{"title":"当代电影中的身体电导率和公共交通","authors":"Marie-pier Martin","doi":"10.58282/colloques.5542","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"En 1987, dans l’emission de television Cinema cinemas, Guy Girard et Michel Boujut filment Jean‑Luc Godard qui prepare ses Histoire(s) du cinema et juxtapose un plan de Lillian Gish gisant sur la banquise dans Way Down East (David Wark Griffith, 1920) et la photo du corps et du visage convulse d’Augustine. « C’est la meme image. Et, du reste, c’est les transports en commun. Et qu’est‑ce que le cinema ? C’est un transport en commun, au sens affectif. » Commentant pres de trente ans plus tard cet aphorisme, Georges Didi‑Huberman decrit ainsi le geste de montage godardien : « Les mains du cineaste rapprochent donc ces deux images […] en livrant ce qui semble constituer leur cheville dialectique, qu’il nomme les ‘‘transports en commun’’, une metaphore bien connue pour signifier a la fois le progres dans les communications urbaines et la passion amoureuse, voire l’acte sexuel lui‑meme1. » Pourtant, sa glose ne prend pas toute la mesure du propos de JLG puisqu’il s’agit, entre les mains de ce dernier, de deux corps de femmes respectifs, hors moyen de locomotion et, pour le personnage incarne par Lillian Gish du moins, loin de toute preoccupation sexuelle. Ainsi, sauf a assimiler survie et libido, c’est surtout la conflagration, dans la predation du regard masculin, des deux motifs photographies qui assure la validite de la metaphore : le montage comme remise en mouvement, transport, et rapprochement d’images, en commun. Sa pertinence a donc moins a voir, ici, avec « les communicati","PeriodicalId":187536,"journal":{"name":"Organicité du corps technologique (Arts, Littérature, Cinéma)","volume":"40 6","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2018-07-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Conductivité des corps et transports en commun dans le cinéma contemporain\",\"authors\":\"Marie-pier Martin\",\"doi\":\"10.58282/colloques.5542\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"En 1987, dans l’emission de television Cinema cinemas, Guy Girard et Michel Boujut filment Jean‑Luc Godard qui prepare ses Histoire(s) du cinema et juxtapose un plan de Lillian Gish gisant sur la banquise dans Way Down East (David Wark Griffith, 1920) et la photo du corps et du visage convulse d’Augustine. « C’est la meme image. Et, du reste, c’est les transports en commun. Et qu’est‑ce que le cinema ? C’est un transport en commun, au sens affectif. » Commentant pres de trente ans plus tard cet aphorisme, Georges Didi‑Huberman decrit ainsi le geste de montage godardien : « Les mains du cineaste rapprochent donc ces deux images […] en livrant ce qui semble constituer leur cheville dialectique, qu’il nomme les ‘‘transports en commun’’, une metaphore bien connue pour signifier a la fois le progres dans les communications urbaines et la passion amoureuse, voire l’acte sexuel lui‑meme1. » Pourtant, sa glose ne prend pas toute la mesure du propos de JLG puisqu’il s’agit, entre les mains de ce dernier, de deux corps de femmes respectifs, hors moyen de locomotion et, pour le personnage incarne par Lillian Gish du moins, loin de toute preoccupation sexuelle. Ainsi, sauf a assimiler survie et libido, c’est surtout la conflagration, dans la predation du regard masculin, des deux motifs photographies qui assure la validite de la metaphore : le montage comme remise en mouvement, transport, et rapprochement d’images, en commun. Sa pertinence a donc moins a voir, ici, avec « les communicati\",\"PeriodicalId\":187536,\"journal\":{\"name\":\"Organicité du corps technologique (Arts, Littérature, Cinéma)\",\"volume\":\"40 6\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2018-07-18\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Organicité du corps technologique (Arts, Littérature, Cinéma)\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.58282/colloques.5542\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Organicité du corps technologique (Arts, Littérature, Cinéma)","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.5542","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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摘要
1987年,dmto television Cinema电影院中,盖伊Girard)和米歇尔Boujut拍摄Jean Luc Godard‑prepare (s)及其历史的电影院和婚纱。莉莉计划怎样躺在浮冰上Way Down (David north East Wark Griffith, 1920)面部及身体的照片奥古斯丁的眼前。“这是同样的画面。除此之外,还有公共交通。什么是电影院?它是一种情感意义上的公共交通工具。»在评论将近30年后这一句格言,“乔治滴滴‑Huberman情报以及装配姿态godardien:«cineaste手中所以这两个图像相似[...]。这似乎是他们的脚踝,交出的辩证法,他任命他们的‘‘交通commun’’metaphore众所周知,既意味着a progres通信中的城市和激情爱上他,甚至是性行为‑meme1。然而,他的口才并没有达到JLG的目的,因为在JLG的手中,两个女人的身体是分开的,没有移动的手段,至少对莉莲·吉什所扮演的角色来说,与性无关。因此,除了将生存与性欲等同起来外,这两种摄影主题在男性凝视的掠夺中燃烧,确保了隐喻的有效性:蒙太奇作为一种重新运动、运输和将图像聚集在一起的方式。因此,它的相关性在这里与“交流”没有太大关系
Conductivité des corps et transports en commun dans le cinéma contemporain
En 1987, dans l’emission de television Cinema cinemas, Guy Girard et Michel Boujut filment Jean‑Luc Godard qui prepare ses Histoire(s) du cinema et juxtapose un plan de Lillian Gish gisant sur la banquise dans Way Down East (David Wark Griffith, 1920) et la photo du corps et du visage convulse d’Augustine. « C’est la meme image. Et, du reste, c’est les transports en commun. Et qu’est‑ce que le cinema ? C’est un transport en commun, au sens affectif. » Commentant pres de trente ans plus tard cet aphorisme, Georges Didi‑Huberman decrit ainsi le geste de montage godardien : « Les mains du cineaste rapprochent donc ces deux images […] en livrant ce qui semble constituer leur cheville dialectique, qu’il nomme les ‘‘transports en commun’’, une metaphore bien connue pour signifier a la fois le progres dans les communications urbaines et la passion amoureuse, voire l’acte sexuel lui‑meme1. » Pourtant, sa glose ne prend pas toute la mesure du propos de JLG puisqu’il s’agit, entre les mains de ce dernier, de deux corps de femmes respectifs, hors moyen de locomotion et, pour le personnage incarne par Lillian Gish du moins, loin de toute preoccupation sexuelle. Ainsi, sauf a assimiler survie et libido, c’est surtout la conflagration, dans la predation du regard masculin, des deux motifs photographies qui assure la validite de la metaphore : le montage comme remise en mouvement, transport, et rapprochement d’images, en commun. Sa pertinence a donc moins a voir, ici, avec « les communicati