{"title":"古典时代喜剧的道德效应及其与喜剧话语中观众笑声的关系","authors":"C. Piot","doi":"10.58282/colloques.4571","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Dans maints travaux universitaires1 ou manuels scolaires portant sur la comedie de l’âge classique, l’expression latine « castigat ridendo mores »2 est mobilisee pour accrediter l’idee selon laquelle le rire serait, au xviieme siecle, concu comme un vecteur de la correction morale du spectateur. On ne trouve pourtant aucune trace de cette pretendue devise de la comedie dans les textes du xviieme siecle eux-memes. Son origine est incertaine3 et il faut attendre le xviiieme siecle pour qu’elle soit employee – a propos de la comedie italienne. Ce n’est qu’a partir du xixeme siecle qu’elle est associee a la « comedie de l’âge classique » dans les discours critiques. Independamment de l’inauthenticite de la formule, l’idee meme du rire qui corrige est plus complexe qu’il n’y parait. Cet article entend revenir d’une part sur le rapport exact qu’entretient la comedie avec la « morale », d’autre part sur le role que joue le rire dans ce rapport. La critique actuelle assimile le plus souvent « plaire et instruire » et « corriger ». Si l’un et l’autre visent un but moral, c’est selon des modalites et une periodisation distinctes. Dans un premier temps, les auteurs de la Pleiade vers 1550, ceux de la deuxieme generation de dramaturges a la fin du xvieme siecle4, puis les auteurs des annees 1630-1660 reprennent le topos de l’instruction par le comique, faisant de la comedie un divertissement moralement utile, au meme titre que les autres genres litteraires. L’effet de la comedie n’est pa","PeriodicalId":114652,"journal":{"name":"Le rire : formes et fonctions du comique","volume":"6 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2017-05-11","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"L’effet moral de la comédie de l’age classique et son rapport au rire du spectateur dans les discours sur le genre comique\",\"authors\":\"C. Piot\",\"doi\":\"10.58282/colloques.4571\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Dans maints travaux universitaires1 ou manuels scolaires portant sur la comedie de l’âge classique, l’expression latine « castigat ridendo mores »2 est mobilisee pour accrediter l’idee selon laquelle le rire serait, au xviieme siecle, concu comme un vecteur de la correction morale du spectateur. On ne trouve pourtant aucune trace de cette pretendue devise de la comedie dans les textes du xviieme siecle eux-memes. Son origine est incertaine3 et il faut attendre le xviiieme siecle pour qu’elle soit employee – a propos de la comedie italienne. Ce n’est qu’a partir du xixeme siecle qu’elle est associee a la « comedie de l’âge classique » dans les discours critiques. Independamment de l’inauthenticite de la formule, l’idee meme du rire qui corrige est plus complexe qu’il n’y parait. Cet article entend revenir d’une part sur le rapport exact qu’entretient la comedie avec la « morale », d’autre part sur le role que joue le rire dans ce rapport. La critique actuelle assimile le plus souvent « plaire et instruire » et « corriger ». Si l’un et l’autre visent un but moral, c’est selon des modalites et une periodisation distinctes. Dans un premier temps, les auteurs de la Pleiade vers 1550, ceux de la deuxieme generation de dramaturges a la fin du xvieme siecle4, puis les auteurs des annees 1630-1660 reprennent le topos de l’instruction par le comique, faisant de la comedie un divertissement moralement utile, au meme titre que les autres genres litteraires. L’effet de la comedie n’est pa\",\"PeriodicalId\":114652,\"journal\":{\"name\":\"Le rire : formes et fonctions du comique\",\"volume\":\"6 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2017-05-11\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Le rire : formes et fonctions du comique\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.58282/colloques.4571\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Le rire : formes et fonctions du comique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.4571","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
L’effet moral de la comédie de l’age classique et son rapport au rire du spectateur dans les discours sur le genre comique
Dans maints travaux universitaires1 ou manuels scolaires portant sur la comedie de l’âge classique, l’expression latine « castigat ridendo mores »2 est mobilisee pour accrediter l’idee selon laquelle le rire serait, au xviieme siecle, concu comme un vecteur de la correction morale du spectateur. On ne trouve pourtant aucune trace de cette pretendue devise de la comedie dans les textes du xviieme siecle eux-memes. Son origine est incertaine3 et il faut attendre le xviiieme siecle pour qu’elle soit employee – a propos de la comedie italienne. Ce n’est qu’a partir du xixeme siecle qu’elle est associee a la « comedie de l’âge classique » dans les discours critiques. Independamment de l’inauthenticite de la formule, l’idee meme du rire qui corrige est plus complexe qu’il n’y parait. Cet article entend revenir d’une part sur le rapport exact qu’entretient la comedie avec la « morale », d’autre part sur le role que joue le rire dans ce rapport. La critique actuelle assimile le plus souvent « plaire et instruire » et « corriger ». Si l’un et l’autre visent un but moral, c’est selon des modalites et une periodisation distinctes. Dans un premier temps, les auteurs de la Pleiade vers 1550, ceux de la deuxieme generation de dramaturges a la fin du xvieme siecle4, puis les auteurs des annees 1630-1660 reprennent le topos de l’instruction par le comique, faisant de la comedie un divertissement moralement utile, au meme titre que les autres genres litteraires. L’effet de la comedie n’est pa