Réalisation d’entretiens pharmaceutiques autour d’une première implantation de prothèse articulaire : étude de faisabilité
Contexte
La pose de prothèse articulaire est une intervention améliorant la qualité de vie des patients souffrant de douleurs articulaires chroniques et de problèmes de mobilité. Son succès dépend à la fois de l’intervention et de l’éducation du patient dans le cadre d’un parcours de réhabilitation améliorée après chirurgie (RAAC) auquel l’équipe pharmaceutique peut contribuer par des entretiens pharmaceutiques post-opératoires (EPPO).
Objectifs
Étudier la faisabilité et le besoin d’un EPPO sur les prothèses articulaires de première intention.
Au total, 3 centres ont été répertoriés réalisant des EPPO intégrant les prothèses par les internes en pharmacie (2) ou le pharmacien (1). La durée moyenne des EPPO est de 30 minutes [18–40]. Un centre rapporte une durée de préparation de l’EPPO de 45 minutes, incluant la rédaction du courrier pharmaceutique de sortie.
En 2022 dans notre établissement, 344 prothèses totales de hanche (PTH), 370 prothèses de genou (PTG) et 71 prothèses d’épaule (PTE) ont été implantées. La DMS était de 2 ou 3 jours pour les PTH et PTG et d’1 jour pour les PTE. Actuellement, le parcours de RAAC fait intervenir le chirurgien et l’anesthésiste en préopératoire, les infirmiers et le kinésithérapeute en postopératoire. Il n’y a pas d’information technique sur la prothèse ni sur la prise en charge médicamenteuse associée.
Un EPPO portant sur les prothèses et médicaments associés pourrait avoir lieu au J1 ou J2 postopératoire. Les patients avec PTE sont pour le moment exclus car leur DMS semble trop courte. La réalisation des entretiens représenterait 820 h par an incluant leur préparation.
Discussion - Conclusion
Ce travail a permis d’identifier un besoin non couvert relevant de la compétence pharmaceutique. L’estimation du temps nécessaire à la réalisation de ces EPPO est cependant un frein majeur. Une priorisation des patients et le regroupement en entretiens collectifs sont des pistes de réflexion pouvant permettre de réduire ce volume horaire. Une réflexion doit également être menée sur les professionnels pharmaceutiques pouvant être impliqués, sachant qu’un EPPO doit, selon les recommandations de la Société française de pharmacie clinique, être réalisé par un pharmacien diplômé. Quoiqu’il en soit ce projet s’intègre dans une démarche globale de déploiement de la pharmacie clinique visant à optimiser les ressources en regard des besoins.