C. Le Gall-Ianotto , R. Verdet , M. Consigny , A. Gasse , A. Fiedler , D. Kowalski , L. Misery , J.C. Ianotto
{"title":"APHYPAP 临床试验的结果(阿普瑞坦与羟嗪联合用于患有持续性水肿性瘙痒症的骨髓增生性肿瘤患者的细胞修复疗法)","authors":"C. Le Gall-Ianotto , R. Verdet , M. Consigny , A. Gasse , A. Fiedler , D. Kowalski , L. Misery , J.C. Ianotto","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.458","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le prurit aquagénique (PA), ou prurit induit par l’eau, est un symptôme gênant des néoplasies myéloprolifératives (NMP), principalement observé dans la polyglobulie de Vaquez (PV, ∼40 %) et, plus rarement, dans la thrombocytémie essentielle (TE) et la myélofibrose primitive (MFP) (∼10 %). Sa physiopathologie est mal comprise et il n’existe pas de traitement symptomatique efficace. L’aprepitant, un antagoniste du récepteur de la substance P (NK-1R), et l’hydroxyzine ont montré une certaine efficacité dans le prurit chronique, mais aucune étude ne s’est focalisée sur les NMP. L’étude APHYPAP visait à évaluer l’efficacité de ces deux médicaments pour traiter le prurit persistant chez les patients atteints de NMP et à élucider la physiopathologie du PA.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude multicentrique randomisée, en double aveugle, double placebo, a inclus des patients atteints de NMP (PV, TE ou MFP), traités par cytoréducteurs depuis au moins six mois et souffrant de PA persistant (intensité EVA<!--> <!-->≥<!--> <!-->6/10). Les patients ont été randomisés pour recevoir soit de l’aprépitant (80<!--> <!-->mg/jour) avec un placebo d’hydroxyzine, soit de l’hydroxyzine (25<!--> <!-->mg/jour) avec un placebo d’aprépitant pendant 14<!--> <!-->jours (J). Le critère principal d’évaluation était une intensité du prurit de 3/10 ou moins (≤<!--> <!-->3/10) sur l’échelle visuelle analogique (EVA) à J15. Des évaluations supplémentaires ont été faites à J30, J45 et J60.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 63 patients ont été inclus (37 PV, 19 TE et 7 MFP) et randomisés (32 sous aprépitant et 31 sous hydroxyzine). À l’inclusion, les moyennes d’intensité du prurit étaient de 7,6<!--> <!-->±<!--> <!-->1,4 et de 7,6<!--> <!-->±<!--> <!-->1,5 sur l’EVA, respectivement pour les groupes aprépitant et hydroxyzine. À J15, 45,8 % des patients traités par aprépitant contre 47,6 % de ceux traités par hydroxyzine atteignaient l’objectif primaire c’est-à-dire un score EVA<!--> <!-->≤<!--> <!-->3, sans différence significative cependant. Après 14<!--> <!-->jours de traitement, la moyenne de ce score était de 4,5<!--> <!-->±<!--> <!-->2,3 pour le groupe aprépitant contre 4,5<!--> <!-->±<!--> <!-->2,2 pour le groupe hydroxyzine soit une diminution du score EVA d’au moins 3 points par rapport à l’inclusion. Cette diminution du score EVA par rapport à l’inclusion (≥<!--> <!-->6) était observée jusqu’à J60, sans différence significative entre les 2 groupes (3,9<!--> <!-->±<!--> <!-->3 contre 3,7<!--> <!-->±<!--> <!-->2,2 respectivement pour le groupe aprepitant et hydroxyzine). Sur les 60<!--> <!-->jours d’évaluation, les patients traités par aprépitant ont passé 50 % [5,7 ; 81,6] du temps avec un score EVA<!--> <!-->≤<!--> <!-->3 contre 31,1 % [0,0 ; 68,0] pour le groupe hydroxyzine (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,67). D’un point de vue biologique, les deux médicaments n’ont pas eu d’impact sur le taux de réponse hématologique.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>L’étude APHYPAP ayant pour objectif principal de démontrer la supériorité de l’aprépitant par rapport à l’hydroxyzine pour traiter la PA persistant chez des patients atteints de NMP n’a pas atteint son objectif. Cependant, elle permet de montrer malgré tout une diminution de l’EVA sous les deux traitements, diminution persistant plusieurs semaines après l’arrêt des traitements.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>L’hydroxyzine, recommandée par le groupe d’experts international sur le prurit, montre donc son efficacité. L’absence de supériorité de l’aprépitant n’invalide pas le rôle de la SP dans la physiopathologie du PA, mais suggère l’implication d’autres voies (Mrgprs, NK-2R).</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A50-A51"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Résultats de l’étude clinique APHYPAP (aprépitant versus hydroxyzine en association avec les traitements cytoréducteurs pour les patients avec néoplasies myéloprolifératives souffrant d’un prurit aquagénique persistant)\",\"authors\":\"C. Le Gall-Ianotto , R. Verdet , M. Consigny , A. Gasse , A. Fiedler , D. Kowalski , L. Misery , J.C. 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L’étude APHYPAP visait à évaluer l’efficacité de ces deux médicaments pour traiter le prurit persistant chez les patients atteints de NMP et à élucider la physiopathologie du PA.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude multicentrique randomisée, en double aveugle, double placebo, a inclus des patients atteints de NMP (PV, TE ou MFP), traités par cytoréducteurs depuis au moins six mois et souffrant de PA persistant (intensité EVA<!--> <!-->≥<!--> <!-->6/10). Les patients ont été randomisés pour recevoir soit de l’aprépitant (80<!--> <!-->mg/jour) avec un placebo d’hydroxyzine, soit de l’hydroxyzine (25<!--> <!-->mg/jour) avec un placebo d’aprépitant pendant 14<!--> <!-->jours (J). Le critère principal d’évaluation était une intensité du prurit de 3/10 ou moins (≤<!--> <!-->3/10) sur l’échelle visuelle analogique (EVA) à J15. Des évaluations supplémentaires ont été faites à J30, J45 et J60.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 63 patients ont été inclus (37 PV, 19 TE et 7 MFP) et randomisés (32 sous aprépitant et 31 sous hydroxyzine). À l’inclusion, les moyennes d’intensité du prurit étaient de 7,6<!--> <!-->±<!--> <!-->1,4 et de 7,6<!--> <!-->±<!--> <!-->1,5 sur l’EVA, respectivement pour les groupes aprépitant et hydroxyzine. À J15, 45,8 % des patients traités par aprépitant contre 47,6 % de ceux traités par hydroxyzine atteignaient l’objectif primaire c’est-à-dire un score EVA<!--> <!-->≤<!--> <!-->3, sans différence significative cependant. Après 14<!--> <!-->jours de traitement, la moyenne de ce score était de 4,5<!--> <!-->±<!--> <!-->2,3 pour le groupe aprépitant contre 4,5<!--> <!-->±<!--> <!-->2,2 pour le groupe hydroxyzine soit une diminution du score EVA d’au moins 3 points par rapport à l’inclusion. Cette diminution du score EVA par rapport à l’inclusion (≥<!--> <!-->6) était observée jusqu’à J60, sans différence significative entre les 2 groupes (3,9<!--> <!-->±<!--> <!-->3 contre 3,7<!--> <!-->±<!--> <!-->2,2 respectivement pour le groupe aprepitant et hydroxyzine). Sur les 60<!--> <!-->jours d’évaluation, les patients traités par aprépitant ont passé 50 % [5,7 ; 81,6] du temps avec un score EVA<!--> <!-->≤<!--> <!-->3 contre 31,1 % [0,0 ; 68,0] pour le groupe hydroxyzine (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,67). D’un point de vue biologique, les deux médicaments n’ont pas eu d’impact sur le taux de réponse hématologique.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>L’étude APHYPAP ayant pour objectif principal de démontrer la supériorité de l’aprépitant par rapport à l’hydroxyzine pour traiter la PA persistant chez des patients atteints de NMP n’a pas atteint son objectif. Cependant, elle permet de montrer malgré tout une diminution de l’EVA sous les deux traitements, diminution persistant plusieurs semaines après l’arrêt des traitements.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>L’hydroxyzine, recommandée par le groupe d’experts international sur le prurit, montre donc son efficacité. 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Résultats de l’étude clinique APHYPAP (aprépitant versus hydroxyzine en association avec les traitements cytoréducteurs pour les patients avec néoplasies myéloprolifératives souffrant d’un prurit aquagénique persistant)
Introduction
Le prurit aquagénique (PA), ou prurit induit par l’eau, est un symptôme gênant des néoplasies myéloprolifératives (NMP), principalement observé dans la polyglobulie de Vaquez (PV, ∼40 %) et, plus rarement, dans la thrombocytémie essentielle (TE) et la myélofibrose primitive (MFP) (∼10 %). Sa physiopathologie est mal comprise et il n’existe pas de traitement symptomatique efficace. L’aprepitant, un antagoniste du récepteur de la substance P (NK-1R), et l’hydroxyzine ont montré une certaine efficacité dans le prurit chronique, mais aucune étude ne s’est focalisée sur les NMP. L’étude APHYPAP visait à évaluer l’efficacité de ces deux médicaments pour traiter le prurit persistant chez les patients atteints de NMP et à élucider la physiopathologie du PA.
Matériel et méthodes
Cette étude multicentrique randomisée, en double aveugle, double placebo, a inclus des patients atteints de NMP (PV, TE ou MFP), traités par cytoréducteurs depuis au moins six mois et souffrant de PA persistant (intensité EVA ≥ 6/10). Les patients ont été randomisés pour recevoir soit de l’aprépitant (80 mg/jour) avec un placebo d’hydroxyzine, soit de l’hydroxyzine (25 mg/jour) avec un placebo d’aprépitant pendant 14 jours (J). Le critère principal d’évaluation était une intensité du prurit de 3/10 ou moins (≤ 3/10) sur l’échelle visuelle analogique (EVA) à J15. Des évaluations supplémentaires ont été faites à J30, J45 et J60.
Résultats
Au total, 63 patients ont été inclus (37 PV, 19 TE et 7 MFP) et randomisés (32 sous aprépitant et 31 sous hydroxyzine). À l’inclusion, les moyennes d’intensité du prurit étaient de 7,6 ± 1,4 et de 7,6 ± 1,5 sur l’EVA, respectivement pour les groupes aprépitant et hydroxyzine. À J15, 45,8 % des patients traités par aprépitant contre 47,6 % de ceux traités par hydroxyzine atteignaient l’objectif primaire c’est-à-dire un score EVA ≤ 3, sans différence significative cependant. Après 14 jours de traitement, la moyenne de ce score était de 4,5 ± 2,3 pour le groupe aprépitant contre 4,5 ± 2,2 pour le groupe hydroxyzine soit une diminution du score EVA d’au moins 3 points par rapport à l’inclusion. Cette diminution du score EVA par rapport à l’inclusion (≥ 6) était observée jusqu’à J60, sans différence significative entre les 2 groupes (3,9 ± 3 contre 3,7 ± 2,2 respectivement pour le groupe aprepitant et hydroxyzine). Sur les 60 jours d’évaluation, les patients traités par aprépitant ont passé 50 % [5,7 ; 81,6] du temps avec un score EVA ≤ 3 contre 31,1 % [0,0 ; 68,0] pour le groupe hydroxyzine (p = 0,67). D’un point de vue biologique, les deux médicaments n’ont pas eu d’impact sur le taux de réponse hématologique.
Discussion
L’étude APHYPAP ayant pour objectif principal de démontrer la supériorité de l’aprépitant par rapport à l’hydroxyzine pour traiter la PA persistant chez des patients atteints de NMP n’a pas atteint son objectif. Cependant, elle permet de montrer malgré tout une diminution de l’EVA sous les deux traitements, diminution persistant plusieurs semaines après l’arrêt des traitements.
Conclusion
L’hydroxyzine, recommandée par le groupe d’experts international sur le prurit, montre donc son efficacité. L’absence de supériorité de l’aprépitant n’invalide pas le rôle de la SP dans la physiopathologie du PA, mais suggère l’implication d’autres voies (Mrgprs, NK-2R).