{"title":"«Le temps comme “distension de l'esprit”: la conception de saint Augustin et son interpretation par Hans Urs von Balthasar et Paul Ricœur»","authors":"I. Bochet","doi":"10.21731/ctat.2023.88.91","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Dans le livre 11 des Confessions, Augustin pense le temps comme «distension de l’esprit». Il comprend la distentio animi à la fois comme extension de l’esprit qui se tend en des directions opposées pour mesurer la durée et comme écartèlement et éparpillement de l’esprit occupé et distrait par la multiplicité des choses temporelles: la signification existentielle et spiritu-elle, inspirée de Ph 3, 12-14, s’ajoute donc à la signification philosophique de la distentio comme acte de l’esprit qui s’efforce de saisir la durée. Dans sa lecture du livre 11 des Confessions, Balthasar privilégie le second sens: la distension de l’esprit est «la fragmentation de l’existence» qui caractérise le temps de la chute que nous ne pouvons guère dissocier du temps de la création dans notre expérience. Ricœur, en revanche, donne priorité au premier sens: ce qui l’intéresse, c’est l’énigme de la mesure du temps qui manifeste l’impossibilité d’une phénoménologie pure du temps.","PeriodicalId":370969,"journal":{"name":"The Society of Theology and Thought","volume":"9 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-06-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"The Society of Theology and Thought","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.21731/ctat.2023.88.91","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
«Le temps comme “distension de l'esprit”: la conception de saint Augustin et son interpretation par Hans Urs von Balthasar et Paul Ricœur»
Dans le livre 11 des Confessions, Augustin pense le temps comme «distension de l’esprit». Il comprend la distentio animi à la fois comme extension de l’esprit qui se tend en des directions opposées pour mesurer la durée et comme écartèlement et éparpillement de l’esprit occupé et distrait par la multiplicité des choses temporelles: la signification existentielle et spiritu-elle, inspirée de Ph 3, 12-14, s’ajoute donc à la signification philosophique de la distentio comme acte de l’esprit qui s’efforce de saisir la durée. Dans sa lecture du livre 11 des Confessions, Balthasar privilégie le second sens: la distension de l’esprit est «la fragmentation de l’existence» qui caractérise le temps de la chute que nous ne pouvons guère dissocier du temps de la création dans notre expérience. Ricœur, en revanche, donne priorité au premier sens: ce qui l’intéresse, c’est l’énigme de la mesure du temps qui manifeste l’impossibilité d’une phénoménologie pure du temps.