Marie-Nöelle Vacheron , Véronique Tessier , Coralie Chiesa-Dubruille , Catherine Deneux-Tharaux , Comité National d’Experts sur la Mortalité Maternelle
{"title":"2016-2018年法国因自杀和其他精神原因导致的孕产妇死亡率","authors":"Marie-Nöelle Vacheron , Véronique Tessier , Coralie Chiesa-Dubruille , Catherine Deneux-Tharaux , Comité National d’Experts sur la Mortalité Maternelle","doi":"10.1016/j.anrea.2024.03.007","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>Le présent rapport portant sur la période 2016–2018, confirme que les causes psychiatriques (largement dominées par les suicides) constituent la première cause de mortalité maternelle considérée jusqu’à 1 an après l’accouchement, constat déjà fait lors du précédent rapport 2013–2015. Ainsi 47 morts de cause psychiatrique dont 45 suicides maternels sont survenus en 3<!--> <!-->ans, soit un ratio de mortalité maternelle (RMM) de 2,1 pour 100 000 naissances vivantes (NV) (IC95 % 1,4–2,6). Le délai médian de survenue des suicides est de 138<!--> <!-->jours post-partum. Ce groupe représente 17,3 % (16,5 % pour les suicides) de l’ensemble des morts maternelles pour la période. Le suicide maternel est lié à une interaction de plusieurs facteurs de risque, parmi lesquels les antécédents de troubles psychiatriques personnels et familiaux non toujours connus de l’équipe obstétricale (53 % des femmes), les disparités socio-économiques (29 % présentent une vulnérabilité sociale, et 14 % des violences conjugales), les événements stressants, et l’accès insuffisant aux services de soins de santé. Les causes psychiatriques figurent parmi celles où la proportion de soins non optimaux et celle de décès évitables soit 79 % des cas, sont les plus élevées. L’analyse des parcours de l’ensemble des femmes décédées en France de cause psychiatrique dans un contexte de grossesse fait apparaître plusieurs éléments récurrents témoignant d’une amélioration nécessaire, tant sur le plan de la qualité et de l’organisation des soins que de l’interaction des femmes avec le système de soins. Le dépistage d’antécédents de troubles psychiques et les pathologies psychiatriques en cours, doit être réalisé de façon systématique à toutes les étapes de la grossesse et du post-partum par tous les intervenants, avec la communication avec les futurs parents sur le risque non négligeable de dépression périnatale. Enfin, Il est important de développer une réponse adaptée et graduée sur le territoire en fonction des ressources, de renforcer les collaborations ville-hôpital, et la formation de tous les acteurs.</p></div><div><p>This report, covering the period 2016–2018, confirms that psychiatric causes (largely dominated by suicides) are the leading cause of maternal mortality up to 1 year after childbirth, a finding already made in the previous 2013–2015 report. There were 47 deaths from psychiatric causes in 3 years, including 45 maternal suicides, giving a maternal mortality ratio (MMR) of 2.1 per 100,000 live births (NV) (IC95% 1.4–2.6). The median time to suicide was 138 days post-partum. This group represents 17.3% (16.5% for suicides) of all maternal deaths for the period. Maternal suicide is linked to an interaction of several risk factors, including a history of personal and family psychiatric disorders not always known to the obstetric team (53% of women), socio-economic disparities (29% present social vulnerability, and 14% domestic violence), stressful events, and inadequate access to healthcare services. Psychiatric causes are among those in which the proportion of sub-optimal care and preventable deaths, i.e. 79% of cases, are the highest. An analysis of all the women who died in France of psychiatric causes during pregnancy reveals a number of recurring elements that point to the need for improvement, both in terms of the quality and organization of care, and in terms of women's interaction with the healthcare system. Screening for a history of psychiatric disorders and ongoing psychiatric pathologies must be carried out systematically at all stages of pregnancy and post-partum by all those involved, with communication with future parents on the not inconsiderable risk of perinatal depression. Finally, it is important to develop an adapted and graduated response across the country, according to resources, and to strengthen city-hospital collaboration and training for all those involved.</p></div>","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 3","pages":"Pages 222-234"},"PeriodicalIF":0.2000,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Mortalité maternelle par suicide et autres causes psychiatriques en France 2016–2018\",\"authors\":\"Marie-Nöelle Vacheron , Véronique Tessier , Coralie Chiesa-Dubruille , Catherine Deneux-Tharaux , Comité National d’Experts sur la Mortalité Maternelle\",\"doi\":\"10.1016/j.anrea.2024.03.007\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><p>Le présent rapport portant sur la période 2016–2018, confirme que les causes psychiatriques (largement dominées par les suicides) constituent la première cause de mortalité maternelle considérée jusqu’à 1 an après l’accouchement, constat déjà fait lors du précédent rapport 2013–2015. 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Mortalité maternelle par suicide et autres causes psychiatriques en France 2016–2018
Le présent rapport portant sur la période 2016–2018, confirme que les causes psychiatriques (largement dominées par les suicides) constituent la première cause de mortalité maternelle considérée jusqu’à 1 an après l’accouchement, constat déjà fait lors du précédent rapport 2013–2015. Ainsi 47 morts de cause psychiatrique dont 45 suicides maternels sont survenus en 3 ans, soit un ratio de mortalité maternelle (RMM) de 2,1 pour 100 000 naissances vivantes (NV) (IC95 % 1,4–2,6). Le délai médian de survenue des suicides est de 138 jours post-partum. Ce groupe représente 17,3 % (16,5 % pour les suicides) de l’ensemble des morts maternelles pour la période. Le suicide maternel est lié à une interaction de plusieurs facteurs de risque, parmi lesquels les antécédents de troubles psychiatriques personnels et familiaux non toujours connus de l’équipe obstétricale (53 % des femmes), les disparités socio-économiques (29 % présentent une vulnérabilité sociale, et 14 % des violences conjugales), les événements stressants, et l’accès insuffisant aux services de soins de santé. Les causes psychiatriques figurent parmi celles où la proportion de soins non optimaux et celle de décès évitables soit 79 % des cas, sont les plus élevées. L’analyse des parcours de l’ensemble des femmes décédées en France de cause psychiatrique dans un contexte de grossesse fait apparaître plusieurs éléments récurrents témoignant d’une amélioration nécessaire, tant sur le plan de la qualité et de l’organisation des soins que de l’interaction des femmes avec le système de soins. Le dépistage d’antécédents de troubles psychiques et les pathologies psychiatriques en cours, doit être réalisé de façon systématique à toutes les étapes de la grossesse et du post-partum par tous les intervenants, avec la communication avec les futurs parents sur le risque non négligeable de dépression périnatale. Enfin, Il est important de développer une réponse adaptée et graduée sur le territoire en fonction des ressources, de renforcer les collaborations ville-hôpital, et la formation de tous les acteurs.
This report, covering the period 2016–2018, confirms that psychiatric causes (largely dominated by suicides) are the leading cause of maternal mortality up to 1 year after childbirth, a finding already made in the previous 2013–2015 report. There were 47 deaths from psychiatric causes in 3 years, including 45 maternal suicides, giving a maternal mortality ratio (MMR) of 2.1 per 100,000 live births (NV) (IC95% 1.4–2.6). The median time to suicide was 138 days post-partum. This group represents 17.3% (16.5% for suicides) of all maternal deaths for the period. Maternal suicide is linked to an interaction of several risk factors, including a history of personal and family psychiatric disorders not always known to the obstetric team (53% of women), socio-economic disparities (29% present social vulnerability, and 14% domestic violence), stressful events, and inadequate access to healthcare services. Psychiatric causes are among those in which the proportion of sub-optimal care and preventable deaths, i.e. 79% of cases, are the highest. An analysis of all the women who died in France of psychiatric causes during pregnancy reveals a number of recurring elements that point to the need for improvement, both in terms of the quality and organization of care, and in terms of women's interaction with the healthcare system. Screening for a history of psychiatric disorders and ongoing psychiatric pathologies must be carried out systematically at all stages of pregnancy and post-partum by all those involved, with communication with future parents on the not inconsiderable risk of perinatal depression. Finally, it is important to develop an adapted and graduated response across the country, according to resources, and to strengthen city-hospital collaboration and training for all those involved.