux résiduel médian d’immunoglobulines au moment du prélèvement était similaire dans les deux groupes (8,8 g/L [7,5–10,8] parmi les patients avec prélèvements positifs versus 8,3 g/L [7–10,7] en cas de prélèvements négatifs). Les taux moyens d’IgA et d’IgM semblaient plus bas au moment du prélèvement chez les patients avec prélèvement positif mais cette différence n’était pas significative (respectivement 0,5 ± 0,9 g/L vs 0,7 ± 0,9 g/L et 0,5 ± 0,9 g/L vs 1,2 ± 5,3 g/L). De même le ratio moyen CD4/CD8 tendait à être plus faible en cas de prélèvement positif (1,71 ± 0,85 vs 2,13 ± 1,21).
Conclusion
Notre étude identifie une prévalence non négligeable de Campylobacter dans les selles des patients hypo-gammaglobulinémiques malgré une supplémentation en Ig satisfaisante. La fréquence des symptômes digestifs associée à un taux de calprotectine fécale élevée chez les patients positifs pour le Campylobacter laisse supposer une infection à Campylobacter plutôt qu’un portage asymptomatique. Il convient donc chez les patients hypo-gammaglobulinémiques présentant des symptômes digestifs de dépister scrupuleusement les infections à Campylobacter.
期刊介绍:
Official journal of the SNFMI, La revue de medecine interne is indexed in the most prestigious databases. It is the most efficient French language journal available for internal medicine specialists who want to expand their knowledge and skills beyond their own discipline. It is also the main French language international medium for French research works. The journal publishes each month editorials, original articles, review articles, short communications, etc. These articles address the fundamental and innumerable facets of internal medicine, spanning all medical specialties. Manuscripts may be submitted in French or in English.
La revue de medecine interne also includes additional issues publishing the proceedings of the two annual French meetings of internal medicine (June and December), as well as thematic issues.