Catherine Bertrand (Présidente de la SFMC) , Matthieu Langlois , Stéphane Travers , Benoît Vivien , Éric Lecarpentier
{"title":"了解敌对环境中照顾者的参与原则","authors":"Catherine Bertrand (Présidente de la SFMC) , Matthieu Langlois , Stéphane Travers , Benoît Vivien , Éric Lecarpentier","doi":"10.1016/j.pxur.2023.09.002","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>Depuis les années 1970, la France a instauré un système d’accès aux soins urgents homogène sur tout le territoire grâce à une réponse téléphonique médicale aux appels, l’envoi d’équipes de secours et de soins sur place et l’orientation des patients par la régulation médicale vers les services hospitaliers adaptés. L’objectif initial du système d’intervention d’urgence était, à l’image de la médecine de l’avant militaire, de réduire le nombre de décès potentiellement évitables dus à des traumatismes. Au fil des années, aux soins urgents conventionnels chirurgicaux et médicaux, se sont ajoutés des contextes de crises, d’incidents et d’attentats collectifs. Ils impactent les missions de soins et de secours, car ils sont étendus au monde civil avec des actes de violence intentionnels de plus en plus complexes. L’importance d’une manœuvre dynamique intégrant enjeux médicaux et tactiques fait l’objet de plans spécifiques enrichis par les retours d’expériences des équipes confrontées aux situations de crise. Les aspects sécuritaires ont modifié la tactique de prise en charge sur le terrain des blessés par les équipes soignantes, obligeant à innover et s’adapter. L’enjeu inter-services est d’éviter tout décès évitable par l’accès précoce aux victimes, la réalisation de gestes salvateurs immédiats et l’évacuation rapide des blessés les plus graves. Une parfaite coordination entre forces de sécurité intérieure (police, gendarmerie), équipes secouristes et équipes médicales permet de localiser les blessés puis de faire accéder les équipes de secours et/ou extraire les victimes vers un lieu de jonction. En France, la non-assistance à personne en danger est un délit sanctionné par le code pénal. La personne, qui n’intervient pas pour secourir une personne qui court un risque pour sa vie, peut être poursuivie devant un tribunal. L’objet de cet article est d’apporter un éclairage sur la façon dont le système français est organisé pour permettre aux soignants de poursuivre leur mission en milieu hostile.</p></div><div><p>Since the 1970s, France has had a uniform system of access to emergency care throughout the country, with medical calls answered by telephone, rescue and care teams dispatched to the scene, and patients directed by medical regulation to the appropriate hospital services. The initial aim of the emergency response system was to reduce the number of potentially avoidable deaths due to trauma, in the same way as military field medical care. Over the years, conventional surgical and medical emergency care have been supplemented by crisis situations, incidents and mass attacks. These have an impact on care and rescue missions, as they are extended to the civilian population with increasingly complex acts of intentional violence. The importance of a dynamic procedures integrating medical and tactical issues is the subject of specific plans enriched by feedback from teams confronted with crisis situations. Security aspects have altered the tactics used by medical teams to care for the wounded in the field, forcing them to innovate and adapt. The interservice challenge is to avoid any avoidable deaths through early access to victims, immediate life-saving measures and rapid evacuation of the most seriously injured. Perfect coordination between security forces (police, gendarmerie), first-aid teams and medical teams makes it possible to locate the injured, and then to get the rescue teams to access and/or extract the victims to a junction point. In France, failure to assist a person in danger is an offence punishable under the penal code. Anyone who fails to intervene to rescue a person whose life is at risk can be prosecuted in court. The aim of this article is to shed light on how the French system is organized to enable caregivers to pursue their mission in a hostile environment.</p></div>","PeriodicalId":100904,"journal":{"name":"Médecine de Catastrophe - Urgences Collectives","volume":"7 4","pages":"Pages 246-250"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Comprendre les principes d’engagement des soignants en milieu hostile\",\"authors\":\"Catherine Bertrand (Présidente de la SFMC) , Matthieu Langlois , Stéphane Travers , Benoît Vivien , Éric Lecarpentier\",\"doi\":\"10.1016/j.pxur.2023.09.002\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><p>Depuis les années 1970, la France a instauré un système d’accès aux soins urgents homogène sur tout le territoire grâce à une réponse téléphonique médicale aux appels, l’envoi d’équipes de secours et de soins sur place et l’orientation des patients par la régulation médicale vers les services hospitaliers adaptés. 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L’enjeu inter-services est d’éviter tout décès évitable par l’accès précoce aux victimes, la réalisation de gestes salvateurs immédiats et l’évacuation rapide des blessés les plus graves. Une parfaite coordination entre forces de sécurité intérieure (police, gendarmerie), équipes secouristes et équipes médicales permet de localiser les blessés puis de faire accéder les équipes de secours et/ou extraire les victimes vers un lieu de jonction. En France, la non-assistance à personne en danger est un délit sanctionné par le code pénal. La personne, qui n’intervient pas pour secourir une personne qui court un risque pour sa vie, peut être poursuivie devant un tribunal. L’objet de cet article est d’apporter un éclairage sur la façon dont le système français est organisé pour permettre aux soignants de poursuivre leur mission en milieu hostile.</p></div><div><p>Since the 1970s, France has had a uniform system of access to emergency care throughout the country, with medical calls answered by telephone, rescue and care teams dispatched to the scene, and patients directed by medical regulation to the appropriate hospital services. The initial aim of the emergency response system was to reduce the number of potentially avoidable deaths due to trauma, in the same way as military field medical care. Over the years, conventional surgical and medical emergency care have been supplemented by crisis situations, incidents and mass attacks. These have an impact on care and rescue missions, as they are extended to the civilian population with increasingly complex acts of intentional violence. The importance of a dynamic procedures integrating medical and tactical issues is the subject of specific plans enriched by feedback from teams confronted with crisis situations. Security aspects have altered the tactics used by medical teams to care for the wounded in the field, forcing them to innovate and adapt. The interservice challenge is to avoid any avoidable deaths through early access to victims, immediate life-saving measures and rapid evacuation of the most seriously injured. Perfect coordination between security forces (police, gendarmerie), first-aid teams and medical teams makes it possible to locate the injured, and then to get the rescue teams to access and/or extract the victims to a junction point. In France, failure to assist a person in danger is an offence punishable under the penal code. Anyone who fails to intervene to rescue a person whose life is at risk can be prosecuted in court. 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Comprendre les principes d’engagement des soignants en milieu hostile
Depuis les années 1970, la France a instauré un système d’accès aux soins urgents homogène sur tout le territoire grâce à une réponse téléphonique médicale aux appels, l’envoi d’équipes de secours et de soins sur place et l’orientation des patients par la régulation médicale vers les services hospitaliers adaptés. L’objectif initial du système d’intervention d’urgence était, à l’image de la médecine de l’avant militaire, de réduire le nombre de décès potentiellement évitables dus à des traumatismes. Au fil des années, aux soins urgents conventionnels chirurgicaux et médicaux, se sont ajoutés des contextes de crises, d’incidents et d’attentats collectifs. Ils impactent les missions de soins et de secours, car ils sont étendus au monde civil avec des actes de violence intentionnels de plus en plus complexes. L’importance d’une manœuvre dynamique intégrant enjeux médicaux et tactiques fait l’objet de plans spécifiques enrichis par les retours d’expériences des équipes confrontées aux situations de crise. Les aspects sécuritaires ont modifié la tactique de prise en charge sur le terrain des blessés par les équipes soignantes, obligeant à innover et s’adapter. L’enjeu inter-services est d’éviter tout décès évitable par l’accès précoce aux victimes, la réalisation de gestes salvateurs immédiats et l’évacuation rapide des blessés les plus graves. Une parfaite coordination entre forces de sécurité intérieure (police, gendarmerie), équipes secouristes et équipes médicales permet de localiser les blessés puis de faire accéder les équipes de secours et/ou extraire les victimes vers un lieu de jonction. En France, la non-assistance à personne en danger est un délit sanctionné par le code pénal. La personne, qui n’intervient pas pour secourir une personne qui court un risque pour sa vie, peut être poursuivie devant un tribunal. L’objet de cet article est d’apporter un éclairage sur la façon dont le système français est organisé pour permettre aux soignants de poursuivre leur mission en milieu hostile.
Since the 1970s, France has had a uniform system of access to emergency care throughout the country, with medical calls answered by telephone, rescue and care teams dispatched to the scene, and patients directed by medical regulation to the appropriate hospital services. The initial aim of the emergency response system was to reduce the number of potentially avoidable deaths due to trauma, in the same way as military field medical care. Over the years, conventional surgical and medical emergency care have been supplemented by crisis situations, incidents and mass attacks. These have an impact on care and rescue missions, as they are extended to the civilian population with increasingly complex acts of intentional violence. The importance of a dynamic procedures integrating medical and tactical issues is the subject of specific plans enriched by feedback from teams confronted with crisis situations. Security aspects have altered the tactics used by medical teams to care for the wounded in the field, forcing them to innovate and adapt. The interservice challenge is to avoid any avoidable deaths through early access to victims, immediate life-saving measures and rapid evacuation of the most seriously injured. Perfect coordination between security forces (police, gendarmerie), first-aid teams and medical teams makes it possible to locate the injured, and then to get the rescue teams to access and/or extract the victims to a junction point. In France, failure to assist a person in danger is an offence punishable under the penal code. Anyone who fails to intervene to rescue a person whose life is at risk can be prosecuted in court. The aim of this article is to shed light on how the French system is organized to enable caregivers to pursue their mission in a hostile environment.