{"title":"误解还在继续。关于纪律交叉的三点评论","authors":"Noëlle Batt","doi":"10.58282/colloques.2079","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"En reponse a ce qui a ete dit des croisements entre litterature et histoire par les directeurs ou membres des comites de redaction des revues participant a la table ronde du colloque1, je voudrais pointer trois faits qui sont sources d’un malentendu continue entre les etudes litteraires et les etudes historiques : 1. Une inflation de la notion de fictionCette inflation, qui conduit a assimiler la fiction a la litterature alors qu’elle n’en est qu’une composante, peut s’expliquer de plusieurs manieres.Tout d’abord, de toutes les dimensions du texte litteraire, la dimension fictionnelle est la plus immediate et la plus facile a prendre en charge pour les lecteurs non specialistes. C’est d’ailleurs la categorie que les libraires americains affichent depuis longtemps sur les rayons ou l’on trouve romans et nouvelles. Et comme le rappelle Gerard Genette dans Fiction et Diction, la fiction etait aussi, pour Aristote, un critere definitoire de la litterature. Il y a donc des raisons internes qui font que le texte litteraire est parfois reduit a sa dimension fictionnelle. Par ailleurs, la fiction est une dimension dont les historiens ont decouvert recemment qu’ils pouvaient, dans certains cas, la partager avec les litteraires. Dans « Preuves et Possibilites », la preface ecrite pour le livre de Natalie Zemon Davis, Le Retour de Martin Guerre, et publiee en annexe de son livre Le Fil et les traces. Vrai. Faux. Fictif 2 , Carlo Ginzburg explique que pour pallier l’absence d’archives du","PeriodicalId":335860,"journal":{"name":"Littérature et histoire en débats","volume":"2013 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2013-10-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Un malentendu continué. Trois remarques sur les croisements disciplinaires\",\"authors\":\"Noëlle Batt\",\"doi\":\"10.58282/colloques.2079\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"En reponse a ce qui a ete dit des croisements entre litterature et histoire par les directeurs ou membres des comites de redaction des revues participant a la table ronde du colloque1, je voudrais pointer trois faits qui sont sources d’un malentendu continue entre les etudes litteraires et les etudes historiques : 1. Une inflation de la notion de fictionCette inflation, qui conduit a assimiler la fiction a la litterature alors qu’elle n’en est qu’une composante, peut s’expliquer de plusieurs manieres.Tout d’abord, de toutes les dimensions du texte litteraire, la dimension fictionnelle est la plus immediate et la plus facile a prendre en charge pour les lecteurs non specialistes. C’est d’ailleurs la categorie que les libraires americains affichent depuis longtemps sur les rayons ou l’on trouve romans et nouvelles. Et comme le rappelle Gerard Genette dans Fiction et Diction, la fiction etait aussi, pour Aristote, un critere definitoire de la litterature. Il y a donc des raisons internes qui font que le texte litteraire est parfois reduit a sa dimension fictionnelle. Par ailleurs, la fiction est une dimension dont les historiens ont decouvert recemment qu’ils pouvaient, dans certains cas, la partager avec les litteraires. Dans « Preuves et Possibilites », la preface ecrite pour le livre de Natalie Zemon Davis, Le Retour de Martin Guerre, et publiee en annexe de son livre Le Fil et les traces. Vrai. Faux. Fictif 2 , Carlo Ginzburg explique que pour pallier l’absence d’archives du\",\"PeriodicalId\":335860,\"journal\":{\"name\":\"Littérature et histoire en débats\",\"volume\":\"2013 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2013-10-06\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Littérature et histoire en débats\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.58282/colloques.2079\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Littérature et histoire en débats","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.2079","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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摘要
答说,这已在文学和历史之间的杂交编辑委员会的成员由主任或杂志colloque1 a .圆桌会议的参与者,我指着三个来源的事实之间有误会不断陈旧和历史研究:1。小说概念的膨胀这种膨胀导致小说被同化为文学,尽管它只是文学的一个组成部分,可以用几种方式来解释。首先,在文学文本的所有维度中,虚构维度对非专业读者来说是最直接和最容易处理的。这也是美国书商长期以来在书架上展示的小说和短篇小说的类别。正如杰拉德·热内特(Gerard Genette)在《小说与用语》(Fiction and用语)一书中所指出的,对亚里士多德来说,小说也是文学的定义标准。因此,文学文本有时被简化为虚构的维度是有内在原因的。此外,小说是历史学家最近发现的一个维度,在某些情况下,他们可以与文学作家分享。在《证据与可能性》一书中,为娜塔莉·泽蒙·戴维斯(Natalie Zemon Davis)的书《马丁·格拉的回归》(the Retour of Martin Guerre)写了前言,并作为她的书《线与痕迹》(le Fil et les traces)的附录出版。没错。假的。卡洛·金兹伯格解释说,为了弥补档案的缺失
Un malentendu continué. Trois remarques sur les croisements disciplinaires
En reponse a ce qui a ete dit des croisements entre litterature et histoire par les directeurs ou membres des comites de redaction des revues participant a la table ronde du colloque1, je voudrais pointer trois faits qui sont sources d’un malentendu continue entre les etudes litteraires et les etudes historiques : 1. Une inflation de la notion de fictionCette inflation, qui conduit a assimiler la fiction a la litterature alors qu’elle n’en est qu’une composante, peut s’expliquer de plusieurs manieres.Tout d’abord, de toutes les dimensions du texte litteraire, la dimension fictionnelle est la plus immediate et la plus facile a prendre en charge pour les lecteurs non specialistes. C’est d’ailleurs la categorie que les libraires americains affichent depuis longtemps sur les rayons ou l’on trouve romans et nouvelles. Et comme le rappelle Gerard Genette dans Fiction et Diction, la fiction etait aussi, pour Aristote, un critere definitoire de la litterature. Il y a donc des raisons internes qui font que le texte litteraire est parfois reduit a sa dimension fictionnelle. Par ailleurs, la fiction est une dimension dont les historiens ont decouvert recemment qu’ils pouvaient, dans certains cas, la partager avec les litteraires. Dans « Preuves et Possibilites », la preface ecrite pour le livre de Natalie Zemon Davis, Le Retour de Martin Guerre, et publiee en annexe de son livre Le Fil et les traces. Vrai. Faux. Fictif 2 , Carlo Ginzburg explique que pour pallier l’absence d’archives du