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Langue (française). Les impasses de l’opposition « classicisme » vs « modernité »
La langue francaise est volontiers associee a celle du « bon usage » declare par Vaugelas au xviie siecle : cette langue « classique » serait aussi celle d’une classe sociale determinee, l’aristocratie, relayee ulterieurement par la bourgeoisie, classe des dominants qui aurait exclu de son partage les classes dominees en bannissant notamment le vocabulaire des metiers, du corps, de la sexualite. La norme classique serait tout a la fois rationaliste et bienseante : langue « morte », arrachee a la saveur des parlers populaires. Je voudrais montrer le caractere errone de cette perspective qui a oriente des pratiques langagieres « transgressives » en tout genre, caracteristiques de la modernite : c’est-a-dire le fardeau que constitue pour nous aujourd’hui ces couples antagonistes « classicisme vs modernite », « norme vs transgression (ou subversion) ». Deplacer ces antinomies permettrait peut-etre d’inventer de nouvelles voies esthetiques et un rapport renouvele au(x) langage(s).