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À l’inverse, savoir évoquer une cause toxique devant des symptômes ne trouvant pas d’autres causes évidentes suppose de connaître les principaux toxidromes pour demander des analyses toxicologiques ciblées et non pas un <em>screening</em> large souvent inappropriée et dont la négativité n’écarte pas forcément l’hypothèse toxique. Évoquer une origine toxique suffisamment tôt dans l’évolution de symptômes est une réelle gageure dans la mesure où tout retard à l’utilisation d’un antidote, lorsqu’il existe, est une perte de chance. Les principaux tableaux cliniques au cours desquels une cause toxique devrait être évoquée sont tous les symptômes neurologiques isolés non fébriles inexpliqués (coma, convulsions, ataxie, hypotonie, etc.), des malaises répétés inexpliqués, des perturbations métaboliques sans cause évidente (hypoglycémie, acidose, hypokaliémie, etc.), des troubles du rythme, un décès inattendu (prélèvements conservatoires, analyse capillaire). La vigilance est de mise car de nouvelles molécules, produits (capsules de lessive) ou substances (liquide d’e-cigarette, cannabinoïdes de synthèse) sont à l’origine d’intoxication. De nombreuses intoxications pourraient être évitées, notamment par un rangement hors de portée (en hauteur dans un endroit doté d’un système de fermeture) et sans déconditionnement.</p></div>","PeriodicalId":39683,"journal":{"name":"Journal de Pediatrie et de Puericulture","volume":"37 5","pages":"Pages 336-363"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-09-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Intoxications domestiques accidentelles de l’enfant\",\"authors\":\"I. 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Intoxications domestiques accidentelles de l’enfant
Les expositions domestiques accidentelles à des toxiques sont très fréquentes chez le jeune enfant avant l’âge de 6 ans, avec un pic autour de l’âge de 2–3 ans. Les intoxications sont faibles en proportion mais vont augmenter avec l’âge et la nature de certaines molécules ou produits. La représentation des différents toxiques impliqués (médicaments, produits ménagers, produits phytosanitaires, plantes) varie selon la catégorie d’âge concernée. Les décès d’origine toxique sont rares, la mortalité s’élève avec l’âge et avec certaines molécules (opiacés notamment). L’orientation diagnostique, thérapeutique et la surveillance sont plus aisées quand l’intoxication est connue (présence d’un témoin). À l’inverse, savoir évoquer une cause toxique devant des symptômes ne trouvant pas d’autres causes évidentes suppose de connaître les principaux toxidromes pour demander des analyses toxicologiques ciblées et non pas un screening large souvent inappropriée et dont la négativité n’écarte pas forcément l’hypothèse toxique. Évoquer une origine toxique suffisamment tôt dans l’évolution de symptômes est une réelle gageure dans la mesure où tout retard à l’utilisation d’un antidote, lorsqu’il existe, est une perte de chance. Les principaux tableaux cliniques au cours desquels une cause toxique devrait être évoquée sont tous les symptômes neurologiques isolés non fébriles inexpliqués (coma, convulsions, ataxie, hypotonie, etc.), des malaises répétés inexpliqués, des perturbations métaboliques sans cause évidente (hypoglycémie, acidose, hypokaliémie, etc.), des troubles du rythme, un décès inattendu (prélèvements conservatoires, analyse capillaire). La vigilance est de mise car de nouvelles molécules, produits (capsules de lessive) ou substances (liquide d’e-cigarette, cannabinoïdes de synthèse) sont à l’origine d’intoxication. De nombreuses intoxications pourraient être évitées, notamment par un rangement hors de portée (en hauteur dans un endroit doté d’un système de fermeture) et sans déconditionnement.
期刊介绍:
Les articles du Journal de pédiatrie et de puériculture traitent en profondeur tous les aspects des soins à enfant dont la diversité est à image de ces professions aux rôles multiples. Les sujets traités couvrent le traitement et les soins aux enfants malades, le conseil génétique, ainsi que les techniques de pointe : nouvelles approches du diagnostic prénatal, génie génétique, etc. Les disciplines concernées sont nombreuses : pédiatrie générale, médecine fœtale et néonatale, nutrition, dermatologie, pharmacologie, psychiatrie et psychologie, puériculture pratique, enfant et société, nouvelles des congrès.