L. Colonges, F. Roullet-Renoleau, O. Loretz, V. Robert-Morisset, J. Nadaud, E. Gacon, R. Paponnet, S. Lafond
{"title":"院前部门的临床药学:神话还是现实?","authors":"L. Colonges, F. Roullet-Renoleau, O. Loretz, V. Robert-Morisset, J. Nadaud, E. Gacon, R. Paponnet, S. Lafond","doi":"10.1016/j.phacli.2024.04.053","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Contexte</h3><p>L’organisation d’une pharmacie à usage intérieur (PUI) dans un service d’incendie et de secours (SIS) n’est pas comparable à celle d’une PUI de centre hospitalier (CH), pourtant les dernières réglementations exigent une sécurisation de la prise en charge médicamenteuse et vont généraliser, via les actes de soins d’urgences autorisés aux sapeurs-pompiers (SP), l’utilisation des produits de santé en intervention. La pharmacie clinique, mission obligatoire des PUI, va alors devenir une activité essentielle du pharmacien exerçant en SIS.</p></div><div><h3>Objectifs</h3><p>Faire un état des lieux des pratiques de pharmacie clinique au sein des SIS français.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Un questionnaire SurveyMonkey® a été rédigé par plusieurs pharmaciens-pompiers (PSP) puis transmis aux PUI de SIS français via Google Groupes® (desservant 94 % des départements). Les 44 items (QCM et échelles de cotation) portaient sur la rédaction des protocoles infirmiers de soins d’urgence (PISU), le mode de fonctionnement des SP et des infirmiers sapeurs-pompiers (ISP) lors des interventions, les ressources humaines et matérielles disponibles ainsi que sur la collaboration entre les PUI de SIS et les CH. Après 45<!--> <!-->jours et plusieurs relances, les réponses ont été analysées.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Au total, 62 questionnaires ont été reçus, provenant de 49 départements différents (taux de réponse de 52,1 %). Concernant la rédaction des PISU, à peine 41,9 % des SIS intègrent obligatoirement le PSP. Après une intervention, 96,6 % des fiches bilan (FB) ISP et 65,5 % des FB secouriste parviennent aux PSP (dans un délai inférieur à six heures dans seulement un tiers des cas) et majoritairement sous format papier. Parmi les FB ISP, 69,0 % sont analysées par les PSP et des interventions pharmaceutiques (IP) sont faites pour 17,0 % d’elles. Du côté hospitalier, les FB ISP sont transmises au service d’accueil dans 81,1 % des cas mais pas les IP (82,8 % des PUI ne les transmettent jamais). Concernant le personnel disponible, seules trois PUI comptent un interne en pharmacie en plus du pharmacien. La plupart des PUI (98,2 %) ont une gestion de stock informatisée cependant les analyses pharmaceutiques sont majoritairement sous format papier (56,2 %) et aucune PUI n’a accès au dossier pharmaceutique des patients.</p></div><div><h3>Discussion - Conclusion</h3><p>La pharmacie clinique dans les SIS semble à première vue compliquée du fait de l’intégration insuffisante des PSP dans les activités, du manque d’informatisation des pratiques ainsi que du nombre limité de personnels (notamment d’internes en pharmacie). Cependant, malgré ce manque de moyens matériels et humains, les PSP sont dynamiques et conscients de la nécessité de développer la pharmacie clinique dans leur structure. La création d’un groupe de travail national sur la prise en charge pré-hospitalière semble nécessaire afin d’avoir une réflexion multidisciplinaire et de permettre une meilleure collaboration de l’ensemble de la chaîne de secours pré-hospitalière (SIS, SAMU, urgences).</p></div>","PeriodicalId":100870,"journal":{"name":"Le Pharmacien Clinicien","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"La pharmacie clinique en pré-hospitalier : mythe ou réalité ?\",\"authors\":\"L. Colonges, F. Roullet-Renoleau, O. Loretz, V. Robert-Morisset, J. Nadaud, E. Gacon, R. Paponnet, S. 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Les 44 items (QCM et échelles de cotation) portaient sur la rédaction des protocoles infirmiers de soins d’urgence (PISU), le mode de fonctionnement des SP et des infirmiers sapeurs-pompiers (ISP) lors des interventions, les ressources humaines et matérielles disponibles ainsi que sur la collaboration entre les PUI de SIS et les CH. Après 45<!--> <!-->jours et plusieurs relances, les réponses ont été analysées.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Au total, 62 questionnaires ont été reçus, provenant de 49 départements différents (taux de réponse de 52,1 %). Concernant la rédaction des PISU, à peine 41,9 % des SIS intègrent obligatoirement le PSP. Après une intervention, 96,6 % des fiches bilan (FB) ISP et 65,5 % des FB secouriste parviennent aux PSP (dans un délai inférieur à six heures dans seulement un tiers des cas) et majoritairement sous format papier. Parmi les FB ISP, 69,0 % sont analysées par les PSP et des interventions pharmaceutiques (IP) sont faites pour 17,0 % d’elles. Du côté hospitalier, les FB ISP sont transmises au service d’accueil dans 81,1 % des cas mais pas les IP (82,8 % des PUI ne les transmettent jamais). Concernant le personnel disponible, seules trois PUI comptent un interne en pharmacie en plus du pharmacien. La plupart des PUI (98,2 %) ont une gestion de stock informatisée cependant les analyses pharmaceutiques sont majoritairement sous format papier (56,2 %) et aucune PUI n’a accès au dossier pharmaceutique des patients.</p></div><div><h3>Discussion - Conclusion</h3><p>La pharmacie clinique dans les SIS semble à première vue compliquée du fait de l’intégration insuffisante des PSP dans les activités, du manque d’informatisation des pratiques ainsi que du nombre limité de personnels (notamment d’internes en pharmacie). Cependant, malgré ce manque de moyens matériels et humains, les PSP sont dynamiques et conscients de la nécessité de développer la pharmacie clinique dans leur structure. 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La pharmacie clinique en pré-hospitalier : mythe ou réalité ?
Contexte
L’organisation d’une pharmacie à usage intérieur (PUI) dans un service d’incendie et de secours (SIS) n’est pas comparable à celle d’une PUI de centre hospitalier (CH), pourtant les dernières réglementations exigent une sécurisation de la prise en charge médicamenteuse et vont généraliser, via les actes de soins d’urgences autorisés aux sapeurs-pompiers (SP), l’utilisation des produits de santé en intervention. La pharmacie clinique, mission obligatoire des PUI, va alors devenir une activité essentielle du pharmacien exerçant en SIS.
Objectifs
Faire un état des lieux des pratiques de pharmacie clinique au sein des SIS français.
Méthode
Un questionnaire SurveyMonkey® a été rédigé par plusieurs pharmaciens-pompiers (PSP) puis transmis aux PUI de SIS français via Google Groupes® (desservant 94 % des départements). Les 44 items (QCM et échelles de cotation) portaient sur la rédaction des protocoles infirmiers de soins d’urgence (PISU), le mode de fonctionnement des SP et des infirmiers sapeurs-pompiers (ISP) lors des interventions, les ressources humaines et matérielles disponibles ainsi que sur la collaboration entre les PUI de SIS et les CH. Après 45 jours et plusieurs relances, les réponses ont été analysées.
Résultats
Au total, 62 questionnaires ont été reçus, provenant de 49 départements différents (taux de réponse de 52,1 %). Concernant la rédaction des PISU, à peine 41,9 % des SIS intègrent obligatoirement le PSP. Après une intervention, 96,6 % des fiches bilan (FB) ISP et 65,5 % des FB secouriste parviennent aux PSP (dans un délai inférieur à six heures dans seulement un tiers des cas) et majoritairement sous format papier. Parmi les FB ISP, 69,0 % sont analysées par les PSP et des interventions pharmaceutiques (IP) sont faites pour 17,0 % d’elles. Du côté hospitalier, les FB ISP sont transmises au service d’accueil dans 81,1 % des cas mais pas les IP (82,8 % des PUI ne les transmettent jamais). Concernant le personnel disponible, seules trois PUI comptent un interne en pharmacie en plus du pharmacien. La plupart des PUI (98,2 %) ont une gestion de stock informatisée cependant les analyses pharmaceutiques sont majoritairement sous format papier (56,2 %) et aucune PUI n’a accès au dossier pharmaceutique des patients.
Discussion - Conclusion
La pharmacie clinique dans les SIS semble à première vue compliquée du fait de l’intégration insuffisante des PSP dans les activités, du manque d’informatisation des pratiques ainsi que du nombre limité de personnels (notamment d’internes en pharmacie). Cependant, malgré ce manque de moyens matériels et humains, les PSP sont dynamiques et conscients de la nécessité de développer la pharmacie clinique dans leur structure. La création d’un groupe de travail national sur la prise en charge pré-hospitalière semble nécessaire afin d’avoir une réflexion multidisciplinaire et de permettre une meilleure collaboration de l’ensemble de la chaîne de secours pré-hospitalière (SIS, SAMU, urgences).