{"title":"1978年后的中国文学与历史:在“复兴”的必要性与不可能的“客观性”之间","authors":"C. Barral","doi":"10.58282/colloques.2077","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Gardons-nous de faire de la litterature chinoise un simple pluriel de la litterature europeenne1. L’evolution de la revue Jintian [Aujourd’hui] est a cet egard revelatrice : fondee par les poetes Bei Dao et Mang Ke a Beijing en decembre 1978, au moment du Mouvement pour la Democratie qui reclamait la « cinquieme modernisation », interdite apres neuf numeros et quatre hors-serie, en 1980, elle renait a Oslo en 1990, a l’initiative des poetes en exil, et devient une revue d’avant-garde internationale, « une revue en “langue chinoise” – non pas une revue de litterature “chinoise” – qui subvertit un systeme de reference centre sur la nation2 ». Subvertir le principe national, c’est aussi ne pas rapporter a la division actuelle des mondes chinois la question de la litterature face a l’histoire, bien qu’il y ait, certes, des memoires specifiques correspondant a des ancrages geopolitiques distincts – le continent, Hong-Kong, Taiwan, la diaspora, l’exil3. Gardons-nous aussi de faire de l’historiographie chinoise un mode d’ecriture de l’histoire essentiellement different de l’historiographie occidentale. L’historiographie comparee4, qui tend a polariser les traditions chinoise5 et grecque, en revenant aux origines antiques de l’ecriture de l’histoire, est peu valide sur la periode contemporaine chinoise, qui a vu s’imposer tout au long du vingtieme siecle mais surtout depuis les annees 1980 une historiographie en rupture avec la tradition et rejetant comme « impressionnistes » et « li","PeriodicalId":335860,"journal":{"name":"Littérature et histoire en débats","volume":"32 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2013-09-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"1","resultStr":"{\"title\":\"La littérature chinoise d’après 1978 face à l’histoire : entre l’impératif de « réhabilitation » et l’impossible « objectivité »\",\"authors\":\"C. Barral\",\"doi\":\"10.58282/colloques.2077\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Gardons-nous de faire de la litterature chinoise un simple pluriel de la litterature europeenne1. L’evolution de la revue Jintian [Aujourd’hui] est a cet egard revelatrice : fondee par les poetes Bei Dao et Mang Ke a Beijing en decembre 1978, au moment du Mouvement pour la Democratie qui reclamait la « cinquieme modernisation », interdite apres neuf numeros et quatre hors-serie, en 1980, elle renait a Oslo en 1990, a l’initiative des poetes en exil, et devient une revue d’avant-garde internationale, « une revue en “langue chinoise” – non pas une revue de litterature “chinoise” – qui subvertit un systeme de reference centre sur la nation2 ». Subvertir le principe national, c’est aussi ne pas rapporter a la division actuelle des mondes chinois la question de la litterature face a l’histoire, bien qu’il y ait, certes, des memoires specifiques correspondant a des ancrages geopolitiques distincts – le continent, Hong-Kong, Taiwan, la diaspora, l’exil3. Gardons-nous aussi de faire de l’historiographie chinoise un mode d’ecriture de l’histoire essentiellement different de l’historiographie occidentale. L’historiographie comparee4, qui tend a polariser les traditions chinoise5 et grecque, en revenant aux origines antiques de l’ecriture de l’histoire, est peu valide sur la periode contemporaine chinoise, qui a vu s’imposer tout au long du vingtieme siecle mais surtout depuis les annees 1980 une historiographie en rupture avec la tradition et rejetant comme « impressionnistes » et « li\",\"PeriodicalId\":335860,\"journal\":{\"name\":\"Littérature et histoire en débats\",\"volume\":\"32 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2013-09-28\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"1\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Littérature et histoire en débats\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.58282/colloques.2077\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Littérature et histoire en débats","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.2077","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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摘要
我们要小心,不要把中国文学变成欧洲文学的简单复数。《金田》杂志[今日]的发展在这方面很有启发性:操作员工作站所根据《银行和Dao Mang Ke . 1978年12月,北京的民主运动时禁止»,«第五现代化reclamait九、冰岛和四个hors-serie 1980年以后,她回来了,1990年在奥斯陆主动流亡在外的工作站,并成为前卫杂志«国际,一本杂志以“汉语”—不是一个文学杂志的“中国式”—一个维度的一个系统上的参考中心nation2»。颠覆民族原则也意味着没有将文学问题与当前中国世界的分裂联系起来,尽管确实有特定的记忆与不同的地缘政治根源相对应——大陆、香港、台湾、散居、流亡。我们也要小心,不要把中国的史学变成一种与西方史学本质上不同的书写历史的方式。chinoise5 comparee4谁趋于分化,传统史学和希腊,回到历史的古代起源与考古学、很有效,对中国近现代时期,谁看见了终身成为了1980年代以来世纪更是一个史学”与传统决裂并拒绝像印象派«»和«李
La littérature chinoise d’après 1978 face à l’histoire : entre l’impératif de « réhabilitation » et l’impossible « objectivité »
Gardons-nous de faire de la litterature chinoise un simple pluriel de la litterature europeenne1. L’evolution de la revue Jintian [Aujourd’hui] est a cet egard revelatrice : fondee par les poetes Bei Dao et Mang Ke a Beijing en decembre 1978, au moment du Mouvement pour la Democratie qui reclamait la « cinquieme modernisation », interdite apres neuf numeros et quatre hors-serie, en 1980, elle renait a Oslo en 1990, a l’initiative des poetes en exil, et devient une revue d’avant-garde internationale, « une revue en “langue chinoise” – non pas une revue de litterature “chinoise” – qui subvertit un systeme de reference centre sur la nation2 ». Subvertir le principe national, c’est aussi ne pas rapporter a la division actuelle des mondes chinois la question de la litterature face a l’histoire, bien qu’il y ait, certes, des memoires specifiques correspondant a des ancrages geopolitiques distincts – le continent, Hong-Kong, Taiwan, la diaspora, l’exil3. Gardons-nous aussi de faire de l’historiographie chinoise un mode d’ecriture de l’histoire essentiellement different de l’historiographie occidentale. L’historiographie comparee4, qui tend a polariser les traditions chinoise5 et grecque, en revenant aux origines antiques de l’ecriture de l’histoire, est peu valide sur la periode contemporaine chinoise, qui a vu s’imposer tout au long du vingtieme siecle mais surtout depuis les annees 1980 une historiographie en rupture avec la tradition et rejetant comme « impressionnistes » et « li