急诊科使用强效阿片类药物

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Il faut cependant rappeler que la prescription d’opioïdes forts reste encore faible dans les urgences françaises. Ceci pose la question des éléments qui freinent ces prescriptions comme le refus d’antalgique par le patient, l’opiophobie des soignants, la ré-interprétation par les soignants des évaluations et la nécessité de surveiller, dans des urgences saturées, l’administration d’opioïdes forts. Enfin, les modalités d’administration des opioïdes se sont élargies avec la démonstration de l’efficacité de la morphine nébulisée par aérosol et du sufentanil par voie intranasale. Finalement, les opioïdes forts restent pertinents en première intention, lorsqu’ils sont prescrits en cas de douleur sévère dont l’étiologie n’est pas encore connue, en contre-indications aux AINS, ou lorsqu’elle est associée à certaines pathologies bien identifiées. En 2<sup>e</sup> intention ils concernent les douleurs intenses ou sévères après échec des non-opioïdes.</p></div><div><p>Acute pain accounts for 70% of admissions to emergency departments, 45% of which are severe. In this context, strong opioids have a predominant place in the pain management strategy (morphine). However, this position has been somewhat shaken up in recent years. The opioid crisis in the United States has raised awareness of the lack of safety of opioids in acute pain, and has given rise to a large body of research, the results of which are of benefit to us. One of the most interesting results for emergency departments is the assessment of the risk of misuse before such a prescription at discharge. Other studies have overturned the hierarchy, clearly demonstrating that non-opioids can be just as effective as opioids, thereby putting an end to the notion of analgesic levels. However, the prescription of strong opioids is still low in French emergency departments. This raises the question of the factors, which slow down these prescriptions, such as the patient's refusal to take an analgesic, the opiophobia of caregivers, the caregivers’ reinterpretation of assessments and the need to monitor the administration of strong opioids in overcrowded emergency departments. Finally, the methods of administering opioids have been extended with the demonstration of the efficacy of nebulised morphine and intranasal sufentanil. As a result, strong opioids are relevant to be prescribed as first-line treatment for severe pain of unknown aetiology, when NSAIDs are contraindicated, or when associated with certain well-identified pathologies. In 2nd-line treatment, they are useful for intense or severe pain after failure of non-opioids.</p></div>","PeriodicalId":53699,"journal":{"name":"Douleurs","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-09-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Place des opioïdes forts aux urgences\",\"authors\":\"\",\"doi\":\"10.1016/j.douler.2024.07.007\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><p>Aux urgences, la douleur aiguë concerne 70 % des admissions et parmi celles-ci, 45 % sont des douleurs sévères. Dans ce contexte, les opioïdes forts ont une place prépondérante dans la stratégie de prise en charge (morphine). Cependant, cette place a été quelque peu bousculée depuis quelques années. 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Enfin, les modalités d’administration des opioïdes se sont élargies avec la démonstration de l’efficacité de la morphine nébulisée par aérosol et du sufentanil par voie intranasale. Finalement, les opioïdes forts restent pertinents en première intention, lorsqu’ils sont prescrits en cas de douleur sévère dont l’étiologie n’est pas encore connue, en contre-indications aux AINS, ou lorsqu’elle est associée à certaines pathologies bien identifiées. En 2<sup>e</sup> intention ils concernent les douleurs intenses ou sévères après échec des non-opioïdes.</p></div><div><p>Acute pain accounts for 70% of admissions to emergency departments, 45% of which are severe. In this context, strong opioids have a predominant place in the pain management strategy (morphine). However, this position has been somewhat shaken up in recent years. The opioid crisis in the United States has raised awareness of the lack of safety of opioids in acute pain, and has given rise to a large body of research, the results of which are of benefit to us. One of the most interesting results for emergency departments is the assessment of the risk of misuse before such a prescription at discharge. Other studies have overturned the hierarchy, clearly demonstrating that non-opioids can be just as effective as opioids, thereby putting an end to the notion of analgesic levels. However, the prescription of strong opioids is still low in French emergency departments. This raises the question of the factors, which slow down these prescriptions, such as the patient's refusal to take an analgesic, the opiophobia of caregivers, the caregivers’ reinterpretation of assessments and the need to monitor the administration of strong opioids in overcrowded emergency departments. 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摘要

急性疼痛占急诊入院人数的 70%,其中 45% 为重度疼痛。在这种情况下,强阿片类药物(吗啡)在治疗策略中起着主导作用。然而,这种情况近年来发生了一些变化。美国的阿片类药物危机提高了人们对阿片类药物在急性疼痛中缺乏安全性的认识,并催生了大量研究,这些研究成果对我们大有裨益。对于急诊科来说,最有趣的成果之一就是在开出吗啡中继处方之前,对离开急诊科时的滥用风险进行评估。其他研究推翻了等级制度,清楚地表明非阿片类药物与阿片类药物一样有效,从而终结了镇痛剂等级的概念。然而,需要注意的是,在法国的急诊室中,强效阿片类药物的处方量仍然很低。这就提出了阻碍开具此类处方的因素问题,如患者拒绝服用止痛药、护理人员对阿片类药物的恐惧、护理人员对评估结果的重新解释,以及在人满为患的急诊科对强阿片类药物的使用进行监控的必要性。最后,随着雾化吗啡和鼻内舒芬太尼疗效的显现,阿片类药物的使用方法也得到了扩展。最后,在病因不明的剧烈疼痛、禁用非甾体抗炎药或伴有某些明确病理的情况下,强效阿片类药物仍然是一线治疗药物。急性疼痛占急诊入院人数的 70%,其中 45% 为剧烈疼痛。在这种情况下,强阿片类药物(吗啡)在疼痛治疗策略中占据主导地位。然而,这一地位近年来有所动摇。美国的阿片类药物危机提高了人们对阿片类药物在急性疼痛中缺乏安全性的认识,并催生了大量研究,这些研究成果对我们大有裨益。对于急诊科来说,最有趣的成果之一就是在出院开处方前对滥用风险进行评估。其他研究推翻了等级制度,清楚地表明非阿片类药物与阿片类药物一样有效,从而终结了镇痛等级的概念。然而,在法国的急诊科,强效阿片类药物的处方量仍然很低。这就引出了一个问题,即导致处方速度减慢的因素,如病人拒绝服用镇痛剂、护理人员对阿片类药物的恐惧、护理人员对评估结果的重新解释,以及在人满为患的急诊科对强阿片类药物的使用进行监控的必要性。最后,随着雾化吗啡和鼻内舒芬太尼疗效的显现,阿片类药物的使用方法也得到了扩展。因此,在病因不明的剧烈疼痛、禁用非甾体抗炎药或伴有某些明确病症的情况下,强效阿片类药物可作为一线治疗药物。在二线治疗中,阿片类药物适用于非阿片类药物治疗失败后的剧烈疼痛。
本文章由计算机程序翻译,如有差异,请以英文原文为准。
Place des opioïdes forts aux urgences

Aux urgences, la douleur aiguë concerne 70 % des admissions et parmi celles-ci, 45 % sont des douleurs sévères. Dans ce contexte, les opioïdes forts ont une place prépondérante dans la stratégie de prise en charge (morphine). Cependant, cette place a été quelque peu bousculée depuis quelques années. La crise des opioïdes aux États-Unis a fait prendre conscience de la non-innocuité des opioïdes dans la douleur aiguë et a engendré de nombreux travaux dont les résultats nous profitent. Un des résultats les plus intéressants pour les urgences, c’est l’évaluation du risque de mésusage avant les prescriptions de relais morphiniques au sortir des urgences. D’autres travaux ont bousculé la hiérarchie démontrant clairement que les non-opioïdes pouvaient être aussi efficaces que les opioïdes mettant un terme du même coup à la notion de palier d’antalgique. Il faut cependant rappeler que la prescription d’opioïdes forts reste encore faible dans les urgences françaises. Ceci pose la question des éléments qui freinent ces prescriptions comme le refus d’antalgique par le patient, l’opiophobie des soignants, la ré-interprétation par les soignants des évaluations et la nécessité de surveiller, dans des urgences saturées, l’administration d’opioïdes forts. Enfin, les modalités d’administration des opioïdes se sont élargies avec la démonstration de l’efficacité de la morphine nébulisée par aérosol et du sufentanil par voie intranasale. Finalement, les opioïdes forts restent pertinents en première intention, lorsqu’ils sont prescrits en cas de douleur sévère dont l’étiologie n’est pas encore connue, en contre-indications aux AINS, ou lorsqu’elle est associée à certaines pathologies bien identifiées. En 2e intention ils concernent les douleurs intenses ou sévères après échec des non-opioïdes.

Acute pain accounts for 70% of admissions to emergency departments, 45% of which are severe. In this context, strong opioids have a predominant place in the pain management strategy (morphine). However, this position has been somewhat shaken up in recent years. The opioid crisis in the United States has raised awareness of the lack of safety of opioids in acute pain, and has given rise to a large body of research, the results of which are of benefit to us. One of the most interesting results for emergency departments is the assessment of the risk of misuse before such a prescription at discharge. Other studies have overturned the hierarchy, clearly demonstrating that non-opioids can be just as effective as opioids, thereby putting an end to the notion of analgesic levels. However, the prescription of strong opioids is still low in French emergency departments. This raises the question of the factors, which slow down these prescriptions, such as the patient's refusal to take an analgesic, the opiophobia of caregivers, the caregivers’ reinterpretation of assessments and the need to monitor the administration of strong opioids in overcrowded emergency departments. Finally, the methods of administering opioids have been extended with the demonstration of the efficacy of nebulised morphine and intranasal sufentanil. As a result, strong opioids are relevant to be prescribed as first-line treatment for severe pain of unknown aetiology, when NSAIDs are contraindicated, or when associated with certain well-identified pathologies. In 2nd-line treatment, they are useful for intense or severe pain after failure of non-opioids.

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来源期刊
Douleurs
Douleurs Medicine-Anesthesiology and Pain Medicine
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期刊介绍: La revue de tous les acteurs de la prise en charge et du traitement de la douleur Douleurs adresse à tous les spécialistes, soignants et acteurs de la santé concernés par la douleur aiguë ou chronique, soucieux de élaborer des projets de soins centrés sur le patient. Douleurs publie des articles de auteurs de renom impliqués dans la recherche scientifique et le progrès clinique. Ces articles sont sélectionnés par un comité de rédaction composé de spécialistes dans le traitement de la douleur.
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