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{"title":"帕特里斯-吉罗(Patrice Guirao)的《一无所有》(评论","authors":"Nathalie Degroult","doi":"10.1353/tfr.2023.a911347","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Reviewed by: Rien n’est perdu par Patrice Guirao Nathalie Degroult Guirao, Patrice. Rien n’est perdu. Au vent des îles, 2022. ISBN 978-2-36734-448-5. Pp. 282. Al Dorsey, le célèbre détective de Tahiti, est de retour pour de nouvelles aventures. Ce personnage atypique qui aime “la vie simple et tranquille” (45) doit gérer de nombreuses complications. Ce sont d’abord les problèmes familiaux qui l’accaparent lorsque sa mère, Mamie Gyani—femme “d’une indécrottable bienveillance. Toujours prête à tendre la main à qui le demande” (8)—le charge d’accueillir à l’aéroport un cousin qu’il ne connait pas. Inquiète pour son fils Benoît, la tante Jeanne-Marie-Hélène (Tudieu de la Valière) a sollicité l’aide de sa sœur depuis la métropole. Dès son arrivée à Tahiti, Benoît affirme son excentrisme vestimentaire en “bermuda jaune, chaussures à crampon, chaussettes à mi-mollet, chemisette de scout, bandana rouge et blanc” (12) et corporel avec “ses tatouages colorés façon décalco de cour de récré et sa rangée de fourchettes dressée sur son crâne rasé” (13). Cet “hurluberlu” (45), qui se serait mal comporté durant le vol, est arrêté à sa descente d’avion par le commissaire Sando, l’ami d’enfance d’Al connu pour son don-juanisme. Ensemble, ils vont mener des enquêtes criminelles pour répondre aux questions suivantes: qui a coupé l’oreille d’Alex Grenois, un motard retrouvé à moitié mort dans les toilettes? Comment interpeller Donga, ce fameux Malgache responsable d’un important trafic de stupéfiants? Où se trouve Chichinette, la fille mineure d’Hinavera (l’amie pilote d’Al) qui s’est amourachée du dealer Tony? Et enfin, comment aider Toti, ce vieux monsieur chinois qui s’est inventé une épouse décédée, victime d’une arnaque financière? C’est au volant de sa 4L bien-aimée baptisée “Choupette” qu’Al sillonne l’ile se retrouvant souvent dans des situations loufoques et hilarantes. Les personnages, eux, sont tous attachants: Mamie Gyani est une mère exigeante mais affectueuse qui appelle encore son fils “Doudou”; Lyao-ly, la femme manchote d’Al, leur fille Koala et leur chien Baldwin forment une belle famille. Pour le détective, le sel de la vie est de “passer du temps avec [sa] petite femme à regarder à deux le bonheur prendre ses aises à la maison” (45). C’est précisément l’humanisme de cet improbable enquêteur qui le rend si sympathique et unique. À travers son polar rempli d’humour, l’auteur nous fait également découvrir l’univers lointain et exotique de la Polynésie en incorporant un vocabulaire représentatif: “‘tiare’ (gardenia tahitensis, fleur nationale)” (7), “‘nī’au’ (palme de cocotier)” (22), “‘pāpio’ (foire, manèges)” (40), “‘mā’a tahiti’ (nourriture traditionnelle cuite à l’étouffée)” (57), “‘pūrau’ (hibiscus) (106), “‘fa’a’apu’ (potager, jardin, plantation)” (177). Ce roman policier décalé nous offre un agréable moment de lecture où évasion et dépaysement sont au rendez-vous. 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Ensemble, ils vont mener des enquêtes criminelles pour répondre aux questions suivantes: qui a coupé l’oreille d’Alex Grenois, un motard retrouvé à moitié mort dans les toilettes? Comment interpeller Donga, ce fameux Malgache responsable d’un important trafic de stupéfiants? Où se trouve Chichinette, la fille mineure d’Hinavera (l’amie pilote d’Al) qui s’est amourachée du dealer Tony? Et enfin, comment aider Toti, ce vieux monsieur chinois qui s’est inventé une épouse décédée, victime d’une arnaque financière? C’est au volant de sa 4L bien-aimée baptisée “Choupette” qu’Al sillonne l’ile se retrouvant souvent dans des situations loufoques et hilarantes. Les personnages, eux, sont tous attachants: Mamie Gyani est une mère exigeante mais affectueuse qui appelle encore son fils “Doudou”; Lyao-ly, la femme manchote d’Al, leur fille Koala et leur chien Baldwin forment une belle famille. Pour le détective, le sel de la vie est de “passer du temps avec [sa] petite femme à regarder à deux le bonheur prendre ses aises à la maison” (45). C’est précisément l’humanisme de cet improbable enquêteur qui le rend si sympathique et unique. À travers son polar rempli d’humour, l’auteur nous fait également découvrir l’univers lointain et exotique de la Polynésie en incorporant un vocabulaire représentatif: “‘tiare’ (gardenia tahitensis, fleur nationale)” (7), “‘nī’au’ (palme de cocotier)” (22), “‘pāpio’ (foire, manèges)” (40), “‘mā’a tahiti’ (nourriture traditionnelle cuite à l’étouffée)” (57), “‘pūrau’ (hibiscus) (106), “‘fa’a’apu’ (potager, jardin, plantation)” (177). Ce roman policier décalé nous offre un agréable moment de lecture où évasion et dépaysement sont au rendez-vous. 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Rien n’est perdu par Patrice Guirao (review)
Reviewed by: Rien n’est perdu par Patrice Guirao Nathalie Degroult Guirao, Patrice. Rien n’est perdu. Au vent des îles, 2022. ISBN 978-2-36734-448-5. Pp. 282. Al Dorsey, le célèbre détective de Tahiti, est de retour pour de nouvelles aventures. Ce personnage atypique qui aime “la vie simple et tranquille” (45) doit gérer de nombreuses complications. Ce sont d’abord les problèmes familiaux qui l’accaparent lorsque sa mère, Mamie Gyani—femme “d’une indécrottable bienveillance. Toujours prête à tendre la main à qui le demande” (8)—le charge d’accueillir à l’aéroport un cousin qu’il ne connait pas. Inquiète pour son fils Benoît, la tante Jeanne-Marie-Hélène (Tudieu de la Valière) a sollicité l’aide de sa sœur depuis la métropole. Dès son arrivée à Tahiti, Benoît affirme son excentrisme vestimentaire en “bermuda jaune, chaussures à crampon, chaussettes à mi-mollet, chemisette de scout, bandana rouge et blanc” (12) et corporel avec “ses tatouages colorés façon décalco de cour de récré et sa rangée de fourchettes dressée sur son crâne rasé” (13). Cet “hurluberlu” (45), qui se serait mal comporté durant le vol, est arrêté à sa descente d’avion par le commissaire Sando, l’ami d’enfance d’Al connu pour son don-juanisme. Ensemble, ils vont mener des enquêtes criminelles pour répondre aux questions suivantes: qui a coupé l’oreille d’Alex Grenois, un motard retrouvé à moitié mort dans les toilettes? Comment interpeller Donga, ce fameux Malgache responsable d’un important trafic de stupéfiants? Où se trouve Chichinette, la fille mineure d’Hinavera (l’amie pilote d’Al) qui s’est amourachée du dealer Tony? Et enfin, comment aider Toti, ce vieux monsieur chinois qui s’est inventé une épouse décédée, victime d’une arnaque financière? C’est au volant de sa 4L bien-aimée baptisée “Choupette” qu’Al sillonne l’ile se retrouvant souvent dans des situations loufoques et hilarantes. Les personnages, eux, sont tous attachants: Mamie Gyani est une mère exigeante mais affectueuse qui appelle encore son fils “Doudou”; Lyao-ly, la femme manchote d’Al, leur fille Koala et leur chien Baldwin forment une belle famille. Pour le détective, le sel de la vie est de “passer du temps avec [sa] petite femme à regarder à deux le bonheur prendre ses aises à la maison” (45). C’est précisément l’humanisme de cet improbable enquêteur qui le rend si sympathique et unique. À travers son polar rempli d’humour, l’auteur nous fait également découvrir l’univers lointain et exotique de la Polynésie en incorporant un vocabulaire représentatif: “‘tiare’ (gardenia tahitensis, fleur nationale)” (7), “‘nī’au’ (palme de cocotier)” (22), “‘pāpio’ (foire, manèges)” (40), “‘mā’a tahiti’ (nourriture traditionnelle cuite à l’étouffée)” (57), “‘pūrau’ (hibiscus) (106), “‘fa’a’apu’ (potager, jardin, plantation)” (177). Ce roman policier décalé nous offre un agréable moment de lecture où évasion et dépaysement sont au rendez-vous. [End Page 240] Nathalie Degroult Siena College (NY) Copyright © 2023 American Association of Teachers of French