Revenir travailler après un arrêt prolongé pour motif psychiatrique

La question du « retour au travail » porte en elle-même l’enjeu de questionner le travail réalisé par la personne ayant dû avoir recours à un arrêt prolongé pour un motif psychiatrique.

Ce travail de questionnement aura tout intérêt à être réalisé dans un cadre pluridisciplinaire et en y associant la personne, le collectif de travail (dans toutes ces dimensions : management direct, direction, RH…) et aura pour objectif d’identifier tant les impacts de la maladie sur le travail et son organisation que l’impact du travail et de son organisation sur la personne. Cette approche, éprouvée sur des questions autour du maintien ou retour en activité de personnes atteintes de maladies chroniques, cancers ainsi qu’en cas de consommation de substances psychoactives, peut être aisément utilisée dans le cadre de retour suite à des maladies psychiatriques dans la mesure où elle s’intéresse directement au travail et non à la maladie elle-même.

Il s’agit également questionner la variabilité qui est celle de la personne au regard des effets de son traitement ou de sa maladie, en complément des variabilité individuelle habituelles. Elle s’appuie en particulier sur les travaux menés au sein de L’ARACT Nouvelle-Aquitaine et des travaux menées au niveau national Anact sur MCE et cancer, travaux toujours en cours.

Il s’agit de mettre en avant une approche collective du retour au travail au-delà d’approches traditionnellement « individuelle » qui recherche la cohérence et la coordination des acteurs de différentes sphères : acteurs de la sphère santé (médecins, assistants sociaux, proches, associations) et ceux de la sphère professionnelle (DRH, IRP, encadrement, collègues, SPST) et la sphère institutionnelle (Agefiph, FIPHFH…).

Ce type d’approche doit s’inscrire dans un environnement professionnel présentant certaines conditions de réussite préalables : l’inscription de la démarche dans la politique et le projet de l’entreprise (on ne fait pas du « one shot » mais on s’équipe institutionnellement dans la durée), la mise en œuvre d’une démarche participative en interne mais en s’appuyant également sur des ressources externes mobilisables, la volonté de l’entreprise ou de la structure publique de donner de la souplesse à son organisation du travail par la connaissance des situations réelles de travail et la capacité à les faire évoluer au bénéfice des personnes et de leur retour – maintien en activité.