V. Rosette , A. Pham-Ledard , E. Forcade , L. Clement , M. Guicheney , O. Ducharme , M. Beylot-Barry
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Les données pré et post greffe ont été recueillies (type de lymphome, stade, nombre de lignes pré-greffe, état au moment de la greffe, type et délai de récidive, traitements réalisés, existence d’une GVH, état aux dernières nouvelles et survie post greffe).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Neuf patients étaient inclus dont 8 hommes, d’âge médian 47 ans [32–68] ; 7 étaient atteints de mycosis fongoïde transformé (MFT), 1 de syndrome de Sézary (SS) et 1 de LTC CD8+ cytotoxique. Le délai médian entre diagnostic initial et greffe était de 24 mois [4–121] et le nombre médian de lignes pré-greffe de 5 [1–8]; 4 étaient en réponse complète (RC) au moment de la greffe, 4 partielle et un en progression. Au total, 2 patients (1 MF et 1 SS) n’ont pas rechuté, 6 ont eu une rechute purement cutanée, 1 une rechute cutanée et cérébrale. Quatre patients sont décédés, 2 de leur lymphome et 2 de GVH (digestive et hépatique) après avoir rechuté de leur maladie. La survie médiane sans récidive était de 3 mois [0–84], et la survie globale de 51 mois [4–99]. Le brentuximab<!--> <!-->±<!--> <!-->radiothérapie localisée a été la stratégie principale pour traiter ces rechutes et 1 patient a ainsi obtenu une RC.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Cette série limitée ne permet pas de déterminer formellement les facteurs associés à la survie sans récidive (SSR) ou la survie globale ; cependant la survenue d’une GVH grade II ou III semblait associée à une meilleure SSR alors qu’à l’inverse ; ceux n’ayant pas fait de GVH rechutaient plus sévèrement. Un patient a été traité par photophérèse pour sa GVH et n’a pas récidivé du MFT à ce jour, soulignant le double intérêt de cette approche sur la GVH et le lymphome. Les récidives observées étaient quasiment toujours exclusivement cutanées (6/7), souvent contrôlables avec une masse tumorale moindre qu’en pré-greffe, alors qu’il est probable qu’ils seraient décédés de l’histoire naturelle de leur maladie s’ils n’avaient pas été greffés.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Malgré l’amélioration du pronostic apportée par l’allogreffe dans les LTC, cette série illustre la fréquence des récidives cutanées, le plus souvent moins agressives que la maladie initiale, et analyse les possibilités thérapeutiques locales, immunomodulatrices et/ou systémiques. 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Les données pré et post greffe ont été recueillies (type de lymphome, stade, nombre de lignes pré-greffe, état au moment de la greffe, type et délai de récidive, traitements réalisés, existence d’une GVH, état aux dernières nouvelles et survie post greffe).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Neuf patients étaient inclus dont 8 hommes, d’âge médian 47 ans [32–68] ; 7 étaient atteints de mycosis fongoïde transformé (MFT), 1 de syndrome de Sézary (SS) et 1 de LTC CD8+ cytotoxique. Le délai médian entre diagnostic initial et greffe était de 24 mois [4–121] et le nombre médian de lignes pré-greffe de 5 [1–8]; 4 étaient en réponse complète (RC) au moment de la greffe, 4 partielle et un en progression. Au total, 2 patients (1 MF et 1 SS) n’ont pas rechuté, 6 ont eu une rechute purement cutanée, 1 une rechute cutanée et cérébrale. Quatre patients sont décédés, 2 de leur lymphome et 2 de GVH (digestive et hépatique) après avoir rechuté de leur maladie. 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Devenir des lymphomes T cutanés après allogreffe de cellules souches hématopoïétiques
Introduction
Le pronostic des lymphomes T cutanés (LCT) de stade avancé est sombre malgré l’essor des anticorps monoclonaux (brentuximab, mogamulizumab …). L’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques est le seul traitement potentiellement curatif comme le montre l’essai prospectif randomisé CUTALLO. Cependant, 47% de rechutes y étaient observées chez les patients greffés (vs 86 % dans le groupe contrôle). La prise en charge et l’évolution des rechutes post allogreffe ont été peu étudiées et nous rapportons ici celles des patients de notre centre.
Matériel et méthodes
Cette étude rétrospective monocentrique a inclus tous les patients allogreffés pour un LTC de stade avancé entre 2016 et 2024. Les données pré et post greffe ont été recueillies (type de lymphome, stade, nombre de lignes pré-greffe, état au moment de la greffe, type et délai de récidive, traitements réalisés, existence d’une GVH, état aux dernières nouvelles et survie post greffe).
Résultats
Neuf patients étaient inclus dont 8 hommes, d’âge médian 47 ans [32–68] ; 7 étaient atteints de mycosis fongoïde transformé (MFT), 1 de syndrome de Sézary (SS) et 1 de LTC CD8+ cytotoxique. Le délai médian entre diagnostic initial et greffe était de 24 mois [4–121] et le nombre médian de lignes pré-greffe de 5 [1–8]; 4 étaient en réponse complète (RC) au moment de la greffe, 4 partielle et un en progression. Au total, 2 patients (1 MF et 1 SS) n’ont pas rechuté, 6 ont eu une rechute purement cutanée, 1 une rechute cutanée et cérébrale. Quatre patients sont décédés, 2 de leur lymphome et 2 de GVH (digestive et hépatique) après avoir rechuté de leur maladie. La survie médiane sans récidive était de 3 mois [0–84], et la survie globale de 51 mois [4–99]. Le brentuximab ± radiothérapie localisée a été la stratégie principale pour traiter ces rechutes et 1 patient a ainsi obtenu une RC.
Discussion
Cette série limitée ne permet pas de déterminer formellement les facteurs associés à la survie sans récidive (SSR) ou la survie globale ; cependant la survenue d’une GVH grade II ou III semblait associée à une meilleure SSR alors qu’à l’inverse ; ceux n’ayant pas fait de GVH rechutaient plus sévèrement. Un patient a été traité par photophérèse pour sa GVH et n’a pas récidivé du MFT à ce jour, soulignant le double intérêt de cette approche sur la GVH et le lymphome. Les récidives observées étaient quasiment toujours exclusivement cutanées (6/7), souvent contrôlables avec une masse tumorale moindre qu’en pré-greffe, alors qu’il est probable qu’ils seraient décédés de l’histoire naturelle de leur maladie s’ils n’avaient pas été greffés.
Conclusion
Malgré l’amélioration du pronostic apportée par l’allogreffe dans les LTC, cette série illustre la fréquence des récidives cutanées, le plus souvent moins agressives que la maladie initiale, et analyse les possibilités thérapeutiques locales, immunomodulatrices et/ou systémiques. Le brentuximab parait avoir une place intéressante dans la stratégie thérapeutique.