{"title":"确定尸检样本中 GHB 尿液筛查试验的检测阈值","authors":"Marc Augsburger , Laure Foit , Aurélien Thomas","doi":"10.1016/j.toxac.2024.03.084","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectifs</h3><p>Du fait d’une relative faible marge thérapeutique, le GHB représente un risque d’intoxication ou de décès important, en particulier dans des situations de chemsex ou de soumission chimique. Afin de pouvoir dépister rapidement la consommation de GHB dans l’urine, des tests enzymatiques de dépistage rapide sont disponibles pour les échantillons prélevés chez des personnes vivantes. Comme la concentration de GHB peut augmenter après le décès, les valeurs des concentrations pour l’interprétation des résultats ou pour des seuils de détection pour des tests de dépistage doivent être adaptées pour les cas post-mortem, par rapport aux cas de personnes vivantes. L’objectif de ce travail est de déterminer un seuil de détection pour un test de dépistage urinaire du GHB pour des échantillons post-mortem.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Les échantillons de sang périphérique post-mortem, prélevés sur tube fluorure-EDTA (S-Monovette®, Sarstedt, Allemagne), et d’urine post-mortem, prélevés sur tube sec (Monovette®, Sarstedt, Allemagne), de 79 cas d’autopsie documentés ont été analysés. Une analyse quantitative du GHB par CPG-SM (5973 ou 5977, Agilent, Etats-Unis) a été effectuée pour les échantillons de sang et d’urine (limite de détection : 0,5<!--> <!-->mg/L, limite inférieure de quantification : 1<!--> <!-->mg/L), et un test de dépistage du GHB (GHB Enzymatic Assay, Bühlmann, Suisse) a été réalisé sur les échantillons d’urine à l’aide d’un automate (AU480, Beckman Coulter, États-Unis). La sensibilité (SE), la spécificité (SP), la valeur prédictive positive (VPP), et la valeur prédictive négative (VPN) ont été optimisées par comparaison avec les résultats des analyses obtenus par CPG-SM dans l’urine et le sang.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Parmi les cas inclus dans l’étude, 6 cas concernent des décès ayant comme cause une intoxication impliquant une prise de GHB. Dans ces cas, les concentrations sanguines et urinaires se situaient toutes au-dessus de 50<!--> <!-->mg/L (sang : 59–890<!--> <!-->mg/L ; urine : 130–10 000<!--> <!-->mg/L), alors que pour les 73 autres cas, dont la cause de décès et la documentation permet d’exclure raisonnablement la prise de GHB avant le décès, les concentrations sanguines et urinaires se situaient toutes au-dessous de 50<!--> <!-->mg/L (sang : 0–28<!--> <!-->mg/L ; urine : 0–37<!--> <!-->mg/L). En appliquant le seuil de 15<!--> <!-->mg équivalents GHB/L, utilisé pour les échantillons provenant de personnes vivantes, aux échantillons post-mortem, la SE, la SP, la VPP et la VPN du test sont respectivement de 100, 63, 18, et 100 %. Ce seuil impliquant trop de cas de type « faux positif » (27 cas sur 33), un meilleur seuil a été recherché, afin de minimiser les résultats « faux positif ». Pour un seuil de 230<!--> <!-->mg équivalents GHB/L (valeur limite supérieure de la linéarité du test de dépistage), on obtient les valeurs de 83, 96, 63 et 99 %, respectivement, ce qui est nettement plus acceptable, car le nombre de cas « faux positif » est de 2 sur 8. En revanche, on observe à ce seuil 1 cas de type « faux négatif ». À partir d’une valeur de 500<!--> <!-->mg équivalents GHB/L, on observe une SP de 100 %, avec une SE de 83 %, alors que jusqu’à une valeur de 100<!--> <!-->mg équivalents GHB/L, on observe une SE de 100 %, avec une SP inférieure à 82 %.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>La valeur optimale pour le seuil de détection pour un test de dépistage urinaire du GHB pour des échantillons post-mortem se situe entre 100 et 500<!--> <!-->mg équivalents GHB/L, selon qu’on privilégie la sensibilité ou la spécificité. Une valeur de 230<!--> <!-->mg équivalents GHB/L constitue un compromis acceptable pour une application systématique du test dans la routine des cas post-mortem.</p></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 2","pages":"Page S55"},"PeriodicalIF":1.8000,"publicationDate":"2024-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Détermination d’un seuil de détection pour un test de dépistage urinaire du GHB pour des échantillons post-mortem\",\"authors\":\"Marc Augsburger , Laure Foit , Aurélien Thomas\",\"doi\":\"10.1016/j.toxac.2024.03.084\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><h3>Objectifs</h3><p>Du fait d’une relative faible marge thérapeutique, le GHB représente un risque d’intoxication ou de décès important, en particulier dans des situations de chemsex ou de soumission chimique. 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Une analyse quantitative du GHB par CPG-SM (5973 ou 5977, Agilent, Etats-Unis) a été effectuée pour les échantillons de sang et d’urine (limite de détection : 0,5<!--> <!-->mg/L, limite inférieure de quantification : 1<!--> <!-->mg/L), et un test de dépistage du GHB (GHB Enzymatic Assay, Bühlmann, Suisse) a été réalisé sur les échantillons d’urine à l’aide d’un automate (AU480, Beckman Coulter, États-Unis). La sensibilité (SE), la spécificité (SP), la valeur prédictive positive (VPP), et la valeur prédictive négative (VPN) ont été optimisées par comparaison avec les résultats des analyses obtenus par CPG-SM dans l’urine et le sang.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Parmi les cas inclus dans l’étude, 6 cas concernent des décès ayant comme cause une intoxication impliquant une prise de GHB. Dans ces cas, les concentrations sanguines et urinaires se situaient toutes au-dessus de 50<!--> <!-->mg/L (sang : 59–890<!--> <!-->mg/L ; urine : 130–10 000<!--> <!-->mg/L), alors que pour les 73 autres cas, dont la cause de décès et la documentation permet d’exclure raisonnablement la prise de GHB avant le décès, les concentrations sanguines et urinaires se situaient toutes au-dessous de 50<!--> <!-->mg/L (sang : 0–28<!--> <!-->mg/L ; urine : 0–37<!--> <!-->mg/L). En appliquant le seuil de 15<!--> <!-->mg équivalents GHB/L, utilisé pour les échantillons provenant de personnes vivantes, aux échantillons post-mortem, la SE, la SP, la VPP et la VPN du test sont respectivement de 100, 63, 18, et 100 %. Ce seuil impliquant trop de cas de type « faux positif » (27 cas sur 33), un meilleur seuil a été recherché, afin de minimiser les résultats « faux positif ». 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Détermination d’un seuil de détection pour un test de dépistage urinaire du GHB pour des échantillons post-mortem
Objectifs
Du fait d’une relative faible marge thérapeutique, le GHB représente un risque d’intoxication ou de décès important, en particulier dans des situations de chemsex ou de soumission chimique. Afin de pouvoir dépister rapidement la consommation de GHB dans l’urine, des tests enzymatiques de dépistage rapide sont disponibles pour les échantillons prélevés chez des personnes vivantes. Comme la concentration de GHB peut augmenter après le décès, les valeurs des concentrations pour l’interprétation des résultats ou pour des seuils de détection pour des tests de dépistage doivent être adaptées pour les cas post-mortem, par rapport aux cas de personnes vivantes. L’objectif de ce travail est de déterminer un seuil de détection pour un test de dépistage urinaire du GHB pour des échantillons post-mortem.
Méthode
Les échantillons de sang périphérique post-mortem, prélevés sur tube fluorure-EDTA (S-Monovette®, Sarstedt, Allemagne), et d’urine post-mortem, prélevés sur tube sec (Monovette®, Sarstedt, Allemagne), de 79 cas d’autopsie documentés ont été analysés. Une analyse quantitative du GHB par CPG-SM (5973 ou 5977, Agilent, Etats-Unis) a été effectuée pour les échantillons de sang et d’urine (limite de détection : 0,5 mg/L, limite inférieure de quantification : 1 mg/L), et un test de dépistage du GHB (GHB Enzymatic Assay, Bühlmann, Suisse) a été réalisé sur les échantillons d’urine à l’aide d’un automate (AU480, Beckman Coulter, États-Unis). La sensibilité (SE), la spécificité (SP), la valeur prédictive positive (VPP), et la valeur prédictive négative (VPN) ont été optimisées par comparaison avec les résultats des analyses obtenus par CPG-SM dans l’urine et le sang.
Résultats
Parmi les cas inclus dans l’étude, 6 cas concernent des décès ayant comme cause une intoxication impliquant une prise de GHB. Dans ces cas, les concentrations sanguines et urinaires se situaient toutes au-dessus de 50 mg/L (sang : 59–890 mg/L ; urine : 130–10 000 mg/L), alors que pour les 73 autres cas, dont la cause de décès et la documentation permet d’exclure raisonnablement la prise de GHB avant le décès, les concentrations sanguines et urinaires se situaient toutes au-dessous de 50 mg/L (sang : 0–28 mg/L ; urine : 0–37 mg/L). En appliquant le seuil de 15 mg équivalents GHB/L, utilisé pour les échantillons provenant de personnes vivantes, aux échantillons post-mortem, la SE, la SP, la VPP et la VPN du test sont respectivement de 100, 63, 18, et 100 %. Ce seuil impliquant trop de cas de type « faux positif » (27 cas sur 33), un meilleur seuil a été recherché, afin de minimiser les résultats « faux positif ». Pour un seuil de 230 mg équivalents GHB/L (valeur limite supérieure de la linéarité du test de dépistage), on obtient les valeurs de 83, 96, 63 et 99 %, respectivement, ce qui est nettement plus acceptable, car le nombre de cas « faux positif » est de 2 sur 8. En revanche, on observe à ce seuil 1 cas de type « faux négatif ». À partir d’une valeur de 500 mg équivalents GHB/L, on observe une SP de 100 %, avec une SE de 83 %, alors que jusqu’à une valeur de 100 mg équivalents GHB/L, on observe une SE de 100 %, avec une SP inférieure à 82 %.
Conclusion
La valeur optimale pour le seuil de détection pour un test de dépistage urinaire du GHB pour des échantillons post-mortem se situe entre 100 et 500 mg équivalents GHB/L, selon qu’on privilégie la sensibilité ou la spécificité. Une valeur de 230 mg équivalents GHB/L constitue un compromis acceptable pour une application systématique du test dans la routine des cas post-mortem.