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Rossignol, que me veux-tu ? ‑ Note sémiotique sur la zoo-musicologie
Ignorant l’ethologie, j’ai souvent eprouve a la presence de certains animaux – notamment ceux capables de produire des emissions vocales – une inquietude semblable a celle qu’exprimait Fontenelle face a la musique instrumentale, par laquelle il se sentait d’autant plus interpelle – voire exaspere – que sa signification restait pour lui enigmatique. « Rossignol, que me veux-tu ? », pourrais-je dire, en paraphrasant la question que Fontenelle adressait, il y a plusieurs siecles deja, a la sonate. A partir de cette incomprehension fondamentale, qui est aussi le motif d’une attirance, je voudrais signaler quelques points communs au mystere que recelent, chacun a sa maniere, les animaux et la musique, tout en interrogeant leur improbable rencontre – fort soulignee neanmoins par les tenants de la zoomusicologie. En particulier, je suggererai que, dans la musique tout comme dans le « chant » de certains animaux, les zones d’apparente a-signifiance et gratuite possedent des modes de structuration et une force somatique semblables, rendant possible l’etablissement de passerelles entre l’esthesique et l’esthetique et, par la, entre l’expression animale et l’enonciation humaine.Une anecdote, tout d’abord : dans les fetes d’anniversaire de chacun des membres de ma famille, le moment venu nous nous mettions a chanter, comme il est d’usage un peu partout, l’incontournable Joyeux anniversaire dans la langue qui etait la notre, l’espagnol. Au fil des annees, notre chien, qui assistait immanq