丝裂霉素 C 热疗腹腔化疗后的炎症性泛发性炎症,一种罕见且鲜为人知的副作用

E. Ribereau-Gayon , O. Glehen , O. Harou , S. Dalle , C. Theillac , B. Reynaud , S. Debarbieux
{"title":"丝裂霉素 C 热疗腹腔化疗后的炎症性泛发性炎症,一种罕见且鲜为人知的副作用","authors":"E. Ribereau-Gayon ,&nbsp;O. Glehen ,&nbsp;O. Harou ,&nbsp;S. Dalle ,&nbsp;C. Theillac ,&nbsp;B. Reynaud ,&nbsp;S. Debarbieux","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.461","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La mitomycine C est une chimiothérapie cytotoxique alkylante, responsable d’effets cutanés aigus et surtout retardés en cas d’extravasation cutanée. Nous rapportons 6 nouveaux cas d’une toxicité cutanée retardée jusque-là non décrite après chimiothérapie hyperthermique intra-péritonéale à la mitomycine C (CHIP-MMC).</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude observationnelle rétrospective monocentrique a inclus tous les patients ayant présenté des lésions cutanées dans les 3 mois suivant une CHIP-MMC. Les caractéristiques cliniques, biologiques, histologiques et évolutives ont été recueillies.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Six patientes traitées entre 1989 et 2024 (2800 procédures) ont développé des lésions cutanées en moyenne 1,5 mois au décours de la CHIP-MMC, au niveau des flancs ou des régions inguinales, proches ou centrées par les orifices de drains. Il s’agissait de lésions érythémateuses inflammatoires, douloureuses, infiltrées et scléreuses, ulcérées chez une patiente. Le tableau était fébrile chez 4 patientes, avec une élévation de la CRP dans tous les cas. Une biopsie emportant l’hypoderme était disponible pour 3 patientes montrant une panniculite septale ou mixte, à prédominance de neutrophiles, associée à des altérations vasculaires dans 2 cas. Les explorations microbiologiques étaient négatives sauf chez 1 patiente (<em>Alternaria</em> en culture, considéré comme contaminant). L’évolution initiale n’était pas modifiée avec les anti-infectieux. Une corticothérapie a été débutée chez 3 patientes permettant une amélioration en 24–72<!--> <!-->h, sans récidive après décroissance sur 6 semaines. Chez les 3 autres patientes, l’évolution était spontanément favorable en 1 à 2 mois.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>À notre connaissance, il s’agit de la première description de panniculites inflammatoires après CHIP-MMC. Des nécroses génitales ont été décrites, surtout chez des hommes, en moyenne 2 mois après la CHIP-MMC. Une toxicité cutanée retardée liée à l’extravasation de MMC utilisée en intra-veineux a également été décrite, surtout à type d’ulcération et escarres nécrotiques. Dans notre étude, il s’agissait d’un effet indésirable rare (0,2 % des CHIP). Les prélèvements microbiologiques négatifs et l’échec des anti-infectieux n’orientaient pas vers une origine infectieuse. La localisation préférentielle à droite soulève l’hypothèse d’une diffusion de la MMC du péritoine vers les tissus cutanés autour des drains, la circulation des liquides intrapéritonéale et la réabsorption se faisant surtout du côté droit. La persistance de la MMC plus de 30<!--> <!-->jours dans les tissus pourrait expliquer le caractère retardé de la survenue des lésions. Le cisplatine, associé chez 2 patientes seulement lors de la CHIP, n’est pas connu pour provoquer une toxicité cutanée, ce qui ne nous a pas conduit à retenir son imputabilité.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Nous rapportons 6 cas d’une toxicité cutanée après CHIP-MMC jusque-là non décrite, orientant initialement vers une dermohypodermite infectieuse.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Page A53"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Panniculite inflammatoire après chimiothérapie hyperthermique intra-péritonéale à la mitomycine C, un effet secondaire rare et méconnu\",\"authors\":\"E. Ribereau-Gayon ,&nbsp;O. Glehen ,&nbsp;O. Harou ,&nbsp;S. Dalle ,&nbsp;C. Theillac ,&nbsp;B. Reynaud ,&nbsp;S. 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Une corticothérapie a été débutée chez 3 patientes permettant une amélioration en 24–72<!--> <!-->h, sans récidive après décroissance sur 6 semaines. Chez les 3 autres patientes, l’évolution était spontanément favorable en 1 à 2 mois.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>À notre connaissance, il s’agit de la première description de panniculites inflammatoires après CHIP-MMC. Des nécroses génitales ont été décrites, surtout chez des hommes, en moyenne 2 mois après la CHIP-MMC. Une toxicité cutanée retardée liée à l’extravasation de MMC utilisée en intra-veineux a également été décrite, surtout à type d’ulcération et escarres nécrotiques. Dans notre étude, il s’agissait d’un effet indésirable rare (0,2 % des CHIP). Les prélèvements microbiologiques négatifs et l’échec des anti-infectieux n’orientaient pas vers une origine infectieuse. 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摘要

导言:丝裂霉素 C 是一种细胞毒性烷基化化疗药物,在皮肤外渗病例中可引起急性皮肤反应,尤其是延迟性皮肤反应。我们报告了 6 例丝裂霉素 C(HIP-MMC)腹腔热化疗后出现延迟性皮肤毒性的新病例。结果1989年至2024年期间接受治疗的6名患者(2800例手术)在CHIP-MMC后平均1.5个月出现皮损,皮损位于侧腹或腹股沟区域,靠近引流孔或以引流孔为中心。皮损呈红斑、炎症、疼痛、浸润和硬化,其中一名患者的皮损已经溃烂。4 名患者出现发热症状,所有病例的 CRP 均升高。3 名患者的皮下活检结果显示,2 例患者出现隔膜炎或混合性泛发性炎症,以中性粒细胞为主,伴有血管病变。微生物学检查结果为阴性,只有 1 例患者除外(培养出的 Alternaria 被认为是污染物)。使用抗感染药物后,最初的病程没有改变。3 名患者开始接受皮质类固醇治疗,结果在 24-72 小时内病情有所好转,6 周内逐渐停药后未再复发。据我们所知,这是首次描述 CHIP-MMC 后的炎症性泛发性皮肤炎。据描述,生殖器坏死主要发生在男性身上,平均发生在 CHIP-MMC 术后 2 个月。还有人描述过与静脉注射 MMC 外渗有关的延迟性皮肤毒性,主要表现为溃疡和坏死性焦痂。在我们的研究中,这是一种罕见的不良反应(CHIP 的 0.2%)。微生物样本阴性和抗感染药物失效并不能说明是感染所致。引流管偏向于右侧,这提出了一个假设,即 MMC 从腹膜扩散到引流管周围的皮肤组织,腹腔液循环和重吸收主要发生在右侧。MMC 在组织中的存留时间超过 30 天,这可能是病变延迟发生的原因。只有 2 例患者的顺铂与 CHIP 相关,但我们不知道顺铂会引起皮肤毒性,因此我们认为这不是顺铂的原因。
本文章由计算机程序翻译,如有差异,请以英文原文为准。
Panniculite inflammatoire après chimiothérapie hyperthermique intra-péritonéale à la mitomycine C, un effet secondaire rare et méconnu

Introduction

La mitomycine C est une chimiothérapie cytotoxique alkylante, responsable d’effets cutanés aigus et surtout retardés en cas d’extravasation cutanée. Nous rapportons 6 nouveaux cas d’une toxicité cutanée retardée jusque-là non décrite après chimiothérapie hyperthermique intra-péritonéale à la mitomycine C (CHIP-MMC).

Matériel et méthodes

Cette étude observationnelle rétrospective monocentrique a inclus tous les patients ayant présenté des lésions cutanées dans les 3 mois suivant une CHIP-MMC. Les caractéristiques cliniques, biologiques, histologiques et évolutives ont été recueillies.

Résultats

Six patientes traitées entre 1989 et 2024 (2800 procédures) ont développé des lésions cutanées en moyenne 1,5 mois au décours de la CHIP-MMC, au niveau des flancs ou des régions inguinales, proches ou centrées par les orifices de drains. Il s’agissait de lésions érythémateuses inflammatoires, douloureuses, infiltrées et scléreuses, ulcérées chez une patiente. Le tableau était fébrile chez 4 patientes, avec une élévation de la CRP dans tous les cas. Une biopsie emportant l’hypoderme était disponible pour 3 patientes montrant une panniculite septale ou mixte, à prédominance de neutrophiles, associée à des altérations vasculaires dans 2 cas. Les explorations microbiologiques étaient négatives sauf chez 1 patiente (Alternaria en culture, considéré comme contaminant). L’évolution initiale n’était pas modifiée avec les anti-infectieux. Une corticothérapie a été débutée chez 3 patientes permettant une amélioration en 24–72 h, sans récidive après décroissance sur 6 semaines. Chez les 3 autres patientes, l’évolution était spontanément favorable en 1 à 2 mois.

Discussion

À notre connaissance, il s’agit de la première description de panniculites inflammatoires après CHIP-MMC. Des nécroses génitales ont été décrites, surtout chez des hommes, en moyenne 2 mois après la CHIP-MMC. Une toxicité cutanée retardée liée à l’extravasation de MMC utilisée en intra-veineux a également été décrite, surtout à type d’ulcération et escarres nécrotiques. Dans notre étude, il s’agissait d’un effet indésirable rare (0,2 % des CHIP). Les prélèvements microbiologiques négatifs et l’échec des anti-infectieux n’orientaient pas vers une origine infectieuse. La localisation préférentielle à droite soulève l’hypothèse d’une diffusion de la MMC du péritoine vers les tissus cutanés autour des drains, la circulation des liquides intrapéritonéale et la réabsorption se faisant surtout du côté droit. La persistance de la MMC plus de 30 jours dans les tissus pourrait expliquer le caractère retardé de la survenue des lésions. Le cisplatine, associé chez 2 patientes seulement lors de la CHIP, n’est pas connu pour provoquer une toxicité cutanée, ce qui ne nous a pas conduit à retenir son imputabilité.

Conclusion

Nous rapportons 6 cas d’une toxicité cutanée après CHIP-MMC jusque-là non décrite, orientant initialement vers une dermohypodermite infectieuse.
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