S. Barbarot , H. Aubert , M. Boivin , C. Brosseau , A. Foureau , C. Cherbuy , E. Dhily , M. Larsen , A. Maruani , C. Droitcourt , J. Mazereeuw-Hautier , E. Faurel-Paul , A. Le Thuaut , M. Tching-Sin , V. Dochez , M. Bodinier , FRADEN, GREAT
{"title":"母亲在怀孕期间补充益生元可调节特应性皮炎高风险儿童微生物群的定植,但不能预防一岁时的特应性皮炎。多中心随机对照试验","authors":"S. Barbarot , H. Aubert , M. Boivin , C. Brosseau , A. Foureau , C. Cherbuy , E. Dhily , M. Larsen , A. Maruani , C. Droitcourt , J. Mazereeuw-Hautier , E. Faurel-Paul , A. Le Thuaut , M. Tching-Sin , V. Dochez , M. Bodinier , FRADEN, GREAT","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.447","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>De nouvelles stratégies de prévention primaire de la dermatite atopique (DA) sont nécessaires dans le but de réduire la fréquence et la sévérité de cette maladie. Les maladies atopiques sont associées à une perturbation de l’équilibre microbien intestinal au début de la vie. Les prébiotiques sont des sucres aux propriétés immunomodulatrices qui stimulent la diversité du microbiote digestif. Jusqu’à présent, la plupart des essais cliniques de prévention primaire se sont concentrés sur l’amélioration de la colonisation intestinale postnatale des nourrissons. Cependant, la vie prénatale est une période cruciale au cours de laquelle différents mécanismes de tolérance sont mis en place et des études précliniques chez la souris ont montré que l’apport maternel en prébiotique réduisait le risque d’allergie alimentaire chez la progéniture. Nous avons cherché à déterminer si la supplémentation anténatale en prébiotiques pendant la grossesse était susceptible de prévenir la DA chez les enfants à risque.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cet essai randomisé, en groupe parallèle, multicentrique, en double aveugle a évalué l’efficacité d’une supplémentation maternelle anténatale en prébiotiques (galacto-oligosaccharides (GOS)-inuline) par rapport à un placebo chez les femmes enceintes sur la survenue de la DA à l’âge d’un an chez les enfants à risque (définis comme ayant des antécédents maternels de maladie atopique). Les participantes ont été randomisées entre l’ingestion quotidienne de prébiotiques ou d’un placebo (maltodextrine) à partir de la 20<sup>e</sup> semaine de gestation jusqu’à l’accouchement. Les principaux critères d’évaluation secondaires étaient la gravité de la DA, la qualité de vie rapportée par les parents, la tolérance aux prébiotiques et la prévalence d’autres maladies atopiques. Une biocollection de sang, de selles et de lait maternel a été réalisée dans 126 dyades mère-enfant afin d’élucider les mécanismes impliqués dans le développement de la DA ainsi que l’impact des prébiotiques chez la mère et ses enfants à l’âge d’un an.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons recruté 376 femmes enceintes (188 dans le groupe prébiotique et 188 dans le groupe témoin). 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En outre, l’abondance relative de <em>Bidfidobacterium longum</em> était plus élevée chez les enfants exposés au prébiotique par leur mère au cours des 5 premiers jours de vie.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Dans notre étude, une intervention nutritionnelle maternelle avec des prébiotiques n’a pas protégé contre la DA à l’âge d’un an, mais la modulation des paramètres biologiques chez la mère et l’enfant pourrait avoir un impact positif sur les maladies atopiques plus tard dans la vie.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Page A44"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"La supplémentation maternelle en prébiotiques pendant la grossesse régule la colonisation du microbiote des enfants à haut-risque de dermatite atopique, mais ne prévient pas la maladie à l’âge d’un an. 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La supplémentation maternelle en prébiotiques pendant la grossesse régule la colonisation du microbiote des enfants à haut-risque de dermatite atopique, mais ne prévient pas la maladie à l’âge d’un an. Un essai contrôlé randomisé multicentrique
Introduction
De nouvelles stratégies de prévention primaire de la dermatite atopique (DA) sont nécessaires dans le but de réduire la fréquence et la sévérité de cette maladie. Les maladies atopiques sont associées à une perturbation de l’équilibre microbien intestinal au début de la vie. Les prébiotiques sont des sucres aux propriétés immunomodulatrices qui stimulent la diversité du microbiote digestif. Jusqu’à présent, la plupart des essais cliniques de prévention primaire se sont concentrés sur l’amélioration de la colonisation intestinale postnatale des nourrissons. Cependant, la vie prénatale est une période cruciale au cours de laquelle différents mécanismes de tolérance sont mis en place et des études précliniques chez la souris ont montré que l’apport maternel en prébiotique réduisait le risque d’allergie alimentaire chez la progéniture. Nous avons cherché à déterminer si la supplémentation anténatale en prébiotiques pendant la grossesse était susceptible de prévenir la DA chez les enfants à risque.
Matériel et méthodes
Cet essai randomisé, en groupe parallèle, multicentrique, en double aveugle a évalué l’efficacité d’une supplémentation maternelle anténatale en prébiotiques (galacto-oligosaccharides (GOS)-inuline) par rapport à un placebo chez les femmes enceintes sur la survenue de la DA à l’âge d’un an chez les enfants à risque (définis comme ayant des antécédents maternels de maladie atopique). Les participantes ont été randomisées entre l’ingestion quotidienne de prébiotiques ou d’un placebo (maltodextrine) à partir de la 20e semaine de gestation jusqu’à l’accouchement. Les principaux critères d’évaluation secondaires étaient la gravité de la DA, la qualité de vie rapportée par les parents, la tolérance aux prébiotiques et la prévalence d’autres maladies atopiques. Une biocollection de sang, de selles et de lait maternel a été réalisée dans 126 dyades mère-enfant afin d’élucider les mécanismes impliqués dans le développement de la DA ainsi que l’impact des prébiotiques chez la mère et ses enfants à l’âge d’un an.
Résultats
Nous avons recruté 376 femmes enceintes (188 dans le groupe prébiotique et 188 dans le groupe témoin). La supplémentation en prébiotiques n’a pas protégé contre l’apparition de la DA à l’âge d’un an (analyse en intention de traiter : OR [IC95 %] 1,01 [0,59 ; 1,74] p = 0,97), et n’a pas réduit la gravité de la maladie.
Discussion
Les analyses de sous-groupes pré-spécifiées selon le statut d’allaitement ou le mode d’accouchement n’ont montré aucune différence entre les deux groupes. Il est intéressant de noter que la prise de prébiotiques a modulé la composition du microbiote intestinal maternel, en augmentant notamment les bifidobactéries. En outre, l’abondance relative de Bidfidobacterium longum était plus élevée chez les enfants exposés au prébiotique par leur mère au cours des 5 premiers jours de vie.
Conclusion
Dans notre étude, une intervention nutritionnelle maternelle avec des prébiotiques n’a pas protégé contre la DA à l’âge d’un an, mais la modulation des paramètres biologiques chez la mère et l’enfant pourrait avoir un impact positif sur les maladies atopiques plus tard dans la vie.