Yann Moix 的《巴黎》(评论)

IF 0.1 4区 文学 0 LITERATURE, ROMANCE
Michèle Bacholle
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Des pellicules sur les épaulettes de sa veste élimée, l’aspirant écrivain, heideggérien admirateur de Gide et Péguy qui nie avoir du talent et soutient avoir du génie, pose un regard dédaigneux sur les salariés prenant le métro pour “une journée dégradante” (71), se livre à des réflexions sur l’importance du nom de l’écrivain car l’œuvre commence avec lui, “l’appellation étriquée bloque l’élévation céleste. Il y a des noms qui ouvrent vers et des noms qui referment sur” (93); Dostoïevski, Stendhal, Boris Vian fonctionnent, “Yann Moix [dont on prononce le x] fonctionnerait” (93), comme Chopin, même s’il faut distinguer le Chopin corporel du “‘Chopin’ […] giclements de la mer quand sa mousse grésille sur le rocher alentour du soir frais” (82). L’auteur nous invite-t-il à distinguer le Moix corporel du Moix écrivain qu’il est devenu malgré (ou grâce à) la barbarie de ses géniteurs, auteur Grasset dont cet opus a été couronné du Prix Transfuge? Ce mégalomane qui s’imagine Sollers ou BHL concilie dans Paris pensées quasi profondes, épisodes cocasses (le poème glissé à Le Clézio pour entrer dans un cocktail Gallimard avant de se carapater, mort de trouille) et rencontres malheureuses et plus ou moins stériles (tant est maladive sa timidité) avec diverses femmes, et ce, malgré l’assistance de Drach qui met à sa disposition son “stock” (145), des “miettes de [s]on cheptel” (169). Qui lit les propos que Moix fait tenir à Drach sur les femmes (évaluées sur leur “bandantitude”, 238) et comment celui-ci fabrique “de l’accommodation” (245, écraser un somnifère dans la boisson d’une femme pour qu’elle “se laisse baiser”), espère vraiment que “toute ressemblance avec des personnes ayant vécu” est une coïncidence. Reste que ce tome IV laisse le lecteur nauséeux tant il expose les femmes comme des “escalopes” (146) incapables d’activité autre que sexuelle—Moix cite moult écrivains du XXème siècle mais pas une seule femme, oubliées Yourcenar l’Académicienne, ou Duras, ou Sarraute—, tant son auteur se vautre dans l’apitoiement sur soi, tant son style est aussi indigeste que les frites et kebabs que son personnage consomme et tant l’abus de subjonctifs de l’imparfait mériterait une plainte auprès de l’Académie: “Que tous les amours contemporains de ma tristesse se tassassent, se mourussent, suffoquassent, se noyassent dans le chagrin” (53). Mais que Moix se tût! 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摘要

评论:巴黎Yann Moix michele Bacholle Moix, Yann。在巴黎。2022 Grasset)。en 978-2-246-82348-3。256页。在orleans、兰斯和凡尔登之后,Moix继续他的自我虚构之旅。这位25岁的叙述者完成了兵役,身无分文地来到了首都,但决心成为一名作家。在那里,他发现兰斯商学院的同学garabedian和一个变性人在一起,最后他注意到他的朋友似乎很好。与此同时,他正在写他的小说《天堂的喜悦》(Jubilations vers le ciel)(这是他在Gallimard和Grasset的作品),他的朋友Drach帮助他克服了对女性的恐惧(这种恐惧只能与他的痴迷相媲美)。最后一个小偷,可怜的女孩,可怜的卡莱特。上衣黏合的肩章上élimée、小费、heideggérien作家纪德的崇拜者和佩吉的否认天赋和天才的声称,造成一个轻蔑的目光就到地铁单日贬低为“工薪阶层”(71%),打着反思的重要性,因为作家作品,开始与他姓氏的名称,“狭隘的天体挡住升高。有打开的名字,也有关闭的名字”(93);陀思妥耶夫斯基、司汤达和鲍里斯·维安(Boris Vian)的作品,“扬·莫伊(Yann Moix,发音为x)会起作用”(93),就像肖邦一样,尽管我们必须区分身体上的肖邦和“在凉爽的夜晚,当泡沫在岩石上噼啪作响时,大海的喷水”(82)。作者是否邀请我们区分身体的Moix和作家的Moix,尽管(或多亏)他的祖先的野蛮,他成为了一个作家,他的作品获得了叛逃者奖?这种妄自尊大的想入非非Sollers BHL调和在巴黎或者准深层思想,搞笑片段(滑落到诗的作品以进入鸡尾酒Gallimard carapater下去之前,害怕死亡)和交友的不幸和不育或多或少的(都是病态的,他害羞)与不同的女人,尽管Drach给她提供的援助,他的“库存”(145),[s]人们的“面包屑”群(169)。床谁说过的话做月Drach举行关于妇女(按其“bandantitude”238),以及该如何制造“睫状肌”(245击垮一个安眠药的饮料,一个女人为了让她“吻”),真的希望任何与人的相似之处,“住”是巧合。仍然认为这四卷,让读者既恶心他列出了妇女作为“肉排”(146)以外的活动无法进行性—月引述政府支出。二十世纪的作家,但没有一个被遗忘的女人,尤瑟或Duras乌干达学术,还是grillet—作者,只要自己在床上的饭菜本身上,他的风格就像他的角色吃的炸薯条和烤肉串一样令人难以消化,他对不完美的虚拟语气的滥用值得向学院抱怨:“愿我悲伤的所有当代爱情都被谋杀、死亡、窒息、淹没在悲伤中”(53)。但是Moix应该是这样的![End Page 246] michele Bacholle east Connecticut State University, Willimantic版权所有©2023美国法语教师协会
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Paris par Yann Moix (review)
Reviewed by: Paris par Yann Moix Michèle Bacholle Moix, Yann. Paris. Grasset, 2022. ISBN 978-2-246-82348-3. Pp. 256. Après Orléans, Reims et Verdun, Moix poursuit son parcours autofictionnel. Le narrateur, vingt-cinq ans, a terminé son service militaire et arrive dans la capitale, sans le sou mais avec la ferme intention de devenir écrivain. Il y retrouve son comparse de l’École Supérieure de Commerce de Reims, Garabédian, mis en ménage avec un transsexuel et qui note à la fin que son ami semble aller presque bien. Entretemps, celui-ci a travaillé à son roman, Jubilations vers le ciel (qu’on le voit livrer chez Gallimard et Grasset) et s’est vu aider par son ami Drach dans sa peur des femmes (peur seulement commensurable à son obsession). Dernier larron et pauvre hère, le radin Caillette. Des pellicules sur les épaulettes de sa veste élimée, l’aspirant écrivain, heideggérien admirateur de Gide et Péguy qui nie avoir du talent et soutient avoir du génie, pose un regard dédaigneux sur les salariés prenant le métro pour “une journée dégradante” (71), se livre à des réflexions sur l’importance du nom de l’écrivain car l’œuvre commence avec lui, “l’appellation étriquée bloque l’élévation céleste. Il y a des noms qui ouvrent vers et des noms qui referment sur” (93); Dostoïevski, Stendhal, Boris Vian fonctionnent, “Yann Moix [dont on prononce le x] fonctionnerait” (93), comme Chopin, même s’il faut distinguer le Chopin corporel du “‘Chopin’ […] giclements de la mer quand sa mousse grésille sur le rocher alentour du soir frais” (82). L’auteur nous invite-t-il à distinguer le Moix corporel du Moix écrivain qu’il est devenu malgré (ou grâce à) la barbarie de ses géniteurs, auteur Grasset dont cet opus a été couronné du Prix Transfuge? Ce mégalomane qui s’imagine Sollers ou BHL concilie dans Paris pensées quasi profondes, épisodes cocasses (le poème glissé à Le Clézio pour entrer dans un cocktail Gallimard avant de se carapater, mort de trouille) et rencontres malheureuses et plus ou moins stériles (tant est maladive sa timidité) avec diverses femmes, et ce, malgré l’assistance de Drach qui met à sa disposition son “stock” (145), des “miettes de [s]on cheptel” (169). Qui lit les propos que Moix fait tenir à Drach sur les femmes (évaluées sur leur “bandantitude”, 238) et comment celui-ci fabrique “de l’accommodation” (245, écraser un somnifère dans la boisson d’une femme pour qu’elle “se laisse baiser”), espère vraiment que “toute ressemblance avec des personnes ayant vécu” est une coïncidence. Reste que ce tome IV laisse le lecteur nauséeux tant il expose les femmes comme des “escalopes” (146) incapables d’activité autre que sexuelle—Moix cite moult écrivains du XXème siècle mais pas une seule femme, oubliées Yourcenar l’Académicienne, ou Duras, ou Sarraute—, tant son auteur se vautre dans l’apitoiement sur soi, tant son style est aussi indigeste que les frites et kebabs que son personnage consomme et tant l’abus de subjonctifs de l’imparfait mériterait une plainte auprès de l’Académie: “Que tous les amours contemporains de ma tristesse se tassassent, se mourussent, suffoquassent, se noyassent dans le chagrin” (53). Mais que Moix se tût! [End Page 246] Michèle Bacholle Eastern Connecticut State University, Willimantic Copyright © 2023 American Association of Teachers of French
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FRENCH REVIEW
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期刊介绍: The French Review is the official journal of the American Association of Teachers of French and has the largest circulation of any scholarly journal of French studies in the world at about 10,300. The Review publishes articles and reviews in English and French on French and francophone literature, cinema, society and culture, linguistics, technology six times a year. The May issue is always a special issue devoted to topics like Paris, Martinique and Guadeloupe, Québec, Francophone cinema, Belgium, Francophonie in the United States, pedagogy, etc. Every issue includes a column by Colette Dio entitled “La Vie des mots,” an exploration of new developments in the French language.
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GB/T 7714-2015
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