Rituels funéraires dans les sociétés contemporaines

L’étude des mutations et transformations des rituels funéraires oppose, depuis un certain temps, deux types de discours : l’un, ancré dans la tradition, et l’autre, dans la modernité. Le premier reproche au traitement moderne de la mort la tendance à la désymbolisation des rituels funéraires et à la déritualisation de la mort. Le second dénonce chez le premier les contraintes et obligations sociales trop exigeantes qu’impose les traditions culturelles aux endeuillés et l’intention d’utiliser les rituels funéraires pour réédifier le tissu des relations sociales fragilisées par la mort et la montée en puissance de l’individualisme. Mais aucun des deux discours n’évoque et ne discute de l’existence d’un possible lien entre les modes de traitement traditionnel et moderne de la mort. À partir d’une observation des rituels funéraires en pays bamiléké et de la littérature scientifique sur le sujet au Québec, l’article se propose de comparer les rituels funéraires dans les deux sociétés, afin d’en relever les aspects invariants ; ceux qui se sont transformés ; et ceux qui ont changé.