{"title":"如何将麻醉发病率和死亡率降低十倍?","authors":"Benoit Plaud , André Liehnart","doi":"10.1016/j.banm.2024.06.017","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>La notion de risque est inséparable de l’exercice de l’anesthésie-réanimation et sa maîtrise une préoccupation centrale. Les progrès accomplis en matière de sécurité ces trente dernières années ont rendu possible une réduction d’un facteur dix de la morbi-mortalité directement ou indirectement liée à l’anesthésie. La formation des professionnels de l’anesthésie-réanimation s’est améliorée (allongement à cinq ans de la durée du troisième cycle de spécialité). Une attention particulière a été portée à l’évaluation préopératoire du patient (obligation réglementaire de la consultation d’anesthésie), au contrôle des voies aériennes (prévention de l’inhalation du contenu gastrique) et de l’hémodynamique (stratégie transfusionnelle), à la surveillance et à la gestion des complications en post opératoire (obligation de passage en salle de surveillance postinterventionnelle). Des techniques d’anesthésie plus sûres et plus efficaces ont également joué un rôle. La mise en place de protocoles standardisés pour la gestion des patients en période périopératoire (homogénéisation des pratiques médicales) a permis de minimiser les risques de complications, notamment les infections et les événements thromboemboliques. Enfin, les progrès technologiques tels que les équipements de surveillance et de ventilation, leur vérification et leur maintenance rendues obligatoires, la mise à disposition de médicaments anesthésiques plus sûrs et la disponibilité continue des équipes d’anesthésie-réanimation durant la période opératoire, permettant l’intervention sans délai, à tout instant de la prise en charge, ont également contribué à diminuer la morbi-mortalité anesthésique. Ces avancées ont permis de réduire le risque de complications liées totalement ou partiellement à l’anesthésie contribuant à une amélioration significative de la sécurité des patients bénéficiant d’un acte interventionnel, chirurgical ou non.</p></div><div><p>The concept of risk is inseparable from the practice of anaesthesia and its control is a major concern. The progress made in safety over the last thirty years has made it possible to reduce morbidity and mortality directly or partially linked to anaesthesia by a factor of ten. The training of anaesthesia and intensive care professionals has been improved (the length of the postgraduate course has been extended to five years). Particular attention has been paid to pre-operative patient assessment (a legal requirement for an anaesthetic consultation), airway control (prevention of inhalation of gastric contents) and haemodynamics (transfusion strategy), as well as the monitoring and management of post-operative complications (mandatory follow-up in the post-anaesthesia care unit). Safer and more effective anaesthesia techniques have also played a role. The introduction of standardized protocols for managing patients during the perioperative period (standardization of medical practices) has helped to minimise the risk of complications, particularly infections and thromboembolic events. Lastly, technological advances such as monitoring and ventilation equipment, which are now compulsorily checked and maintained, the availability of safer anaesthetic drugs and the continuous availability of anaesthesia and intensive care teams during the operating period, enabling them to intervene without delay in the event of an emergency, have also helped to reduce anaesthetic morbidity and mortality. These advances have made it possible to reduce the risk of complications directly or partially linked to anaesthesia, contributing to a significant improvement of patient safety undergoing interventional procedures, whether surgical or not.</p></div>","PeriodicalId":55317,"journal":{"name":"Bulletin De L Academie Nationale De Medecine","volume":"208 8","pages":"Pages 1062-1071"},"PeriodicalIF":0.3000,"publicationDate":"2024-08-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Comment la morbi-mortalité anesthésique a-t-elle été réduite par un facteur dix ?\",\"authors\":\"Benoit Plaud , André Liehnart\",\"doi\":\"10.1016/j.banm.2024.06.017\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><p>La notion de risque est inséparable de l’exercice de l’anesthésie-réanimation et sa maîtrise une préoccupation centrale. Les progrès accomplis en matière de sécurité ces trente dernières années ont rendu possible une réduction d’un facteur dix de la morbi-mortalité directement ou indirectement liée à l’anesthésie. La formation des professionnels de l’anesthésie-réanimation s’est améliorée (allongement à cinq ans de la durée du troisième cycle de spécialité). Une attention particulière a été portée à l’évaluation préopératoire du patient (obligation réglementaire de la consultation d’anesthésie), au contrôle des voies aériennes (prévention de l’inhalation du contenu gastrique) et de l’hémodynamique (stratégie transfusionnelle), à la surveillance et à la gestion des complications en post opératoire (obligation de passage en salle de surveillance postinterventionnelle). Des techniques d’anesthésie plus sûres et plus efficaces ont également joué un rôle. La mise en place de protocoles standardisés pour la gestion des patients en période périopératoire (homogénéisation des pratiques médicales) a permis de minimiser les risques de complications, notamment les infections et les événements thromboemboliques. Enfin, les progrès technologiques tels que les équipements de surveillance et de ventilation, leur vérification et leur maintenance rendues obligatoires, la mise à disposition de médicaments anesthésiques plus sûrs et la disponibilité continue des équipes d’anesthésie-réanimation durant la période opératoire, permettant l’intervention sans délai, à tout instant de la prise en charge, ont également contribué à diminuer la morbi-mortalité anesthésique. Ces avancées ont permis de réduire le risque de complications liées totalement ou partiellement à l’anesthésie contribuant à une amélioration significative de la sécurité des patients bénéficiant d’un acte interventionnel, chirurgical ou non.</p></div><div><p>The concept of risk is inseparable from the practice of anaesthesia and its control is a major concern. The progress made in safety over the last thirty years has made it possible to reduce morbidity and mortality directly or partially linked to anaesthesia by a factor of ten. The training of anaesthesia and intensive care professionals has been improved (the length of the postgraduate course has been extended to five years). Particular attention has been paid to pre-operative patient assessment (a legal requirement for an anaesthetic consultation), airway control (prevention of inhalation of gastric contents) and haemodynamics (transfusion strategy), as well as the monitoring and management of post-operative complications (mandatory follow-up in the post-anaesthesia care unit). Safer and more effective anaesthesia techniques have also played a role. The introduction of standardized protocols for managing patients during the perioperative period (standardization of medical practices) has helped to minimise the risk of complications, particularly infections and thromboembolic events. Lastly, technological advances such as monitoring and ventilation equipment, which are now compulsorily checked and maintained, the availability of safer anaesthetic drugs and the continuous availability of anaesthesia and intensive care teams during the operating period, enabling them to intervene without delay in the event of an emergency, have also helped to reduce anaesthetic morbidity and mortality. These advances have made it possible to reduce the risk of complications directly or partially linked to anaesthesia, contributing to a significant improvement of patient safety undergoing interventional procedures, whether surgical or not.</p></div>\",\"PeriodicalId\":55317,\"journal\":{\"name\":\"Bulletin De L Academie Nationale De Medecine\",\"volume\":\"208 8\",\"pages\":\"Pages 1062-1071\"},\"PeriodicalIF\":0.3000,\"publicationDate\":\"2024-08-16\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Bulletin De L Academie Nationale De Medecine\",\"FirstCategoryId\":\"3\",\"ListUrlMain\":\"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0001407924002139\",\"RegionNum\":4,\"RegionCategory\":\"医学\",\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"Q3\",\"JCRName\":\"MEDICINE, GENERAL & INTERNAL\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Bulletin De L Academie Nationale De Medecine","FirstCategoryId":"3","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0001407924002139","RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"MEDICINE, GENERAL & INTERNAL","Score":null,"Total":0}
Comment la morbi-mortalité anesthésique a-t-elle été réduite par un facteur dix ?
La notion de risque est inséparable de l’exercice de l’anesthésie-réanimation et sa maîtrise une préoccupation centrale. Les progrès accomplis en matière de sécurité ces trente dernières années ont rendu possible une réduction d’un facteur dix de la morbi-mortalité directement ou indirectement liée à l’anesthésie. La formation des professionnels de l’anesthésie-réanimation s’est améliorée (allongement à cinq ans de la durée du troisième cycle de spécialité). Une attention particulière a été portée à l’évaluation préopératoire du patient (obligation réglementaire de la consultation d’anesthésie), au contrôle des voies aériennes (prévention de l’inhalation du contenu gastrique) et de l’hémodynamique (stratégie transfusionnelle), à la surveillance et à la gestion des complications en post opératoire (obligation de passage en salle de surveillance postinterventionnelle). Des techniques d’anesthésie plus sûres et plus efficaces ont également joué un rôle. La mise en place de protocoles standardisés pour la gestion des patients en période périopératoire (homogénéisation des pratiques médicales) a permis de minimiser les risques de complications, notamment les infections et les événements thromboemboliques. Enfin, les progrès technologiques tels que les équipements de surveillance et de ventilation, leur vérification et leur maintenance rendues obligatoires, la mise à disposition de médicaments anesthésiques plus sûrs et la disponibilité continue des équipes d’anesthésie-réanimation durant la période opératoire, permettant l’intervention sans délai, à tout instant de la prise en charge, ont également contribué à diminuer la morbi-mortalité anesthésique. Ces avancées ont permis de réduire le risque de complications liées totalement ou partiellement à l’anesthésie contribuant à une amélioration significative de la sécurité des patients bénéficiant d’un acte interventionnel, chirurgical ou non.
The concept of risk is inseparable from the practice of anaesthesia and its control is a major concern. The progress made in safety over the last thirty years has made it possible to reduce morbidity and mortality directly or partially linked to anaesthesia by a factor of ten. The training of anaesthesia and intensive care professionals has been improved (the length of the postgraduate course has been extended to five years). Particular attention has been paid to pre-operative patient assessment (a legal requirement for an anaesthetic consultation), airway control (prevention of inhalation of gastric contents) and haemodynamics (transfusion strategy), as well as the monitoring and management of post-operative complications (mandatory follow-up in the post-anaesthesia care unit). Safer and more effective anaesthesia techniques have also played a role. The introduction of standardized protocols for managing patients during the perioperative period (standardization of medical practices) has helped to minimise the risk of complications, particularly infections and thromboembolic events. Lastly, technological advances such as monitoring and ventilation equipment, which are now compulsorily checked and maintained, the availability of safer anaesthetic drugs and the continuous availability of anaesthesia and intensive care teams during the operating period, enabling them to intervene without delay in the event of an emergency, have also helped to reduce anaesthetic morbidity and mortality. These advances have made it possible to reduce the risk of complications directly or partially linked to anaesthesia, contributing to a significant improvement of patient safety undergoing interventional procedures, whether surgical or not.
期刊介绍:
Rédigé par des spécialistes à l''intention d''une Communauté pluridisciplinaire le Bulletin de l''Académie nationale de médecine est au service de toutes les professions médicales : médecins, pharmaciens, biologistes et vétérinaires ainsi que de l''Administration et des institutions intervenant dans le domaine de la santé.
Les mémoires originaux et les mises au point sur des thèmes d''actualité sont associés au compte rendu des discussions qui ont suivi leur présentation. Les rapports des commissions sur l''éthique médicale l''exercice de la profession les questions hospitalières la politique du médicament et l''enseignement de la médecine justifient les recommandations de l''Académie.