南部非洲的法国研究Laude Ngadi Maïssa等人(综述)

Alioune Sow
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Les réflexions proposées se veulent le prolongement de plusieurs “numéros spéciaux du journal” consacrés à l’édition en Afrique (3) mais surtout à l’examen de “textes manifestaires” (4) toujours plus nombreux, pour mettre “en lumière les transformations structurelles du genre ainsi que celles des groupes littéraires et artistiques qui l’utilisent et le (re)pensent” (4). Partant de l’“Introduction à l’analyse des manifestes” de Claude Abastado (1980), l’avant-propos du numéro revient sur les définitions du manifeste. Ainsi, il est rappelé que le manifeste est un “genre hétéroclite” et “multiforme” qui ne cesse d’animer l’histoire littéraire africaine. Essentiel dans “la construction des champs ou des institutions littéraires,” le genre littéraire et son étude permettent d’appréhender “l’évolution historique des littératures” (2) en mettant en évidence des figures, des dynamiques et des pratiques inattendues. Selon les auteurs, “les textes manifestaires” se définissent suivant des processus et caractéristiques “rhétoriques,” [End Page 216] “thématiques et discursifs,” “esthétiques” et “sociologiques” (4) dont la finalité est “la production d’un discours qui sert à contester des traditions et des normes afin de revendiquer des pratiques nouvelles et des codes originaux présentés comme distinctifs/représentatifs d’une modernité et davantage en phase avec le contempo-rain” (1). Les contributions du numéro confirment que les contestations et les revendications des “textes manifestaires” sont diverses avec, cependant, quelques prédominances: le refus des relations hégémoniques entre la France et l’Afrique héritées de la colonisation (4), la réflexion sur les courants de pensée sur le continent progressivement réformés par “les circulations fluides” et la mobilité (5), les questionnements sur la condition d’auteur ou encore les interrogations sur la mission des hommes de lettres africains (6). L’étude permet de vérifier que si le genre littéraire conserve une place privilégiée dans l’histoire de la littérature africaine, c’est qu’il est sollicité par des auteurs qui, depuis Batouala de René Maran (1921) jusqu’au Dictionnaire enjoué des cultures africaines d’Alain Mabanckou et Abdourahman Waberi (2019), exploitent la valeur et les possibilités que le manifeste peut offrir. Chaque contribution confirme que les “pratiques manifestaires” sont disséminées sur le continent et non plus produites à partir de la métropole, évoluant d’un usage “autrefois [collectif ]” pour devenir, de nos jours, ce que Jean-Louis Cornille nomme “un exercice d’individuation littéraire” (69) avec des modes d’intervention rivale, concurrente ou complémentaire qui participent au renouvellement des idées sur le continent. L’article de Laude Ngadi Maïssa, “Dynamiques des manifestes et des programmes littéraires en Afrique francophone subsaharienne,” retrace les “moments de fracture idéologiques et poétiques” qui découlent des “querelles entre écrivains manifestaires d’une part et des réactions venant des critiques littéraires et d’écrivains des générations suivantes d’autre part” (9). L’analyse des “textes fondateurs” tels Batouala et le texte injustement oublié de Lamine Senghor, La Violation d’un pays, est l’occasion de souligner la prompte mobilisation contre les “fictions coloniales” (10) et les nombreux “stéréotypes affublés” (11) aux peuples noirs. En revenant sur les querelles et affrontements entre les tenants et les “frondeurs de la négritude” (15), l’article révèle la capacité des “postures manifestaires” (21) à modifier le champ littéraire par le réalignement et la “dé-canonisation...","PeriodicalId":19369,"journal":{"name":"Nouvelles Études Francophones","volume":"2021 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"French Studies in Southern Africa by Laude Ngadi Maïssa et al (review)\",\"authors\":\"Alioune Sow\",\"doi\":\"10.1353/nef.2023.a905937\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Reviewed by: French Studies in Southern Africa by Laude Ngadi Maïssa et al Alioune Sow Maïssa, Laude Ngadi, Markus Arnold, Bernard De Meyer et Emmanuel Mbégane Ndour, coordonnateurs. “Les Manifestes littéraires et artistiques d’Afrique subsaharienne: formes et enjeux.” French Studies in Southern Africa, vol. 51, no 1, 2021. 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摘要

Laude Ngadi maisa和al Alioune Sow maisa, Laude Ngadi, Markus Arnold, Bernard De Meyer和Emmanuel mbegane Ndour,协调员评论:南部非洲的法国研究。撒哈拉以南非洲的文学和艺术宣言:形式和问题。《南部非洲的法国研究》,第51卷,第1期,2021年。- 02590247目录。由Laude Ngadi maissa、Markus Arnold、Bernard De Meyer和Emmanuel mbegane Ndour协调的《南部非洲法国研究》第51.1期对非洲大陆的文学和艺术宣言进行了前所未有的、令人振奋的研究。建议的思考自己想要延续几个“专刊”用于在非洲版杂志》(3)更是manifestaires未定的“文本”(4)越来越多,为了突出“性别结构转换以及使用它的文学和艺术团体和(re)”(4)。因此我们认为“明显的介绍,分析了克劳德Abastado”(1980),这个问题的前言回到了宣言的定义。因此,有人指出,《宣言》是一种“多样化的体裁”和“多种形式”,它继续活跃着非洲文学史。在“文学领域或制度的构建”中,文学体裁及其研究通过突出人物、动态和意想不到的实践,使我们能够理解“文学的历史演变”(2)。根据作者的说法,“宣言文本”是根据“修辞”、“主题和论述”的过程和特征来定义的。“审美”和“社会学”(4),其目的是“用来质疑传统话语的生产标准和守则的主张,以新的实践和提交原件作为现代性的代表性特色/并更加符合contempo-rain。”(1)第一期捐款证实,抗议并要求“manifestaires文本”是多种多样的,不过,与一些的:拒绝霸权关系,法国和非洲殖民时代所留下(4次)、反思思潮逐步进行改革,由“大陆”和流动的流体循环(5),作者的地位问题,或者是男人的问题是关于特派团的非洲字母(6)。这项研究才可以验证该文学体裁中保留一个非洲文学的历史,从rene Maran的《Batouala》(1921)到alain Mabanckou和Abdourahman Waberi的《非洲文化词典》(2019),许多作者都在寻求《宣言》的价值和可能性。每个贡献manifestaires证实,“实践”遍布大陆而不再生产的大都市,从集体一度使用“[]”成为如今,louis Cornille什么叫做“一个人主义文学”(69)与现任的干预方式并行的情敌,或补充更新参与大陆的想法。Laude Ngadi maissa的文章,“撒哈拉以南法语非洲的宣言和文学项目的动态”,它追溯了“意识形态和诗歌分裂的时刻”,这是“一方面是抗议作家之间的争吵,另一方面是文学评论家和下一代作家的反应”(9)对“建国文本”的分析,如巴图亚拉和拉明·桑戈被不公正地遗忘的文本,侵犯一个国家,这是一个强调反对“殖民小说”(10)和许多对黑人的“刻板印象”(11)的迅速动员的机会。通过回顾支持者和“黑人前线”之间的争吵和冲突(15),文章揭示了“示威姿态”(21)通过重新调整和“去封圣……
本文章由计算机程序翻译,如有差异,请以英文原文为准。
French Studies in Southern Africa by Laude Ngadi Maïssa et al (review)
Reviewed by: French Studies in Southern Africa by Laude Ngadi Maïssa et al Alioune Sow Maïssa, Laude Ngadi, Markus Arnold, Bernard De Meyer et Emmanuel Mbégane Ndour, coordonnateurs. “Les Manifestes littéraires et artistiques d’Afrique subsaharienne: formes et enjeux.” French Studies in Southern Africa, vol. 51, no 1, 2021. ISSN 02590247. 188 p. Coordonné par Laude Ngadi Maïssa, Markus Arnold, Bernard De Meyer et Emmanuel Mbégane Ndour, le numéro 51.1 de la revue French Studies in Southern Africa présente une étude inédite et stimulante des manifestes littéraires et artistiques sur le continent. Les réflexions proposées se veulent le prolongement de plusieurs “numéros spéciaux du journal” consacrés à l’édition en Afrique (3) mais surtout à l’examen de “textes manifestaires” (4) toujours plus nombreux, pour mettre “en lumière les transformations structurelles du genre ainsi que celles des groupes littéraires et artistiques qui l’utilisent et le (re)pensent” (4). Partant de l’“Introduction à l’analyse des manifestes” de Claude Abastado (1980), l’avant-propos du numéro revient sur les définitions du manifeste. Ainsi, il est rappelé que le manifeste est un “genre hétéroclite” et “multiforme” qui ne cesse d’animer l’histoire littéraire africaine. Essentiel dans “la construction des champs ou des institutions littéraires,” le genre littéraire et son étude permettent d’appréhender “l’évolution historique des littératures” (2) en mettant en évidence des figures, des dynamiques et des pratiques inattendues. Selon les auteurs, “les textes manifestaires” se définissent suivant des processus et caractéristiques “rhétoriques,” [End Page 216] “thématiques et discursifs,” “esthétiques” et “sociologiques” (4) dont la finalité est “la production d’un discours qui sert à contester des traditions et des normes afin de revendiquer des pratiques nouvelles et des codes originaux présentés comme distinctifs/représentatifs d’une modernité et davantage en phase avec le contempo-rain” (1). Les contributions du numéro confirment que les contestations et les revendications des “textes manifestaires” sont diverses avec, cependant, quelques prédominances: le refus des relations hégémoniques entre la France et l’Afrique héritées de la colonisation (4), la réflexion sur les courants de pensée sur le continent progressivement réformés par “les circulations fluides” et la mobilité (5), les questionnements sur la condition d’auteur ou encore les interrogations sur la mission des hommes de lettres africains (6). L’étude permet de vérifier que si le genre littéraire conserve une place privilégiée dans l’histoire de la littérature africaine, c’est qu’il est sollicité par des auteurs qui, depuis Batouala de René Maran (1921) jusqu’au Dictionnaire enjoué des cultures africaines d’Alain Mabanckou et Abdourahman Waberi (2019), exploitent la valeur et les possibilités que le manifeste peut offrir. Chaque contribution confirme que les “pratiques manifestaires” sont disséminées sur le continent et non plus produites à partir de la métropole, évoluant d’un usage “autrefois [collectif ]” pour devenir, de nos jours, ce que Jean-Louis Cornille nomme “un exercice d’individuation littéraire” (69) avec des modes d’intervention rivale, concurrente ou complémentaire qui participent au renouvellement des idées sur le continent. L’article de Laude Ngadi Maïssa, “Dynamiques des manifestes et des programmes littéraires en Afrique francophone subsaharienne,” retrace les “moments de fracture idéologiques et poétiques” qui découlent des “querelles entre écrivains manifestaires d’une part et des réactions venant des critiques littéraires et d’écrivains des générations suivantes d’autre part” (9). L’analyse des “textes fondateurs” tels Batouala et le texte injustement oublié de Lamine Senghor, La Violation d’un pays, est l’occasion de souligner la prompte mobilisation contre les “fictions coloniales” (10) et les nombreux “stéréotypes affublés” (11) aux peuples noirs. En revenant sur les querelles et affrontements entre les tenants et les “frondeurs de la négritude” (15), l’article révèle la capacité des “postures manifestaires” (21) à modifier le champ littéraire par le réalignement et la “dé-canonisation...
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