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Les délires cartographiques de Pablo Raphael dans le roman Clipperton
« Roman total », Clipperton (2014), du Mexicain Pablo Raphael, prétend embrasser l’ensemble des documents historiques et fictionnels qui tournent autour de cet atoll où les récits des pirates et les événements tragiques d’une garnison abandonnée pendant plusieurs années, livrée aux violences de la nature et des hommes, s’enchâssent dans les programmes secrets d’occupation des Grandes puissances et aux projets scientifiques d’exploration. Dans cet ouvrage, Pablo Raphael place la problématique de la cartographie au cœur même de sa narration, puisque la carte et les voyages jouent un rôle essentiel dans la constitution des trames et des enjeux herméneutiques du roman. Tantôt maritime, géographique ou du trésor, la carte est le recours clef de Raphael pour structurer et conceptualiser la présence dans sa fiction des personnes historiques et des personnages fictionnels qui tissent un lien, volontaire ou non, avec l’île.Dans ce texte, j’aborde de prime abord les modalités de l’utilisation de la carte ; ensuite, je dégage quelques conséquences critiques de la remise en question de la vision du monde européenne ; enfin, je mets en relief le mode opératoire de l’écrivain lorsqu’il réemploie des documents référentiels, comme par exemple un documentaire de l’océanographe Jacques-Yves Cousteau dans un projet d’autofiction. Le résultat est un mode opératoire où la lucidité extrême et le délire se côtoient, sans doute en conséquence de la situation géographique et climatique extrême de Clipperton.