{"title":"急诊科尿路感染抗生素处方审查","authors":"L. Carles Ponce","doi":"10.1016/j.phacli.2024.04.022","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Contexte</h3><p>L’augmentation des résistances bactériennes est un problème de santé publique majeur. La prescription adéquate des antibiotiques est une étape clé dans la prise en charge des patients. Aux urgences de nombreux antibiotiques sont prescrits en probabiliste sans indication d’hospitalisation. Le circuit optimal consiste à la mise en relation entre le médecin généraliste et le laboratoire de biologie médicale hospitalier afin d’ajuster l’antibiothérapie à l’antibiogramme, 48<!--> <!-->h après la sortie du patient. Devant la complexité du circuit et le manque de médecins généralistes, les pharmaciens cliniciens des urgences pourraient apporter une solution de suivi de l’antibiothérapie et renforcer le lien ville–hôpital.</p></div><div><h3>Objectifs</h3><p>L’objectif de cette étude était de faire un état des lieux des prescriptions d’antibiotiques de sortie des urgences dans les infections urinaires.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Il s’agissait d’une étude rétrospective monocentrique entre le 1<sup>er</sup> avril et le 30 juin 2023. Les critères d’inclusions étaient : tous patients sortants des urgences avec un ECBU (examen cytobactériologique des urines) positif. Les critères d’exclusion étaient tout patient de moins de 16<!--> <!-->ans. Nous avons recueilli les données démographiques, cliniques, biologiques, bactériologiques, diagnostic ainsi que les données liées à la prescription (antibiothérapie, dose, durée de prescription).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Durant la période d’étude, 116 patients ont été inclus dans l’étude. Ces patients étaient âgés en moyenne de 55<!--> <!-->ans (17 - 95) avec un taux de 74 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->86) de femmes. Les bactéries majoritairement retrouvées étaient <em>Escherichia coli</em> (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->80,68 %) et <em>Klebsiella pneumoniae</em> (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->11,9 %). Les ECBU ont été réalisés dans un contexte de pyélonéphrites (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->43,37 %), bactériuries asymptomatiques (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->25,22 %), infections urinaires masculines (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->20,17 %), cystites simples (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->17,15 %), cystite à risque de complication (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->6, 5 %), orchi-épididymite (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->4,3 %) et cystite récidivante (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1,1 %). Trente et un pour cent (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->36) des prescriptions n’étaient pas conformes à la sortie des urgences et 16 % des bactéries étaient résistantes à l’antibiothérapie probabiliste. Dans ce contexte, 43 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->50) des patients auraient nécessité un appel à la suite de l’analyse de l’antibiogramme afin d’ajuster la prescription. Seulement 3 (2,5 %) de ces 116 patients sont revenus aux urgences pour infection urinaire ou douleurs testiculaires.</p></div><div><h3>Discussion - Conclusion</h3><p>Le rôle du pharmacien clinicien s’avère primordial afin de renforcer le lien ville-hôpital. En effet, cette étude a montré que 50 patients (43 %) sur 3 mois auraient nécessité un ajustement de l’antibiothérapie à la sortie des urgences. À l’avenir, nous souhaitons contacter les patients afin de nous assurer du bon déroulé de l’ajustement de l’antibiothérapie en ville. De plus, une étude multicentrique randomisée contrôlée sera mise en place pour évaluer le bénéfice d’une télé-consultation pharmaceutique de suivi des antibiothérapies de sortie des urgences.</p></div>","PeriodicalId":100870,"journal":{"name":"Le Pharmacien Clinicien","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"État des lieux des prescriptions d’antibiotiques de sortie des urgences dans les infections urinaires\",\"authors\":\"L. Carles Ponce\",\"doi\":\"10.1016/j.phacli.2024.04.022\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><h3>Contexte</h3><p>L’augmentation des résistances bactériennes est un problème de santé publique majeur. La prescription adéquate des antibiotiques est une étape clé dans la prise en charge des patients. 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Les critères d’exclusion étaient tout patient de moins de 16<!--> <!-->ans. Nous avons recueilli les données démographiques, cliniques, biologiques, bactériologiques, diagnostic ainsi que les données liées à la prescription (antibiothérapie, dose, durée de prescription).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Durant la période d’étude, 116 patients ont été inclus dans l’étude. Ces patients étaient âgés en moyenne de 55<!--> <!-->ans (17 - 95) avec un taux de 74 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->86) de femmes. Les bactéries majoritairement retrouvées étaient <em>Escherichia coli</em> (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->80,68 %) et <em>Klebsiella pneumoniae</em> (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->11,9 %). Les ECBU ont été réalisés dans un contexte de pyélonéphrites (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->43,37 %), bactériuries asymptomatiques (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->25,22 %), infections urinaires masculines (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->20,17 %), cystites simples (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->17,15 %), cystite à risque de complication (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->6, 5 %), orchi-épididymite (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->4,3 %) et cystite récidivante (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1,1 %). Trente et un pour cent (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->36) des prescriptions n’étaient pas conformes à la sortie des urgences et 16 % des bactéries étaient résistantes à l’antibiothérapie probabiliste. Dans ce contexte, 43 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->50) des patients auraient nécessité un appel à la suite de l’analyse de l’antibiogramme afin d’ajuster la prescription. Seulement 3 (2,5 %) de ces 116 patients sont revenus aux urgences pour infection urinaire ou douleurs testiculaires.</p></div><div><h3>Discussion - Conclusion</h3><p>Le rôle du pharmacien clinicien s’avère primordial afin de renforcer le lien ville-hôpital. En effet, cette étude a montré que 50 patients (43 %) sur 3 mois auraient nécessité un ajustement de l’antibiothérapie à la sortie des urgences. À l’avenir, nous souhaitons contacter les patients afin de nous assurer du bon déroulé de l’ajustement de l’antibiothérapie en ville. 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État des lieux des prescriptions d’antibiotiques de sortie des urgences dans les infections urinaires
Contexte
L’augmentation des résistances bactériennes est un problème de santé publique majeur. La prescription adéquate des antibiotiques est une étape clé dans la prise en charge des patients. Aux urgences de nombreux antibiotiques sont prescrits en probabiliste sans indication d’hospitalisation. Le circuit optimal consiste à la mise en relation entre le médecin généraliste et le laboratoire de biologie médicale hospitalier afin d’ajuster l’antibiothérapie à l’antibiogramme, 48 h après la sortie du patient. Devant la complexité du circuit et le manque de médecins généralistes, les pharmaciens cliniciens des urgences pourraient apporter une solution de suivi de l’antibiothérapie et renforcer le lien ville–hôpital.
Objectifs
L’objectif de cette étude était de faire un état des lieux des prescriptions d’antibiotiques de sortie des urgences dans les infections urinaires.
Méthode
Il s’agissait d’une étude rétrospective monocentrique entre le 1er avril et le 30 juin 2023. Les critères d’inclusions étaient : tous patients sortants des urgences avec un ECBU (examen cytobactériologique des urines) positif. Les critères d’exclusion étaient tout patient de moins de 16 ans. Nous avons recueilli les données démographiques, cliniques, biologiques, bactériologiques, diagnostic ainsi que les données liées à la prescription (antibiothérapie, dose, durée de prescription).
Résultats
Durant la période d’étude, 116 patients ont été inclus dans l’étude. Ces patients étaient âgés en moyenne de 55 ans (17 - 95) avec un taux de 74 % (n = 86) de femmes. Les bactéries majoritairement retrouvées étaient Escherichia coli (n = 80,68 %) et Klebsiella pneumoniae (n = 11,9 %). Les ECBU ont été réalisés dans un contexte de pyélonéphrites (n = 43,37 %), bactériuries asymptomatiques (n = 25,22 %), infections urinaires masculines (n = 20,17 %), cystites simples (n = 17,15 %), cystite à risque de complication (n = 6, 5 %), orchi-épididymite (n = 4,3 %) et cystite récidivante (n = 1,1 %). Trente et un pour cent (n = 36) des prescriptions n’étaient pas conformes à la sortie des urgences et 16 % des bactéries étaient résistantes à l’antibiothérapie probabiliste. Dans ce contexte, 43 % (n = 50) des patients auraient nécessité un appel à la suite de l’analyse de l’antibiogramme afin d’ajuster la prescription. Seulement 3 (2,5 %) de ces 116 patients sont revenus aux urgences pour infection urinaire ou douleurs testiculaires.
Discussion - Conclusion
Le rôle du pharmacien clinicien s’avère primordial afin de renforcer le lien ville-hôpital. En effet, cette étude a montré que 50 patients (43 %) sur 3 mois auraient nécessité un ajustement de l’antibiothérapie à la sortie des urgences. À l’avenir, nous souhaitons contacter les patients afin de nous assurer du bon déroulé de l’ajustement de l’antibiothérapie en ville. De plus, une étude multicentrique randomisée contrôlée sera mise en place pour évaluer le bénéfice d’une télé-consultation pharmaceutique de suivi des antibiothérapies de sortie des urgences.