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Genre grammatical et désignation des référents humains dans l’oral non planifié
Cet article s’intéresse à l’emploi des genres grammaticaux pour les noms référant à des humains dans un oral non planifié. Notre analyse repose sur l’observation de sept heures de parole à partir du Corpus de français parlé parisien (CFPP2000, Branca et al. , 2012) et du Corpus de français parlé à Bruxelles (CFPB, Dister et Labeau, 2017), soit 1616 noms. Sur la base de 5 catégories que nous avons distinguées, nous montrons la répartition des emplois au masculin et au féminin, et l’importance des catégories renvoyant potentiellement autant à un homme qu’à une femme : épicènes (n=353), collectifs renvoyant à des groupes mixtes (n=506), noms à genre fixe comme personne , mais qui peuvent renvoyer indifféremment à un homme ou à une femme (n=51). Nous examinons ensuite le fonctionnement du masculin, en distinguant les emplois spécifiques et les emplois neutralisants, pour les noms à alternance du morphème flexionnel (n=300), et pour les noms épicènes masculins (n=82). Pour ces catégories, au pluriel, les emplois neutralisés représentent les trois quarts des usages. La catégorie sexuée est donc fréquemment neutralisée, en particulier grâce aux épicènes et à l’emploi du masculin pluriel. L’observation qualitative des corpus montre cependant que les informations sur le sexe des référents peuvent être réintroduites au fil du discours, quand le besoin s’en fait sentir. Les locuteurs peuvent sans « trouble » passer d’un épicène masculin, conçu comme englobant les deux sexes, à un féminin pour évoquer une personne spécifique.
期刊介绍:
Revue scientifique internationale, Travaux de linguistique a comme domaine d"étude privilégié la langue française abordée par le biais de la recherche en linguistique générale. Elle a pour ambition d’assurer un quadruple rôle de recherche, de documentation, de critique et de communication qui la destine tout à la fois aux spécialistes, aux enseignants et à un public cultivé. Fondée par Guy De Boeck, la revue Travaux de linguistique est publiée avec le soutien du Ministère de la Communauté française de Belgique, du ministère de la Communauté flamande et de la Fondation universitaire.