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Le sex-ratio H/F est de 1,6 et l’âge moyen de 1,3 an (±0,6). Tous les enfants ont été hospitalisés dont 2 en réanimation pédiatrique. L’exposition a eu lieu in utero dans 1 cas, via l’allaitement maternel dans 3 cas et enfin par ingestion accidentelle dans 9 cas. Le consommateur dans l’entourage était la mère dans 5 cas, les 2 parents dans 4 cas, l’oncle dans 2 cas, un voisin dans 1 cas et le père dans 1 cas. Pour les cas d’exposition accidentelle, on note une co-exposition à du cannabis dans 4 cas. Dans près de 50 % des cas (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->7), un contexte médico-légal était associé (hospitalisation sur réquisition judiciaire…) parmi lesquels 4 enfants ont été placés à leur sortie de l’hôpital. Un contexte de maltraitance (physique ou négligence) était découvert dans 4 cas. Pour l’ensemble des cas, un dépistage urinaire de cocaïne était positif. Dans 3 cas, de la benzoylecgonine et/ou methylecgonine étaient positifs dans le sang ou les urines. 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Expositions pédiatriques à la cocaïne : augmentation des cas signalés au Centre antipoison d’Angers
Objectif
Une récente étude française montre une augmentation des hospitalisations liées à une intoxication à la cocaïne chez l’enfant de moins de 15 ans (+ 700 % en 11 ans) [1]. L’objectif était de décrire les cas d’expositions chez le jeune enfant (< 6 ans) signalés au Centre antipoison d’Angers.
Méthode
Il s’agit d’une étude descriptive et rétrospective portant sur les cas d’exposition à la cocaïne chez l’enfant de moins de 6 ans signalés du 01er janvier 2000 au 31 décembre 2023 au Centre antipoison d’Angers.
Résultats
Treize cas d’exposition pédiatrique à la cocaïne ont été recensés : la totalité est survenue après 2017 et plus des trois-quarts (77 %) depuis 2022. Le sex-ratio H/F est de 1,6 et l’âge moyen de 1,3 an (±0,6). Tous les enfants ont été hospitalisés dont 2 en réanimation pédiatrique. L’exposition a eu lieu in utero dans 1 cas, via l’allaitement maternel dans 3 cas et enfin par ingestion accidentelle dans 9 cas. Le consommateur dans l’entourage était la mère dans 5 cas, les 2 parents dans 4 cas, l’oncle dans 2 cas, un voisin dans 1 cas et le père dans 1 cas. Pour les cas d’exposition accidentelle, on note une co-exposition à du cannabis dans 4 cas. Dans près de 50 % des cas (n = 7), un contexte médico-légal était associé (hospitalisation sur réquisition judiciaire…) parmi lesquels 4 enfants ont été placés à leur sortie de l’hôpital. Un contexte de maltraitance (physique ou négligence) était découvert dans 4 cas. Pour l’ensemble des cas, un dépistage urinaire de cocaïne était positif. Dans 3 cas, de la benzoylecgonine et/ou methylecgonine étaient positifs dans le sang ou les urines. Une quantification a été réalisée par LC-MS/MS dans les urines chez 1 seul enfant (méthylecgonine : 48,2 μg/, benzoylecgonine : 144,4 μg/L, cocaïne non détectée). Dans 3 cas, les enfants étaient asymptomatiques (contexte de recherche de cocaïne sur réquisition judiciaire liée à maltraitance ou suite à accouchement de mère toxicomane). Les autres enfants ont présenté des intoxications bénignes à sévères avec des présentations assez variées : agitation (n = 4), somnolence (n = 2) coma (GS < 7) (n = 2), mydriase (n = 2), irritabilité (n = 2), trémulations (n = 1), hypertonie musculaire (n = 1), hypotonie musculaire (n = 1), malaise (n = 1), tachycardie (n = 1), hypertension artérielle (n = 1), hyper-sudation (n = 1). Deux enfants ont été hospitalisés en réanimation pédiatrique. Tous ont évolué favorablement.
Conclusion
Alors que les intoxications pédiatriques au cannabis sont aujourd’hui fréquemment décrites et recherchées, les expositions pédiatriques à la cocaïne, autrefois exceptionnelles, semblent se multiplier surtout chez le très jeune enfant. Une recherche de cocaïne est aujourd’hui nécessaire pour toute suspicion d’ingestion de substance psychoactive chez l’enfant, surtout dans un contexte de toxicomanie parentale ou de maltraitance. Des dosages par méthodes séparatives devraient la compléter, d’autant plus qu’un contexte médico-légal est fréquent.