{"title":"西班牙的蜉蝣和非书籍:地位和世袭化","authors":"J. Botrel","doi":"10.58282/colloques.2938","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Je suis hispaniste et, a propos de l’Espagne contemporaine, j’ai concu et developpe — il y a maintenant longtemps, au tout debut des annees 1970 — un projet inspire par la sociologie escarpitienne sur la communication ecrite et l’histoire historique de la litterature selon Lucien Febvre, limite — si l’on peut dire — a l’Espagne entre 1868 et 1914, qui pretendait a une revision des valeurs (litteraires) mais aussi des modalites d’acculturation ecrite, a un questionnement des biens et des supports consacres par le canon ou la recherche, resumable par la formulation suivante :Pourquoi ne pas inclure dans le champ d’observation de l’histoire litteraire a la fois les petits poemes qu’aux alentours de 1850, l’imprimeur Hernando publiait a des fins pedagogiques sur les carnets de papier a cigarettes et Fortunata y Jacinta1, avec, entre ces deux extremes, une multitude de formes plus ou moins embryonnaires ou achevees qu’on trouvera certes dans les livres mais egalement dans la presse, dans toutes sortes de brochures, dans les imprimes de colportage, les feuilles volantes, les aleluyas, et jusque sur les eventails ou les boites d’allumettes2 ?Une statistique bibliographique retrospective m’avait alors permis d’etablir que si entre 1868 et 1914 on avait enregistre en Espagne la publication de 95 000 titres « venaux », ce chiffre devait etre multiplie par 6 (de 95 000 a 475 000 dont 190 000 de moins de 20 pages) si on prenait en compte tous les objets imprimes, bien loin par consequent","PeriodicalId":235669,"journal":{"name":"Les éphémères, un patrimoine à construire","volume":"11 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2016-01-24","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Ephemera & non livres en Espagne : statut & patrimonialisation\",\"authors\":\"J. Botrel\",\"doi\":\"10.58282/colloques.2938\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Je suis hispaniste et, a propos de l’Espagne contemporaine, j’ai concu et developpe — il y a maintenant longtemps, au tout debut des annees 1970 — un projet inspire par la sociologie escarpitienne sur la communication ecrite et l’histoire historique de la litterature selon Lucien Febvre, limite — si l’on peut dire — a l’Espagne entre 1868 et 1914, qui pretendait a une revision des valeurs (litteraires) mais aussi des modalites d’acculturation ecrite, a un questionnement des biens et des supports consacres par le canon ou la recherche, resumable par la formulation suivante :Pourquoi ne pas inclure dans le champ d’observation de l’histoire litteraire a la fois les petits poemes qu’aux alentours de 1850, l’imprimeur Hernando publiait a des fins pedagogiques sur les carnets de papier a cigarettes et Fortunata y Jacinta1, avec, entre ces deux extremes, une multitude de formes plus ou moins embryonnaires ou achevees qu’on trouvera certes dans les livres mais egalement dans la presse, dans toutes sortes de brochures, dans les imprimes de colportage, les feuilles volantes, les aleluyas, et jusque sur les eventails ou les boites d’allumettes2 ?Une statistique bibliographique retrospective m’avait alors permis d’etablir que si entre 1868 et 1914 on avait enregistre en Espagne la publication de 95 000 titres « venaux », ce chiffre devait etre multiplie par 6 (de 95 000 a 475 000 dont 190 000 de moins de 20 pages) si on prenait en compte tous les objets imprimes, bien loin par consequent\",\"PeriodicalId\":235669,\"journal\":{\"name\":\"Les éphémères, un patrimoine à construire\",\"volume\":\"11 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2016-01-24\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Les éphémères, un patrimoine à construire\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.58282/colloques.2938\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Les éphémères, un patrimoine à construire","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.2938","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Ephemera & non livres en Espagne : statut & patrimonialisation
Je suis hispaniste et, a propos de l’Espagne contemporaine, j’ai concu et developpe — il y a maintenant longtemps, au tout debut des annees 1970 — un projet inspire par la sociologie escarpitienne sur la communication ecrite et l’histoire historique de la litterature selon Lucien Febvre, limite — si l’on peut dire — a l’Espagne entre 1868 et 1914, qui pretendait a une revision des valeurs (litteraires) mais aussi des modalites d’acculturation ecrite, a un questionnement des biens et des supports consacres par le canon ou la recherche, resumable par la formulation suivante :Pourquoi ne pas inclure dans le champ d’observation de l’histoire litteraire a la fois les petits poemes qu’aux alentours de 1850, l’imprimeur Hernando publiait a des fins pedagogiques sur les carnets de papier a cigarettes et Fortunata y Jacinta1, avec, entre ces deux extremes, une multitude de formes plus ou moins embryonnaires ou achevees qu’on trouvera certes dans les livres mais egalement dans la presse, dans toutes sortes de brochures, dans les imprimes de colportage, les feuilles volantes, les aleluyas, et jusque sur les eventails ou les boites d’allumettes2 ?Une statistique bibliographique retrospective m’avait alors permis d’etablir que si entre 1868 et 1914 on avait enregistre en Espagne la publication de 95 000 titres « venaux », ce chiffre devait etre multiplie par 6 (de 95 000 a 475 000 dont 190 000 de moins de 20 pages) si on prenait en compte tous les objets imprimes, bien loin par consequent