Effets bénéfiques de l’ocytocine avant une césarienne programmée en prématurité tardive sur l’adaptation néonatale : étude randomisée sur modèle ovin

Introduction

La détresse respiratoire néonatale transitoire (DRT) touche environ 40 % des nouveau-nés en cas de césarienne programmée avant travail entre 34 et 37 SA. Il n’en existe aucun traitement préventif. Notre hypothèse est que l’ocytocine sécrétée en cours de travail participe à l’induction des cascades de réaction hormonale à l’origine de la préparation du nouveau-né à son adaptation respiratoire néonatale, en plus des glucocorticoïdes dont l’efficacité sur l’amélioration de la morbi-mortalité des grands prématurés n’est plus à prouver. L’objectif de notre étude était d’étudier chez l’ovin les effets de l’ocytocine sur l’adaptation néonatale dans des contextes de césariennes programmées en prématurité tardive.

Méthode

Nous avons réalisé les césariennes programmées de 23 brebis à J 140 de gestation (équivalent de 35–36 SA chez l’homme) après double randomisation en 4 groupes : placebo vs dexaméthasone 72 h avant la césarienne, puis placebo vs ocytocine 6 h avant la césarienne. Nous avons ensuite réalisé une étude clinique et paraclinique des agneaux dans leurs 24 premières heures de vie.

Résultats

Cinquante-quatre agneaux sont nés 12 agneaux dans les lots DP (Dexaméthasone Placebo) et PP (Placebo Placebo), et 15 dans les lots DO (Dexaméthasone Ocytocine) et PO (Placebo Ocytocine). L’administration de l’ocytocine seule (PO) par rapport au Placebo (PP) était associée à une diminution de la mortalité néonatale (13 % vs 47 %), de la nécessité de pratiquer des manœuvres de réanimation néonatale (40 % vs 83 %), ainsi que des intubations (20 % vs 50 %). Elle était également associée à une amélioration des scores cliniques, gazométriques et échographiques d’adaptation respiratoire à H 0 et H 1 de vie, qu’elle soit utilisée seule ou en adjonction à la dexaméthasone.

Conclusion

L’administration anténatale d’ocytocine au préalable de césarienne programmée en prématurité tardive semble exercer un effet bénéfique sur l’adaptation respiratoire et hémodynamique néonatale des agneaux.