{"title":"医院毒理学中的长春酮中毒:量化的重要性","authors":"Théo Willeman","doi":"10.1016/j.toxac.2024.03.009","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Les intoxications aux nouveaux produits de synthèse (NPS) sont parfois sévères et peuvent conduire au décès. Alors que la pharmacologie des produits stupéfiants traditionnels est bien décrite, celle de certains NPS reste à préciser. L’objectif de ce travail est de présenter deux méthodes de dosages appliquées à des cas de toxicologie hospitalière : des monointoxications itératives à l’α-pyrrolidinohexanophenone (α-PHP) et un suivi de décroissance d’une polyintoxication sévère impliquant cocaïne, 2-fluorodéschlorokétamine (2-FDCK), 3-méthylmethcathinone (3-MMC) et clonazolam.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Pour le premier cas, nous avons développé et validé une méthode HPLC-MS/MS spécifique pour la quantification de l’α-PHP dans le plasma et l’urine. L’analyse quantitative a été réalisée en MRM sur un spectromètre de masse 3200QTRAP (ABSciex®). Les échantillons ont été extraits avec un protocole de déprotéinisation à l’acétonitrile glacial. Les transitions MRM utilisées étaient les suivantes : l’α-PHP (246,2<!--> <!-->><!--> <!-->91,2, 246,2<!--> <!-->><!--> <!-->140,2) et MDPV-d8 (284,3<!--> <!-->><!--> <!-->149,1).</p><p>Pour le deuxième cas, les échantillons de plasma et d’urine ont été soumis à des criblages toxicologiques (UHPLC-MS/MS et GC-MS). La GC-MS a été utilisée pour identifier l’isomère de la 3-MMC. La 2F-DCK, la 3-MMC et le clonazolam ont été quantifiés avec une méthode spécifique en UHPLC-MS/MS sur un spectromètre de masse Xevo® TQ-XS (Waters). La préparation des échantillons reposait sur une extraction SPE sur plaque Ostro® (Waters). Les transitions MRM utilisées étaient les suivantes : 3-MMC (178<!--> <!-->><!--> <!-->91 ; 178<!--> <!-->><!--> <!-->145), 2-FDCK (222<!--> <!-->><!--> <!-->109 ; 222<!--> <!-->><!--> <!-->153), clonazolam (354<!--> <!-->><!--> <!-->280 ; 354<!--> <!-->><!--> <!-->308), diazepam-d5 (290<!--> <!-->><!--> <!-->154), ketamine-d4 (242<!--> <!-->><!--> <!-->129), MDA-d5 (199<!--> <!-->><!--> <!-->155).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Concernant le premier dossier, sur 5 mois, huit intoxications récurrentes à l’α-PHP chez un homme de 36 ans ont été documentées. La dose ingérée rapportée variait entre 3,5 et 10 grammes d’α-PHP. Les concentrations plasmatiques d’α-PHP variaient de 15 à 364<!--> <!-->ng/mL et de 8500 à 20 100<!--> <!-->ng/mL dans l’urine. Il a été observé des troubles neurologiques sévères (hallucinations, agitation et agressivité) avec une concentration plasmatique d’α-PHP supérieure à 200<!--> <!-->ng/mL.</p><p>Concernant le second dossier, les différents screenings toxicologiques ont identifié de la cocaïne et ses métabolites et plusieurs NPS : 2F-DCK, 3-MMC et clonazolam. À 2<!--> <!-->heures de l’ACR, les concentrations plasmatiques étaient les suivantes : 2-FDCK (188<!--> <!-->ng/mL), 3-MMC (22<!--> <!-->ng/mL), clonazolam (17<!--> <!-->ng/mL), cocaïne (440<!--> <!-->ng/mL), ecgonine méthyl ester (1384<!--> <!-->ng/mL) et benzoylecgonine (2175<!--> <!-->ng/mL). Les concentrations urinaires étaient de 1187<!--> <!-->ng/mL, 1145<!--> <!-->ng/mL et 11<!--> <!-->ng/mL pour le 2-FDCK, la 3-MMC et le clonazolam, respectivement. La 3-MMC était détectable pendant 55,6 heures et la 2-FDCK et le clonazolam pendant 33,8 heures au seuil de 0,1<!--> <!-->ng/mL dans le plasma. Les demi-vies d’élimination calculées étaient de 3,9 heures la 2-FDCK, de 5,1 heures pour le clonazolam et de 6,6 heures pour la 3-MMC.</p></div><div><h3>Discussion/Conclusion</h3><p>Les cas d’intoxications hospitalières aux cathinones sont l’occasion de documenter par des dosages sanguins ces dossiers rares. Dans le premier cas, nous avons pu décrire huit monointoxications à l’α-PHP et suggérer une potentielle tolérance ainsi qu’un lien potentiel entre la concentration plasmatique et la toxicité de l’α-PHP, qui doivent être confirmés par des études plus larges. Dans le deuxième cas, nous avons pu décrire des demi-vies d’élimination chez l’homme pour la 3-MMC, mais également pour la 2-FDCK et le clonazolam. Ces données analytiques pourraient améliorer l’interprétation des résultats toxicologiques dans des cas médico-légaux ou cliniques impliquant ces NPS.</p></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 2","pages":"Pages S11-S12"},"PeriodicalIF":1.8000,"publicationDate":"2024-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Intoxications aux cathinones en toxicologie hospitalière : de l’importance des quantifications\",\"authors\":\"Théo Willeman\",\"doi\":\"10.1016/j.toxac.2024.03.009\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><h3>Objectif</h3><p>Les intoxications aux nouveaux produits de synthèse (NPS) sont parfois sévères et peuvent conduire au décès. Alors que la pharmacologie des produits stupéfiants traditionnels est bien décrite, celle de certains NPS reste à préciser. L’objectif de ce travail est de présenter deux méthodes de dosages appliquées à des cas de toxicologie hospitalière : des monointoxications itératives à l’α-pyrrolidinohexanophenone (α-PHP) et un suivi de décroissance d’une polyintoxication sévère impliquant cocaïne, 2-fluorodéschlorokétamine (2-FDCK), 3-méthylmethcathinone (3-MMC) et clonazolam.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Pour le premier cas, nous avons développé et validé une méthode HPLC-MS/MS spécifique pour la quantification de l’α-PHP dans le plasma et l’urine. L’analyse quantitative a été réalisée en MRM sur un spectromètre de masse 3200QTRAP (ABSciex®). Les échantillons ont été extraits avec un protocole de déprotéinisation à l’acétonitrile glacial. Les transitions MRM utilisées étaient les suivantes : l’α-PHP (246,2<!--> <!-->><!--> <!-->91,2, 246,2<!--> <!-->><!--> <!-->140,2) et MDPV-d8 (284,3<!--> <!-->><!--> <!-->149,1).</p><p>Pour le deuxième cas, les échantillons de plasma et d’urine ont été soumis à des criblages toxicologiques (UHPLC-MS/MS et GC-MS). La GC-MS a été utilisée pour identifier l’isomère de la 3-MMC. La 2F-DCK, la 3-MMC et le clonazolam ont été quantifiés avec une méthode spécifique en UHPLC-MS/MS sur un spectromètre de masse Xevo® TQ-XS (Waters). La préparation des échantillons reposait sur une extraction SPE sur plaque Ostro® (Waters). Les transitions MRM utilisées étaient les suivantes : 3-MMC (178<!--> <!-->><!--> <!-->91 ; 178<!--> <!-->><!--> <!-->145), 2-FDCK (222<!--> <!-->><!--> <!-->109 ; 222<!--> <!-->><!--> <!-->153), clonazolam (354<!--> <!-->><!--> <!-->280 ; 354<!--> <!-->><!--> <!-->308), diazepam-d5 (290<!--> <!-->><!--> <!-->154), ketamine-d4 (242<!--> <!-->><!--> <!-->129), MDA-d5 (199<!--> <!-->><!--> <!-->155).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Concernant le premier dossier, sur 5 mois, huit intoxications récurrentes à l’α-PHP chez un homme de 36 ans ont été documentées. La dose ingérée rapportée variait entre 3,5 et 10 grammes d’α-PHP. Les concentrations plasmatiques d’α-PHP variaient de 15 à 364<!--> <!-->ng/mL et de 8500 à 20 100<!--> <!-->ng/mL dans l’urine. Il a été observé des troubles neurologiques sévères (hallucinations, agitation et agressivité) avec une concentration plasmatique d’α-PHP supérieure à 200<!--> <!-->ng/mL.</p><p>Concernant le second dossier, les différents screenings toxicologiques ont identifié de la cocaïne et ses métabolites et plusieurs NPS : 2F-DCK, 3-MMC et clonazolam. À 2<!--> <!-->heures de l’ACR, les concentrations plasmatiques étaient les suivantes : 2-FDCK (188<!--> <!-->ng/mL), 3-MMC (22<!--> <!-->ng/mL), clonazolam (17<!--> <!-->ng/mL), cocaïne (440<!--> <!-->ng/mL), ecgonine méthyl ester (1384<!--> <!-->ng/mL) et benzoylecgonine (2175<!--> <!-->ng/mL). Les concentrations urinaires étaient de 1187<!--> <!-->ng/mL, 1145<!--> <!-->ng/mL et 11<!--> <!-->ng/mL pour le 2-FDCK, la 3-MMC et le clonazolam, respectivement. La 3-MMC était détectable pendant 55,6 heures et la 2-FDCK et le clonazolam pendant 33,8 heures au seuil de 0,1<!--> <!-->ng/mL dans le plasma. Les demi-vies d’élimination calculées étaient de 3,9 heures la 2-FDCK, de 5,1 heures pour le clonazolam et de 6,6 heures pour la 3-MMC.</p></div><div><h3>Discussion/Conclusion</h3><p>Les cas d’intoxications hospitalières aux cathinones sont l’occasion de documenter par des dosages sanguins ces dossiers rares. Dans le premier cas, nous avons pu décrire huit monointoxications à l’α-PHP et suggérer une potentielle tolérance ainsi qu’un lien potentiel entre la concentration plasmatique et la toxicité de l’α-PHP, qui doivent être confirmés par des études plus larges. Dans le deuxième cas, nous avons pu décrire des demi-vies d’élimination chez l’homme pour la 3-MMC, mais également pour la 2-FDCK et le clonazolam. 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Intoxications aux cathinones en toxicologie hospitalière : de l’importance des quantifications
Objectif
Les intoxications aux nouveaux produits de synthèse (NPS) sont parfois sévères et peuvent conduire au décès. Alors que la pharmacologie des produits stupéfiants traditionnels est bien décrite, celle de certains NPS reste à préciser. L’objectif de ce travail est de présenter deux méthodes de dosages appliquées à des cas de toxicologie hospitalière : des monointoxications itératives à l’α-pyrrolidinohexanophenone (α-PHP) et un suivi de décroissance d’une polyintoxication sévère impliquant cocaïne, 2-fluorodéschlorokétamine (2-FDCK), 3-méthylmethcathinone (3-MMC) et clonazolam.
Méthodes
Pour le premier cas, nous avons développé et validé une méthode HPLC-MS/MS spécifique pour la quantification de l’α-PHP dans le plasma et l’urine. L’analyse quantitative a été réalisée en MRM sur un spectromètre de masse 3200QTRAP (ABSciex®). Les échantillons ont été extraits avec un protocole de déprotéinisation à l’acétonitrile glacial. Les transitions MRM utilisées étaient les suivantes : l’α-PHP (246,2 > 91,2, 246,2 > 140,2) et MDPV-d8 (284,3 > 149,1).
Pour le deuxième cas, les échantillons de plasma et d’urine ont été soumis à des criblages toxicologiques (UHPLC-MS/MS et GC-MS). La GC-MS a été utilisée pour identifier l’isomère de la 3-MMC. La 2F-DCK, la 3-MMC et le clonazolam ont été quantifiés avec une méthode spécifique en UHPLC-MS/MS sur un spectromètre de masse Xevo® TQ-XS (Waters). La préparation des échantillons reposait sur une extraction SPE sur plaque Ostro® (Waters). Les transitions MRM utilisées étaient les suivantes : 3-MMC (178 > 91 ; 178 > 145), 2-FDCK (222 > 109 ; 222 > 153), clonazolam (354 > 280 ; 354 > 308), diazepam-d5 (290 > 154), ketamine-d4 (242 > 129), MDA-d5 (199 > 155).
Résultats
Concernant le premier dossier, sur 5 mois, huit intoxications récurrentes à l’α-PHP chez un homme de 36 ans ont été documentées. La dose ingérée rapportée variait entre 3,5 et 10 grammes d’α-PHP. Les concentrations plasmatiques d’α-PHP variaient de 15 à 364 ng/mL et de 8500 à 20 100 ng/mL dans l’urine. Il a été observé des troubles neurologiques sévères (hallucinations, agitation et agressivité) avec une concentration plasmatique d’α-PHP supérieure à 200 ng/mL.
Concernant le second dossier, les différents screenings toxicologiques ont identifié de la cocaïne et ses métabolites et plusieurs NPS : 2F-DCK, 3-MMC et clonazolam. À 2 heures de l’ACR, les concentrations plasmatiques étaient les suivantes : 2-FDCK (188 ng/mL), 3-MMC (22 ng/mL), clonazolam (17 ng/mL), cocaïne (440 ng/mL), ecgonine méthyl ester (1384 ng/mL) et benzoylecgonine (2175 ng/mL). Les concentrations urinaires étaient de 1187 ng/mL, 1145 ng/mL et 11 ng/mL pour le 2-FDCK, la 3-MMC et le clonazolam, respectivement. La 3-MMC était détectable pendant 55,6 heures et la 2-FDCK et le clonazolam pendant 33,8 heures au seuil de 0,1 ng/mL dans le plasma. Les demi-vies d’élimination calculées étaient de 3,9 heures la 2-FDCK, de 5,1 heures pour le clonazolam et de 6,6 heures pour la 3-MMC.
Discussion/Conclusion
Les cas d’intoxications hospitalières aux cathinones sont l’occasion de documenter par des dosages sanguins ces dossiers rares. Dans le premier cas, nous avons pu décrire huit monointoxications à l’α-PHP et suggérer une potentielle tolérance ainsi qu’un lien potentiel entre la concentration plasmatique et la toxicité de l’α-PHP, qui doivent être confirmés par des études plus larges. Dans le deuxième cas, nous avons pu décrire des demi-vies d’élimination chez l’homme pour la 3-MMC, mais également pour la 2-FDCK et le clonazolam. Ces données analytiques pourraient améliorer l’interprétation des résultats toxicologiques dans des cas médico-légaux ou cliniques impliquant ces NPS.