Évaluation des risques professionnels chez les travailleurs du secteur de la pêche artisanale à Douala

Introduction

La pêche artisanale constitue une des sources d’approvisionnement en protéines halieutiques dans la ville de Douala. Elle regroupe un ensemble de petits métiers dans une chaine de production qui part du fabricant de pirogue jusqu’à la braiseuse de poisson en passant par le réparateur des filets de pêche, le piroguier, les mareyeurs et les écailleurs. L’objectif de ce travail est d’identifier et d’étudier les risques pour la santé des travailleurs de cette chaine de production.

Méthodologie

Il s’agit d’une étude transversale descriptive dont la collecte des données par l’outil CAPI montée sur le logiciel CsPro 7.3 s’est déroulée du 26 au 31 décembre 2023 au débarcadère de Youpwé, à la plage de Bonasama et celle de la Dibamba. Par la suite les données ainsi récoltées ont été analysées à l’aide du logiciel SPSS 21 et Excel 2007.

Résultats

Au total 129 personnes tous de sexe masculin ont accepté de participer à notre étude dont : 62 pêcheurs (48,1 %), 35 constructeurs de pirogue (27,1 %) et/ou réparateur de filet et 32 d’écailleurs de poissons (24,8 %). Plus de 120 interrogées (93 %) se plaignent les troubles musculo squelettiques (TMS) dérivant du milieu et des conditions de travail et des outils de travail utilisés. Vingt et un travailleurs (17,5 %) n’utilise aucun EPI durant les activités, de nombreux cas d’accident de travail ont été enregistré au cours des 12 derniers mois dont 03 chutes dans la mer (8,6 %) un cas de noyade (2,9 %) ; aucun travailleur interrogé n’est affilié à la caisse de sécurité sociale, ni appartient à aucune corporation professionnelle.

Conclusion

Ce travail montre une forte prévalence des TMS (93,2 %) auprès de ces travailleurs informels du secteur de la pêche dans la ville de Douala. Les sièges les plus fréquents sont ceux du bas du dos (72,1 %) et du haut du dos (49,6 %). En termes de connaissances des risques professionnels, 17,5 %. On a un taux d’accident au cours des 12 derniers mois de 27,1 %, et aucun des travailleurs interrogés n’est couvert par la sécurité sociale, ni affilié à quelconque organisation syndicale de leur secteur d’activité.